Mycose sous les aisselles : reconnaître, comment soigner ?

Les mycoses sous les aisselles sont très rares et peuvent être due à plusieurs champignons. Elles peuvent aussi être la conséquence d'une pathologie. Une prise en charge précoce par un dermatologue permettra la mise en place d'un traitement adapté.

Mycose sous les aisselles : reconnaître, comment soigner ?
© ViDi Studi-Adobestock

Qu'est-ce qu'une mycose sous les aisselles ? 

Les mycoses sont des infections de la peau causées par la présence d'un champignon. Toutes les parties du corps y compris le cuir chevelu, les ongles et les poils peuvent être touchées par une mycose. La localisation au niveau des aisselles est loin d'être fréquente. En général, les lésions au niveau des aisselles ont un aspect clinique typique : lésions érythémateuses uni- ou bilatérales, le plus souvent prurigineuses et bien limitées. "Dans certains cas, l'aspect clinique peut être modifié du fait de l'humidité et de la macération dans cette zone. Une lichénification peut parfois apparaître dans un second temps, notamment du fait des démangeaisons et dues lésions de grattage", souligne le Dr Françoise Foulet, dermatologue.

Quelles sont les causes d'une mycose sous les aisselles ?

La mycose sous les aisselles peut être due à la présence de champignons de type levures du genre Candida (Candida albicans) ou champignons filamenteux de type dermatophytes. Trois types de dermatophytes peuvent être observés :
L'Epidermophyton flocosum est, responsable de l'atteinte des grands plis, mais est peu souvent isolé en culture ;
Le Trichophyton rubrum peut également toucher cette zone mais il est en général le reflet d'une extension d'autres lésions notamment au niveau des pieds (pied de l'athlète, par exemple). "En effet, en l'absence de traitement antifongique ou en cas de mauvais diagnostic avec application de dermocorticoïdes, les lésions s'étendent et une dermatophytie profuse se développe", ajoute-t-elle ;
Trichophyton indotineae est un nouveau dermatophyte nouvellement décrit qui touche particulièrement les plis et la ceinture lombaire. "Initialement observé en Inde, il est en développement et émerge en Europe". La particularité de ce dermatophyte est sa résistance aux traitements antifongiques et en particulier à la terbinafine.

Comment reconnaître une mycose sous les aisselles ?

À l'examen de l'aisselle, on observe, dans le cas de candidose, un fond du pli très érythémateux, avec un enduit blanchâtre et quelques fissurations. "Il y a en général en périphérie de l'aisselle de petites pustulettes très évocatrices de Candida qui vont confirmer le diagnostic", note le Dr Foulet. En cas de dermatophytie, les lésions sont annulaires et sont bien limitées. 

Qui consulter en cas de mycose aux aisselles ?

Les médecins généralistes, dermatologues et mycologues peuvent prendre en charge cette pathologie. Il existe de nombreux diagnostics différentiels : eczéma atopique, eczéma allergique psoriasis des plis… Il est important de ne pas perdre de temps et de consulter très rapidement en cas de symptômes. En cas d'atteinte d'autres sites associés ou d'aspect atypique, il est conseillé de prescrire un prélèvement mycologique pour s'assurer du diagnostic. "Un cas particulier : si suspicion de T. indotineae, il faut consulter un dermatologue", ajoute-t-elle.

Quel est le traitement d'une mycose sous les aisselles ?

Le traitement repose principalement sur l'application d'un antifongique local, quelle que soit la molécule, pour une durée d'un mois. En cas d'infection en parallèle d'autres zones du corps, elles devront également être traitées. Au quotidien, il est conseiller au patient atteint de mycose d'utiliser des crèmes plutôt que des lotions qui peuvent contenir de l'alcool et avoir un effet irritant. "Il ne faut pas non plus utiliser de poudre dans les plis car avec l'humidité, des agglomérats se forment et peuvent être source d'irritation et surtout diminuer l'efficacité du traitement", conclut le Dr Foulet. 

Merci au Dr Françoise Foulet, Unité de mycologie-parasitologie, Département prévention, diagnostic, traitement des infections, Hôpitaux universitaires Henri-Mondor (AP-HP), Créteil.