Potassium (médicament) : pourquoi, effets secondaires
Le potassium est un minéral retrouvé naturellement dans l'organisme. En médicament, il est notamment prescrit dans le traitement de l'hypokaliémie. Quelles sont les indications ? Les effets secondaires et contre-indications ?
Définition : c'est quoi le potassium ?
Le potassium est un minéral retrouvé naturellement dans l'organisme et qui assure des fonctions essentielles. Il permet de maintenir l'équilibre des fluides ainsi que le pH nécessaire au bon fonctionnement des cellules. C'est un ion positif (K+) qui assure un rôle d'électrolyte, c'est-à-dire qu'il est capable de conduire un signal électrique dans les cellules. Sa structure chimique ressemble à celle du sodium, ces deux éléments agissent d'ailleurs souvent de pair afin de maintenir un équilibre électrolytique. Le potassium intervient au niveau des pompes et canaux potassiques en participant au maintien du bon fonctionnement du muscle cardiaque, des neurones, des muscles, des reins de la sécrétion hormonale ainsi que du métabolisme des glucides et de diverses réactions enzymatiques. Un dysfonctionnement lié au potassium peut avoir de graves conséquences pour la santé et la survie. En tant que médicament, le potassium est disponible sous forme de sels (exemples : chlorure de potassium, gluconate de potassium).
Pourquoi prescrit-on du potassium ?
Le potassium seul est prescrit dans le traitement de l'hypokaliémie, en particulier lorsqu'elle est d'origine médicamenteuse (salidiurétiques, corticoïdes, laxatifs). L'hypokaliémie se définit par un taux de potassium dans le sang inférieur à 3,6 mmol/l. Elle peut entraîner, entre autres, une paralysie des muscles et des troubles cardiaques. Le potassium peut également être conseillé en cas de risque de carence en potassium, bien que ces dernières soient relativement rares. Les symptômes d'une carence en potassium sont généralement de la fatigue et des crampes musculaires, des pseudoparalysies musculaires, des modifications de l'électrocardiogramme (ECG), des ballonnements, des douleurs abdominales et de la constipation. Les personnes souffrant de diarrhées ou de vomissements à répétition sont plus à risque de carence en potassium, de même que lors d'une prise prolongée de diurétiques, de laxatifs ou de corticoïdes ou encore une consommation excessive d'alcalins ou de dérivés de la réglisse. Enfin, il peut être recommandé d'assurer des apports suffisants en potassium en prévention de l'hypertension artérielle, des AVC, des calculs rénaux et de l'ostéoporose. Les médicaments contenant du potassium associé à d'autres substances ou sous forme injectable ont des indications plus diverses : alimentation parentérale, rééquilibration des électrolytes, acidose métabolique, déshydratation, hypovolémie, constipation, impactions fécales (blocage des selles au niveau du rectum) ou encore préparation du colon avant chirurgie, endoscopie ou radiologie.
Le potassium est-il disponible avec ou sans ordonnance ?
Les médicaments à base de sels de potassium et indiqués dans le traitement de l'hypokaliémie sont inscrits sur la liste I des substances vénéneuses, à l'exception de Oligosol Potassium® (médicament d'oligothérapie). Une ordonnance est donc indispensable pour s'en procurer (excepté pour Oligosol Potassium® qui peut être acheté librement sans prescription médicale). Il existe par ailleurs des compléments alimentaires à base de sels de potassium, dont les dosages sont plus faibles que ceux des médicaments qui en contiennent. Pour ces compléments alimentaires, aucune prescription médicale n'est nécessaire.
Sous quelle forme prendre du potassium ?
Le potassium se présente en tant que médicament pour le traitement de l'hypokaliémie sous forme de comprimés (à libération prolongée ou non), de gélules, de sirop, d'ampoules buvables et de solutions injectables. En association avec d'autres substances et indiqué pour d'autres situations médicales que les hypokaliémies, il est commercialisé dans diverses spécialités pharmaceutiques sous forme de sachets et de suppositoires, en plus des formes citées précédemment.
Quels sont les effets secondaires du potassium ?
Les principaux effets indésirables liés à la prise de potassium sont l'hyperkaliémie avec risque de mort subite, ce qui rend nécessaire le contrôle de la kaliémie pendant le traitement, ainsi qu'un risque d'ulcère gastroduodénal lorsque le potassium est pris à forte dose avec risque de perforation intestinale ou gastrique, d'hémorragie gastro-intestinale, d'obstruction intestinale, de sténose, de diarrhées, de vomissements, de douleurs abdominales et de nausées. Avec les formes injectables, peuvent être recensées des douleurs au site d'injection, une nécrose en cas d'extravasation et une phlébite au niveau du site d'injection.
Quelles sont les contre-indications au potassium ?
Le potassium est contre-indiqué en cas d'allergie au potassium ou à l'un des composants du médicament concerné, ainsi que dans les situations d'hyperkaliémie ou en cas de risque d'hyperkaliémie tels qu'une insuffisance rénale, un diabète non contrôlé (risque d'acidose métabolique), une myotonie congénitale, un traitement simultané par un épargneur de potassium seul ou associé (dans les cas où la kaliémie n'est pas strictement contrôlée) ou encore un syndrome addisonien (signes similaires à ceux d'une insuffisance surrénalienne chronique par destruction des glandes surrénales). Il peut également être contre-indiqué en cas d'ulcère ou d'obstruction gastro-intestinale.
Il est important de demander un avis médical
La kaliémie doit être contrôlée avant et pendant le traitement. Une vigilance particulière s'impose en cas d'association à un inhibiteur de l'enzyme de conversion ainsi que chez les personnes âgées, les personnes alitées et les femmes enceintes ou allaitantes. Aussi, certains médicaments sont déconseillés avec le potassium, il est important de demander un avis médical. Enfin, une hyperkaliémie peut avoir des conséquences plus ou moins graves en cas d'insuffisance rénale chronique, une acidose systémique (comme une acidose diabétique), de déshydratation aigue, d'insuffisance surrénalienne ou en cas de dégradation étendue des tissus (exemple : brûlures graves).