Remèdes pour le foie : Chardon-Marie, artichaut, radis noir
Certaines plantes et huiles essentielles peuvent aider le foie à se régénérer et se purifier. Chardon-Marie, artichaut, radis noir, curcuma... Tour des remèdes naturels et des précautions d'utilisation avec Céline Berçion, naturopathe.
Chardon-Marie
Les graines de Chardon-Marie sont reconnues pour leur action dans le cadre d'une détox du foie. Elles sont protectrices des cellules hépatiques et favorisent la sécrétion de bile (cholagogues), permettant ainsi d'optimiser le traitement et l'évacuation les déchets. C'est une merveilleuse plante à utiliser :
- Pour les troubles hépatiques divers, les hépatites virales, stéatoses, cirrhoses, intoxications diverses ou encore les intolérances alimentaires ou médicamenteuses (grâce notamment à sa forte concentration en silymarine) ;
- Dans le cadre d'une chimiothérapie anticancéreuse (dans l'idéal, à prendre en prévention quelques jours avant)
- Lorsqu'une surcharge en fer a été décelée lors d'un bilan sanguin ou encore en cas d'hémochromatose
- Dans les cas de migraines hormonales ou hépatiques
Comme antidépresseur nerveux en synergie avec d'autres plantes", détaille Céline Berçion, Naturopathe et Nutrithérapeute. "Afin de bénéficier au maximum des actifs du Chardon-Marie, je préfère utiliser entre 140mg et 200mg d'extraits secs titrés à 80% de silymarine et 30% de silybine, 1 à 3 fois par jour, ½ heure avant les repas. En cure de 3 semaines à 1 mois et demi." Autre alternative : utiliser le Chardon-Marie en teinture-mère ou en extraits hydroalcooliques / hydroglycérinés ; 1 à 2 ml, 3 fois par jour dans un verre d'eau à distance des repas. En cure de 3 semaines à 1 mois et demi.
Précautions d'emploi :
- Demander conseil à un professionnel pour les personnes sous traitements chimiothérapiques.
- Déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes
Artichaut
"L'artichaut est une autre plante aux propriétés dépuratives, hépatoprotectrices, cholérétiques (favorise la chasse biliaire vers les intestins) et cholagogues (stimule la production de bile), poursuit la thérapeute. Il réveille le foie paresseux pour qu'il redouble d'efficacité et évite de se retrouver débordé". On va utiliser principalement les feuilles d'artichaut très riches en cynarine pour :
- augmenter la sécrétion et l'élimination de la bile par le foie ;
- faciliter l'évacuation de la bile de la vésicule vers l'intestin ;
- protéger et régénérer le foie dans le cadre de paresse biliaire, de lithiases, d'hépatites, de stéatoses ou encore de constipation d'origine hépatique ;
- stimuler la dégradation du cholestérol en sels biliaires et favoriser son élimination en augmentant la production (cholagogue) et la circulation de la bile (propriété cholérétique) ;
- inhiber la production du cholestérol au niveau du foie.
"Parce que les feuilles ont une amertume très prononcée, je préfère utiliser l'artichaut en extraits secs bien dosés à 2g par jour titrés à plus de 5% de cynarine, aux 2 principaux repas. En cure de 3 semaines."
Plante déconseillée en cas :
- d'obstruction des voies biliaires (risque de lithiase) ;
- chez la femme enceinte ou qui allaite.
Radis noir
Draineur hépatique, détoxifiant, cholagogue et cholérétique, la racine de radis noir est idéale en cas de boue biliaire. "Les glucosinolates, un de ses principes actifs majeurs, agissent en véritable draineur hépatique et urinaire, permettant ainsi à notre organisme de se purifier après un excès", assure la naturopathe. La racine est à consommer crue. "J'aime beaucoup utiliser le radis noir en jus. Soit en ampoules toutes prêtes, soit en mixant le radis pour en extraire son jus. Maximum 100 ml de jus par jour que vous aurez extrait, à repartir sur la journée. Si vous souhaitez optimiser les effets, prendre la moitié du jus sur la journée et l'autre moitié du jus avant le repas du soir (avec un peu d'huile végétale en cas d'aigreurs d'estomac) dans le jus afin que les actifs persistent dans la bile et contribuent à la fluidifier."
