Anémie ferriprive : causes, symptômes, que faire ?
L'anémie ferriprive correspond à une diminution du nombre de globules rouges dans le sang à cause d'un manque de fer. C'est la plus répandue. Comment la détecter ? Quelles sont ses causes et ses conséquences pour la santé ? Explications avec Gaël Saintenoy, biologiste.
La carence en fer est la cause d'anémie ferriprive la plus fréquente. Parmi les symptômes, on note la fatigue et des maux de tête. Le traitement de base pour soigner une anémie ferriprive vise à pallier la carence.
Définition : c'est quoi l'anémie ferriprive ?
L'anémie désigne une carence en globules rouges dans le sang ou une diminution de son taux d'hémoglobine. On parle d'anémie ferriprive ou anémie par carence martiale (relatif au fer) lorsque l'anémie est la conséquence d'un manque de fer dans le sang. Il s'agit d'une anémie dite microcytaire, c'est-à-dire avec la présence de globules de taille diminuée dans le sang, puisque le fer entre dans la composition de l'hémoglobine et étant déficient, cela génère des globules rouges de petite taille. C'est également le type d'anémie le plus répandu, en rapport préférentiellement chez l'homme avec des pertes sanguines digestives, chez la femme avec des pertes sanguines d'origine gynécologique ou dans les deux sexes, à une cause génératrice d'une diminution de l'absorption du fer.
C'est quoi l'anémie ferriprive inflammatoire ?
"C'est le mélange d'une anémie par carence en fer et d'une anémie inflammatoire : ces deux mécanismes entraînent une diminution de l'hémoglobine (transporteur de l'oxygène) et peuvent engendrer une perturbation du VGM lors de son interprétation. Le VGM désigne le "Volume Globulaire Moyen" et correspond au volume moyen des globules rouges dans le sang. De manière générale, il faut savoir que tout état inflammatoire qui perdure dans le temps est susceptible d'engendrer une anémie et ce, quelle qu'en soit la cause : infections, cancers, maladies inflammatoires chroniques", explique Gaël Saintenoy.
Quels sont les symptômes de l'anémie ferriprive ?
Les symptômes d'une anémie ferriprive sont parfois peu évidents à détecter, a fortiori si l'anémie est légère. Toutefois une fatigue marquée, un teint pâle, des maux de tête ou un essoufflement prononcé à l'effort sont autant de signes qui peuvent alerter. On peut parfois remarquer des cheveux secs et cassants, une peau légèrement sèche.
Quelles sont les causes de l'anémie ferriprive ?
"Elle peut avoir plusieurs causes : la grossesse, un apport alimentaire insuffisant en fer, des saignements (règles abondantes ou saignements digestifs) ou encore une maladie intestinale chronique ou auto-immune empêchant la bonne absorption du fer au niveau du tube digestif", répond le biologiste.
► Une maladie inflammatoire chronique telle qu'une arthralgie ou une maladie rhumatismale qui requiert du fer.
► Un dysfonctionnement de la moelle osseuse qui ne produit plus assez de globules rouges.
► D'autres pathologies chroniques comme une maladie rénale, gastro-intestinale, un cancer, une cirrhose du foie, l'hypothyroïdie ou encore le sida peuvent engendrer une anémie ferriprive.
Comment diagnostiquer une anémie ferriprive ?
Face à ces symptômes, une prise de sang avec réalisation d'un hémogramme (analyse de la composition du sang en ses différents globules) prescrit par le médecin permettra d'établir la teneur en globules rouges et de diagnostiquer une éventuelle anémie. Des analyses sanguines complémentaires ainsi qu'un frottis sanguin permettront ensuite d'affirmer si elle est liée ou non à une carence en fer.
Comment traiter une anémie ferriprive ?
Pour y remédier, il faudra avant toute chose déterminer s'il existe des pertes de sang chroniques (d'ordre digestif, gynécologique...), et si oui les identifier pour les stopper. On pourra dès lors chercher à pallier la carence en fer avec un traitement par prise de suppléments de fer programmé sur plusieurs mois, en complément d'un régime alimentaire riche en fer. Chez certains sujets, notamment en cas de troubles intestinaux, le fer pourra être administré par voie intraveineuse. Enfin des transfusions sanguines peuvent être envisagées pour des cas d'anémie graves.
L'anémie ferriprive est-elle grave ?
"L'anémie est généralement bénigne mais en cas de comorbidités associées, il vaut mieux consulter pour éviter d'exacerber certaines pathologies, notamment cardiaques", conseille le biologiste.
Anémie ferriprive et grossesse
"L'anémie ferriprive est tout à fait normale et fréquente pendant la grossesse parce que les réserves en fer sont diminuées. Une femme qui part avec un niveau bas de fer sera d'autant plus exposée à l'anémie par carence en fer. Dans certains cas, le médecin peut juger nécessaire de prescrire une supplémentation avec des médicaments tels que Tardyferon ou Timoférol", souligne le spécialiste.
Anémie ferriprive et diabète
"L'anémie ferriprive existe chez les diabétiques mais elle n'est pas plus problématique que pour le reste de la population", rassure Gaël Saintenoy.
Anémie ferriprive et insuffisance rénale
De manière générale, l'insuffisance rénale constitue à elle seule un risque d'anémie. "En effet, quand l'insuffisance rénale devient chronique et assez sévère, on observe une diminution de la création des globules rouges, entraînant une anémie. Elle est souvent normocytaire, c'est-à-dire que la concentration globulaire en hémoglobine est normale et non microcytaire (anémie caractérisée par de petits globules rouges), ce qui est rassurant", estime le biologiste.
Comment éviter une anémie ferriprive ?
Il importe de soigner son régime alimentaire et de privilégier régulièrement des aliments riches en fer, comme le foie, la volaille, les œufs, les fruits de mer et certains légumes verts.
Merci à Gaël Saintenoy, biologiste.