Flore vaginale (lactique) : rôle, comment la rééquilibrer ?
La flore vaginale (ou flore lactique) est majoritairement constituée de bonnes bactéries destinées à lutter contre les virus, microbes et autres champignons susceptibles d'y proliférer. Comment préserver et équilibrer la flore vaginale ?
Quel est le rôle de la flore vaginale ?
La flore vaginale, également appelée flore de Döderlein, est composée à 90 % de lactobacilles, de bonnes bactéries qui produisent de l'acide lactique, permettant au vagin de garder un pH acide, nécessaire à son bon équilibre. Ces bactéries jouent le rôle de barrières protectrices en empêchant que des germes pathogènes se développent dans le vagin, et y adhèrent. Quand les germes pathogènes sont minoritaires, ils sont tout à fait tolérables dans le vagin. "Le problème, c'est lorsque les lactobacilles diminuent et qu'un autre germe prend le dessus, indique le Dr Odile Bagot, gynécologue. Les deux déséquilibres de la flore vaginale les plus fréquents sont la mycose, due à la prolifération du candida albicans, et la vaginose due au développement de gardnerella vaginalis. Si ces germes prennent le dessus et qu'ils entraînent des symptômes (pertes, brûlures, démangeaisons, odeurs) une vulvovaginite (inflammation et infection de la flore vaginale) va se produire. Un déséquilibre de la flore vaginale n'est jamais une IST, il est lié à l'hôte".
Quelles sont les causes d'une flore vaginale déséquilibrée ?
De nombreux facteurs sont susceptibles de provoquer un déséquilibre de la flore vaginale : le stress, la fatigue, le tabagisme, un dérèglement hormonal, une toilette intime trop agressive, le port de vêtements trop serrés ou encore le fait de s'essuyer de l'arrière vers l'avant, favorisant la prolifération des germes de l'anus vers le vagin. "La mycose est souvent liée à la prise d'antibiotiques car ces médicaments tuent les lactobacilles, favorisant la prolifération des champignons. La vulvovaginite peut être liée au streptocoque B ou être non spécifique avec un mélange de germes", détaille la gynécologue.
Quels sont les symptômes d'une flore vaginale déséquilibrée ?
Un déséquilibre de la flore vaginale liée à une mycose se manifeste par des brûlures, des irritations, des démangeaisons, des rougeurs au niveau de la vulve ainsi que des pertes blanches s'apparentant à du lait caillé. La vaginose entraîne quant à elle des pertes fluides, d'abondance variable, légèrement colorées, peu irritantes mais très malodorantes. La vaginose est déclenchée suite à l'augmentation du pH au niveau du vagin. "Des saignements qui durent longtemps et sont répétés augmentent le pH et le risque de vaginose. Des rapports sexuels répétés et fréquents sans préservatif augmentent également le risque de vaginose", précise la gynécologue.
Quelle est l'odeur d'une flore vaginale déréglée ?
Tout dépend de la cause à l'origine du dérèglement de la flore vaginale. Une mycose n'a pas d'odeur particulière tandis que les pertes vaginales qui surviennent dans le cadre d'une vaginose sentent le poisson pourri.
Quel traitement pour rééquilibrer sa flore vaginale ?
Avant de rééquilibrer la flore vaginale, il est nécessaire de traiter la cause de son déséquilibre. "Par exemple, le traitement de la mycose consiste à introduire un ovule dans le vagin et à appliquer une crème antifongique sur la vulve. Le traitement de la vaginose repose sur l'administration d'une dose unique d'un antibiotique spécifique de la famille des imidazolés (Secnol®) pendant 7 jours, et d'un ovule (flagyl) à insérer dans le vagin", développe le Dr Odile Bagot. Vient ensuite le rééquilibrage de la flore vaginale par des probiotiques. "Les probiotiques par voie vaginale sont voués à disparaitre, excepté le Trophigil® qui est prescrit sur ordonnance en dehors de contre-indications (cancer du sein ou de l'endomètre) car il contient de l'œstrogène. L'alternative aux probiotiques par voie vaginale, ce sont les probiotiques par voie orale qui sont considérés comme des compléments alimentaires à prendre pendant 1 mois. Les prébiotiques quant à eux, administrés sous forme de gel intravaginal, apportent des nutriments aux lactobacilles et ainsi vont permettre à la flore vaginale endogène spécifique de se régénérer", continue-t-elle.
Merci au Dr Odile Bagot, gynécologue, auteur de Vagin & cie on vous dit tout, aux éditions Mango et de Mon guide de survie gynéco, chez Marabout.