Précautions d'emploi :
- à proscrire en cas d'obstruction des voies biliaires ;
- à proscrire en cas de dysfonctionnement thyroïdien ;
- peut provoquer les troubles gastro-intestinaux, des brûlures ou des aigreurs d'estomac.
Curcuma
Très connu pour ses propriétés anti-inflammatoires, le curcuma est aussi un puissant protecteur du foie. "Le curcuma est un aliment particulièrement détoxifiant et protecteur. Son principe actif – la curcumine - stimule les fonctions biliaires et la production de bile, ce qui permet de nettoyer, purifier et débarrasser le foie de ses toxines en profondeur, ajoute notre interlocutrice. Antiulcéreuse, la curcumine contribue aussi à régénérer et protéger le foie dans les cas de chimiothérapie." Dans le cadre d'une détox foie : en gélules, 100 à 200mg de curcuminoïdes par jour, au moment du repas et en association avec un peu d'huile pour optimiser sa biodisponibilité. En cure de 3 semaines.
Précautions d'emploi :
- possible effet irritant de l'estomac en grande quantité ;
- éviter de prendre de fortes doses en cas de désir de grossesse ;
- demander l'avis d'un professionnel en cas de prise d'anticoagulants ;
- demander l'avis d'un professionnel en cas d'obstruction des voies biliaires et de calculs.
Huile essentielle de citron
"Préférez l'huile essentielle de citron issue de l'expression du zeste, conseille Céline Berçion. Riche en principes actifs, l'huile essentielle de citron régénère les cellules du foie, possède une belle action contre les lithiases biliaires et décongestionne cet organe majeur." Le Citron possède aussi des propriétés diurétiques : il favorise l'activité des reins, pour faciliter l'élimination des déchets dans les urines. "Déposez 2 gouttes d'huile essentielle de Citron sur un comprimé neutre ou une cuillère de miel. Avalez le tout 1h avant le repas, midi et soir pendant. En cure de maximum 2 à 3 semaines."
Précautions d'emploi :
- HE irritante pour la peau ;
- HE photosensibilisante
Romarin
Grand classique des traitements du foie, le romarin est particulièrement recommandé pour ses vertus digestives et son action positive sur le foie. "A la fois cholérétique (stimule la production de bile), cholagogue (favorise l'élimination de la bile) et carminatif (favorise l'expulsion des gaz), le romarin permet de maintenir un bon fonctionnement hépatique. C'est le chouchou des cures détox printemps-automne", reconnait la spécialiste. "En tisane, je trouve que le romarin est une des plus belles plantes préventives dans la protection hépatique : 3 cuillères à café pour 500ml d'eau. Infuser 10 minutes. A boire sur la journée. Possibilité de cure de 3 semaines. Pour réguler, régénérer, protéger et tonifier le foie un terrain dysfonctionnel, j'utilise aussi le romarin en gemmothérapie sous forme de macérât glycériné concentré, 7 à 10 gouttes, 1 fois par jour en dehors des repas. Pendant 3 semaines."
Plante déconseillée en cas :
- d'obstruction des voies biliaires (risque de lithiase) ;
- en cas de calculs biliaires ;
- chez la femme enceinte ;
- chez les personnes épileptiques en cas de surdosage
Huile essentielle de Menthe Poivrée
L'huile essentielle de menthe stimule les sécrétions du pancréas, du foie et de la vésicule biliaire. "C'est l'amie des digestions difficiles, des troubles fonctionnels d'origine hépatique et de l'insuffisance pancréatique. C'est aussi l'amie des repas trop copieux. Elle stimule la digestion, tonifie le foie et purge le foie, notamment grâce à la menthone qu'elle contient, une cétone présente entre 10 et 40% selon l'huile essentielle utilisée." Déposez 2 gouttes d'huile essentielle de menthe poivrée sur un comprimé neutre ou une cuillère de miel. Avalez le tout 1h avant le repas, midi et soir. En cure de maximum 2 à 3 semaines. "On peut aussi utiliser les feuilles de menthe poivrée en tisane : 15g de feuilles par litre d'eau bouillante (80-85 degrés). Laisser infuser 10 minutes. Prendre 1 tasse 45mn à 1h après chaque repas en cas de troubles digestifs et de fatigue générale."
