Cluster de Covid-19 : définition, combien, où en France ?
Le terme de "cluster" a été employé dès le début de l'épidémie de coronavirus en France en 2020 quand les premiers foyers de contamination ont été identifiés. Quelle est la définition d'un cluster ? A partir de combien de personnes parle-t-on de cluster ? Comprendre.
Les "clusters" ou "foyers de contamination" liés au virus Sars-CoV-2 restent suivis en France même si Santé Publique France ne les dénombre plus parce qu'ils sont devenus trop nombreux au fil des vagues épidémiques successives. Surtout à partir du moment où les rassemblements ont de nouveau été permis dans les endroits clos et/ou propices à la proximité (discothèques, campings, bateaux). Quelle est la définition d'un cluster ? A partir de combien de personnes ? Où se répartissent les clusters à date ?
Définition : que signifie "cluster" ?
Le terme de "cluster" a été employé dès le début de l'épidémie de coronavirus en France quand les premiers foyers de contamination ont été identifiés. "Cluster" est un terme anglais qui signifie en français "grappe" ou "groupe". rassemblement.
A partir de combien de personnes ?
Dans le cas de la pandémie de Covid-19, les autorités sanitaires emploient ce terme lors de la survenue d'au moins 3 cas confirmés ou probables, dans une période de 7 jours et qui appartiennent à une même communauté ou ont participé à un même rassemblement de personnes, qu'ils se connaissent ou non. Il s'agit d'une alerte, caractérisée par une criticité, c'est-à-dire un niveau de risque de transmission et d'impact au sein d'une collectivité et de diffusion dans la communauté.
Où étaient les premiers clusters de coronavirus en France ?
Le virus Sars-CoV-2, virus responsable de l'épidémie de Covid-19, étant très contagieux, plusieurs clusters ont été identifiés en France dès la fin du mois de février 2020. Dans le compte-rendu du Conseil des ministres du 29 février, le gouvernement confirmait :
- Un premier "cluster" dans l'Oise, et en particulier sur les communes de Creil, Crépy-en-Valois, Vaumoise, Lamorlaye et Lagny-le-Sec
- Un second "cluster" en Haute-Savoie, dans la commune de La Balme.
- Un troisième cluster à Mulhouse causé par un rassemblement évangélique qui s'est tenu du 17 au 24 février. Sans ce rassemblement "la France serait probablement plus proche de l'Allemagne, a déclaré le Pr Jean-François Delfraissy, Président du Conseil Scientifique Covid-19 le 5 juin sur France Info. Ce cluster majeur de Mulhouse a ensuite disséminé dans l'ensemble de la France (le virus, ndlr), dans la deuxième période du mois de février".
"Le virus est encore là, et bien là, c'est certain."
En réaction à ces clusters et pour essayer de freiner la transmission du virus, le gouvernement avait décidé d'appliquer des mesures restrictives : interdiction des rassemblements collectifs dans les villes touchées, fermeture des établissements scolaires, limitation des déplacements... Le virus s'est ensuite largement répandu en France jusqu'au confinement de la population.
Courbe d'évolution des clusters
La dernière courbe du nombre de clusters en France liés à l'épidémie de Covid-19 a été publiée jusqu'à la semaine 41 (5-11 octobre 2020) par Santé Publique France (voir ci-dessous). Elle n'a pas été actualisée depuis.
Nombre de clusters selon leur statut et nombre de cas (tous clusters) par semaine de signalement, entre le 09 mai et le 11 octobre 2020 (dernière courbe en date)
Comment est identifié un cluster ?
Lors d'un cas positifs à la Covid, le "contact tracing" (tracement des cas contacts, en français) est immédiatement entamé pour identifier les personnes contacts avec le malade de 48h avant l'apparition des premiers symptômes jusqu'à l'isolement. Si le test du patient est positif, les cas contacts à risque sont testés. C'est comme ça que de nouveaux clusters sont identifiés en France.
Pour permettre le contact tracing de l'ensemble des malades, l'organisation suivante est mise en place :
- Niveau 1 – Le médecin consulté par le patient présentant les symptômes de Covid-19 est chargé de réaliser le contact tracing pour l'entourage proche du patient.
- Niveau 2 – L'Assurance maladie étend la recherche des personnes contacts aux sphères professionnelle, amicale, de loisirs et autres. Elle prescrit aux personnes contacts un test PCR et peut délivrer un arrêt de travail pour les personnes contacts qui ne peuvent pas travailler.
- Niveau 3 – L'Agence régionale de santé, avec les cellules régionales de Santé publique France, interviendront pour l'identification et l'investigation des clusters et situations complexes, en complément des niveaux 1 et 2.
Le système d'information MONIC (MONitorage des Clusters), développé par Santé publique France, rassemble les données des clusters depuis le 09 mai 2020, hors milieu familial restreint. Santé Publique France prévenait le 1er octobre que face à l'augmentation de la circulation virale sur l'ensemble du territoire, le nombre de clusters identifié est probablement largement sous-estimé. La forte activité observée ces dernières semaines entraine un délai dans la validation et la notification des clusters. La dynamique du nombre de signalement hebdomadaire ne constitue donc plus un indicateur pertinent dans le suivi de l'épidémie.
Que faire si on est cas contact dans un cluster ?
Quand on est "cas contact", il faut :
- Aller se faire tester et s'isoler. Le test doit avoir lieu immédiatement si vous vivez dans le même foyer que la personne contaminée ou en observant un délai de 7 jours après votre dernier contact avec cette personne, si vous ne vivez pas avec elle ;
- Porter systématiquement un masque grand public en contact avec d'autres personnes à l'extérieur ;
- Contacter un centre de dépistage pour prendre rendez-vous.
- Les cas contacts doivent respecter une période d'isolement pour une durée de 7 jours selon la situation.
Les données collectées dans le cadre des examens de biologie Covid-19 pourront être réutilisées dans le cadre d'enquêtes sanitaires (suivi des patients diagnostiqués positifs au Covid-19 et/ou recherche des " cas contact "), de surveillance épidémiologique et de recherches via la plateforme des données de santé. Elles seront conservées pour une durée maximale d'un an. "Le patient qui effectue un test Covid-19 ne peut pas s'opposer au traitement de ses données dans l'outil SI-DEP, du fait de l'intérêt public que ce suivi représente" précise le gouvernement.
Sources
Protéger, tester, isoler : les mesures pour casser les chaînes de transmission du virus, communiqué de presse ARS Hauts-de-France, 13 mai 2020.
Tests et dépistage, Gouvernement.fr