Affection de longue durée et Covid-19 : masque, liste, chômage partiel
Les personnes souffrant d'affections de longue durée (ALD) sont plus à risque de formes graves du Covid-19. Reprise du travail, chômage partiel, masque gratuit... Ce qui change en septembre.
Les personnes reconnues en affection longue durée (ALD) sont considérées comme à risque de développer une forme grave de Covid-19. Elles font partie des personnes dites "fragiles" ou "vulnérables" en cas d'infection. Plusieurs mesures sont en vigueur en France pour les protéger durant la pandémie avec des évolutions à partir du mois de septembre.
ALD, Covid, reprise et arrêt de travail
Le décret n°2020-1098 du 29 août 2020 met fin à l'activité partielle des personnes vulnérables et des personnes cohabitant avec elles au 1er septembre 2020. Il est aussi mis fin dans les mêmes conditions aux arrêts de travail dérogatoires des travailleurs indépendants et agents publics concernés. La reprise de l'activité des personnes vulnérables est préconisée dans des conditions sanitaires renforcées. Le télétravail est à privilégier. Lorsque le télétravail n'est pas possible, le travail présentiel doit être assorti de mesures de protection complémentaires dans des conditions de sécurité renforcée : mise à disposition d'un masque chirurgical par l'entreprise au travailleur, qui devra le porter sur les lieux de travail et dans les transports en commun, lors des trajets domicile-travail et en déplacements professionnels (durée maximale du port de masque : 4 heures ) ; vigilance particulière de ce travailleur quant à l'hygiène régulière des mains ; aménagement du poste de travail : bureau dédié ou limitation du risque (ex : écran de protection).
En revanche, l'activité partielle et les arrêts de travail dérogatoires sont maintenus, sur prescription du médecin pour les personnes atteintes de certaines pathologies qui présentent un risque particulièrement élevé de formes graves de Covid :
- Etre atteint de cancer évolutif sous traitement (hors hormonothérapie)
- Etre atteint d'une immunodépression congénitale ou acquise : médicamenteuse : chimiothérapie anti cancéreuse, traitement immunosuppresseur, biothérapie et/ou corticothérapie à dose immunosuppressive ; infection à VIH non contrôlée ou avec des CD4 < 200/mm3 ; consécutive à une greffe d'organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques ; liée à une hémopathie maligne en cours de traitement ;
- Etre âgé de 65 ans ou plus et avoir un diabète associé à une obésité ou des complications micro ou macro vasculaires ;
- Etre dialysé ou présenter une insuffisance rénale chronique sévère.
Une consultation gratuite à la suite du confinement
Les personnes souffrant d'une affection de longue durée peuvent bénéficier d'une consultation médicale gratuite jusqu'au 15 septembre (consultation complexe post-confinement). Elle permet au médecin d'évaluer les impacts du confinement sur votre état de santé. Il peut vous conseiller en fonction de vos pathologies sur les mesures de protection à adopter vis-à-vis du Covid-19. Cette consultation est facturée 46 euros et entièrement prise en charge (à 100 %). Il suffit de contacter le médecin traitant pour prendre rendez-vous avec lui.
Masques gratuits
Les personnes présentant une ALD peuvent avoir des masques gratuits, sur ordonnance de votre médecin. Vous êtes concerné si vous avez une maladie chronique ou fragilisant votre système immunitaire, considérée comme à très haut risque médical de développer une forme grave du Covid 19. Par exemple, antécédents cardiovasculaires, diabète et obésité, pathologies chroniques respiratoires, cancers, insuffisance rénale, cirrhose, splénectomie, drépanocytose... Le prix maximum de vente des masques à usage unique (de type chirurgical) est fixé à 0,95 € TTC. Le prix des masques dits grand public n'est pas encadré. Vous pouvez aussi avoir des masques gratuits si vous êtes bénéficiaire de la complémentaire santé solidaire ou de l'aide médicale de l'état (AME).
Qui sont les personnes reconnues en ALD ?
Les assurés pris en charge en affection de longue durée (ALD) sont ceux présentant les pathologies suivantes :
- accident vasculaire cérébral invalidant ;
- insuffisances médullaires et autres cytopénies chroniques ;
- artériopathies chroniques avec manifestations ischémiques ;
- insuffisance cardiaque grave, troubles du rythme graves, cardiopathies valvulaires graves, cardiopathies congénitales graves ;
- maladies chroniques actives du foie et cirrhoses ;
- déficit immunitaire primitif grave nécessitant un traitement prolongé, infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) ;
- diabète de type 1 et diabète de type 2 ;
- formes graves des affections neurologiques et musculaires (Neuromyopathies et autres, myasthénies et autres affections neuromusculaires) ;
- hémoglobinopathies, hémolyses chroniques constitutionnelles et acquises sévères (drépanocytose) ;
- maladie coronaire ;
- insuffisance respiratoire chronique grave ;
- maladies métaboliques héréditaires nécessitant un traitement prolongé spécialisé ;
- mucoviscidose ;
- néphropathie chronique grave et syndrome néphrotique primitif ;
- paraplégie ;
- vascularites, lupus érythémateux systémique, sclérodermie systémique ;
- polyarthrite rhumatoïde évolutive ;
- rectocolite hémorragique et maladie de Crohn évolutives ;
- sclérose en plaques ;
- spondylarthrite grave ;
- suites de transplantation d'organe ;
- tumeur maligne, affection maligne du tissu lymphatique ou hématopoïétique.
Sources :
Reprise de l'activité des travailleurs à risque de formes graves de COVID-19. Ministère de la Santé, communiqué de presse du 31 août 2020.
Coronavirus : quelles sont les règles de prise en charge ?. Service-public.fr.