Précautions d'emploi :
- HE neurotoxique à hautes doses : ne pas utiliser chez l'enfant de moins de 30 mois.
- Utilisation déconseillée chez l'enfant de moins de 6 ans ;
- Risque d'arythmie
- Ne pas prendre dans les cas d'obstruction biliaire ;
- Ne pas prendre en cas de grossesse et allaitement
Petite centaurée
Plante tonique, cholagogue (qui stimule la production de bile), apéritive et digestive, la petite centaurée est une plante souvent laissée de côté en raison de sa grande amertume. "J'aime beaucoup l'utiliser, notamment, dans les troubles hépatobiliaires comme l'ictère ou encore en prévention des lithiases biliaires," appuie Céline Berçion. A utiliser en teinture-mère ou en extrait hydro alcoolique / macérât glycériné : 7 à 10 gouttes par jour en dehors des repas. En cure de 1 mois et demi à 2 mois.
Plante déconseillée en cas :
- d'ulcère à l'estomac ou du duodénum ;
- chez la femme enceinte ou allaitante ;
Gentiane
La gentiane est également une plante de choix pour chouchouter votre foie. C'est une tonique amère, stimulante des fonctions digestives, cholérétique. La racine de gentiane est très intéressante dans les cas de faiblesse hépatique et de constipation chronique.
"Parce qu'elle est très amère, on va plutôt l'utiliser en teinture mère ou en macérât alcoolique / macérât glycériné : 5 à 7 gouttes par jour, 10 minutes avant les repas. En cure de 3 semaines à 1 mois", recommande la naturopathe.
Plante déconseillée en cas :
- d'ulcère à l'estomac ou du duodénum ;
- de gastrite ;
- chez les personnes très robustes et sans problèmes digestifs.
Desmodium
Plante originaire d'Afrique, ses feuilles sont traditionnellement utilisées dans les cas d'hépatites virales aiguës. "Hépatoprotectrice, elle est particulièrement efficace dans les cas d'hépatites virales A et B en début de maladie, dans les cas de migraines hépatiques, asthme ou allergies chroniques, fatigues, maux de tête et en prévention des effets secondaires de traitement par chimiothérapie. Elle est vraiment d'une aide précieuse pour drainer les toxiques comme les peintures, les solvants, les médicaments de synthèse et les métaux lourds", affirme la thérapeute. Dans les cas de pathologies hépatiques sévères, prendre en gélules de 5 à 10g d'extrait de feuilles par jour, avant les repas, pendant 2 à 3 semaines. En prévention classique, prendre en gélule de 500mg à 1,5g d'extrait de feuilles par jour, au moment des repas. Plante déconseillée en cas :
- chez les femmes enceintes ;
- de troubles digestifs (nausées, vomissement, diarrhées) suite à la prise de desmodium
Chrysanthellum
Plante originaire d'Amérique du Sud, elle est particulièrement riche en flavonoïdes, favorisant ainsi la microcirculation sanguine et lui confère des propriétés hépatoprotectrices. "C'est la plante du " bon vivant ", souvent en surpoids, avec du cholestérol et des triglycérides. Cholérétique (augmente la production biliaire) et cholagogue (facilite l'évacuation de la bile vers les intestins), le chrysantellum est particulièrement recommandé pour :
- les insuffisances de production biliaire, la cirrhose ;
- les excès d'alcool, les excès alimentaires et intoxications ;
- les cas d'hypertcholestérolémie et hypertriglycéridémie", détaille Céline Berçion.
A utiliser en gélules : 250 mg de poudre totale par jour, matin et soir. En cure de 2 à 3 semaines.
Précautions d'emploi :
- Demander conseil auprès d'un professionnel chez les personnes allergiques aux astéracées
Plante interdite :
- chez les enfants de moins de 6 ans ;
Pissenlit
L'utilisation des feuilles de pissenlit – très riches en lactones - est plutôt dédiée au foie, tandis que l'utilisation de la racine – très riche en linuline- va plutôt être dédiée comme dépuratif pour les reins. Le pissenlit est cholérétique (augmente la production biliaire) et cholagogue (facilite l'évacuation de la bile vers les intestins) ; il est aussi diurétique et dépuratif. "Parce qu'il agit dans la stimulation enzymatique du foie, il est très intéressant de l'utiliser dans les cas d'insuffisance de digestion des lipides et d'obésité. Les feuilles de pissenlit sont également bénéfiques dans les cas d'eczéma, de maladie de peau et d'hémorroïdes." L'utilisation de ses feuilles en salade est très appréciée. On peut aussi l'utiliser en tisane : 5g de feuilles dans 150ml d'eau, infuser 5 minutes, à prendre 3 fois par jour. En cure de 1 à 3 semaines. "Dans ma pratique, je préfère l'utiliser en teinture-mère ou en macérât : 2 à 5 ml par jour, 3 fois par jour."
Précautions d'emploi :
- peut provoquer une hyperacidité gastrique ;
- ne pas prendre en cas de grossesse et allaitement ;
- ne pas prendre en cas de maladie cardiaque ;
- ne pas prendre en cas de maladie rénale ;
- Ne pas prendre dans les cas d'obstruction biliaire ;
- Demander l'avis d'un professionnel en cas d'allergie aux astéracées ;
- Demander l'avis d'un professionnel en cas de prise d'anticoagulants, antidiabétiques, diurétiques, lithium.
Huile essentielle de carotte
Le jus de carotte est connu pour ses propriétés hépato-protectrices, diurétiques et de drainage des toxines. "L'huile essentielle de carotte issue des graines. Elle possède des propriétés hépato-protectrices et hypocholestérolémiantes très intéressantes dans le traitement d'une détox hépatique pour les personnes présentant un syndrome métabolique. Par ailleurs, l'HE de carotte possède des propriétés antioxydantes du fait de sa richesse en sesquiterpénols."
Déposez 2 gouttes d'huile essentielle de carotte sur un comprimé neutre ou une cuillère de miel. Avalez le tout 1h avant le repas, midi et soir. En cure de maximum 2 à 3 semaines.
Précautions d'emploi pour l'HE de carotte :
- déconseillée aux enfants de moins de 6 ans ;
- déconseillée au femmes enceintes ;
- irritante pour la peau ;
- présente de possibles risques de photosensibilisation.
Précautions d'utilisation
Pour optimiser les résultats, il est vivement conseillé d'utiliser une synergie de plusieurs de ces plantes (la posologie pour chaque plante présentée précédemment sera alors à adapter, de fait). "La phytothérapie, comme n'importe quelle médecine, ne saurait soigner toutes les affections, reconnait Céline Berçion. En revanche, elle est une alliée précieuse dans de nombreux cas, à commencer par les affections du foie. Les plantes peuvent être utilisées sans danger à condition de bien les choisir, de bien se renseigner sur leur qualité de production, de bien les doser et de bien les utiliser. En cas de doute, prenez conseil auprès d'un professionnel spécialisé." Après la cure "détox" hépatique, pensez aussi à utiliser des plantes qui soutiennent l'élimination des toxines par voie rénale. "Et lorsque votre organisme est détoxifié, pensez bien sûr à rétablir le bon fonctionnement de votre organisme afin de renforcer votre terrain en apportant des minéraux comme le zinc (sous forme bisglycinate), le magnésium (sous forme bisglycinate) ou encore des vitamines du groupe B pour ne citer que les celles-là."
Merci à Céline Berçion, Naturopathe et Nutrithérapeute, Auriculothérapeute, Thérapeute et coach professionnelle certifiée à Pessac (33), réseau Medoucine.