Prurit vulvaire : cause, symptômes, traitements ?

Prurit vulvaire : cause, symptômes, traitements ?

Zone très fragile de l'anatomie féminine, la vulve peut être sujette à de vives démangeaisons. C'est ce qu'on appelle le prurit vulvaire. Quelles sont ses causes ? Ses symptômes ? Ses traitements ? Les meilleures crèmes ? Les conseils du Dr Odile Bagot, gynécologue.

Définition et symptômes

Le prurit vulvaire se manifeste par des démangeaisons au niveau de la vulve et de l'ensemble des organes génitaux externes de la femme. La patiente ressent un besoin irrésistible de se gratter qui perturbe fortement ses nuits.

Quelles sont les causes ?

Le prurit vulvaire peut avoir plusieurs causes :

  • Une maladie infectieuse : mycose, infection à streptocoque, vaginose (qui entraîne des irritations et une mauvaise odeur) ou encore l'herpès qui se manifeste par des démangeaisons très localisées et des douleurs. "Si l'herpès est localisé, les vulvovaginites concernent en revanche tout le vestibule", tient à préciser Odile Bagot.
  • Les morpions, ou poux du pubis, qui entraînent des démangeaisons du pubis jusqu'à la vulve.
  • L'atrophie vulvo-vaginale de la ménopause par carence en œstrogènes. "Ces derniers constituent les nutriments de la vulve et quand il n'y en a plus, la vulve devient plus fine, plus fragile, plus sensible, ce qui peut occasionner des démangeaisons ainsi que des douleurs lors des rapports sexuels", souligne la spécialiste.
  • Le prurit sine materia, c'est-à-dire sans cause. "On le classe parfois dans les maladies psychosomatiques, même si les femmes sont quand même très embêtées", remarque le Dr Odile Bagot.
  • Les causes d'irritation externes : les protège-slips et serviettes hygiéniques, les jeans trop serrés et autres produits de toilette intime inadaptés qui irritent la vulve. "Citons aussi l'épilation totale car, ne l'oublions pas, le poil n'est pas là pour rien !", rappelle la gynécologue.
  • Les pathologies dermatologiques non infectieuses : l'eczéma, le psoriasis inversé. "On l'appelle inversé parce que normalement il se met à l'extérieur des articulations alors que dans la vulve, il va se mettre au niveau des plis", commente la gynécologue. Et plus fréquent qu'on ne le pense, le lichen scléreux atrophique.

Prurit vulvaire et lichen

Aussi appelé lichen scléreux, le lichen scléro-atrophique est une maladie dermatologique chronique touchant la région génitale et dont le prurit est l'un des signes principaux. En plus du prurit, souvent nocturne, il peut se manifester par des douleurs lors de rapports, des fissures dont on ressentira davantage la brûlure lors de la miction. "À l'examen, la vulve est blanc nacré, brillante, avec des zones plus rugueuses blanches (la leucokératose), des fissures et parfois des petites suffusions hémorragiques. Dans les formes avancées non traitées, l'orifice vulvaire perd de sa souplesse, se rétrécit et les petites lèvres peuvent régresser jusqu'à une disparition complète", explique la gynécologue.

Prurit vulvaire et pertes jaunes

"Des démangeaisons très importantes associées à des pertes de couleur jaune ou vert fluo, mousseuses, et qui sentent le plâtre frais, sont souvent le signe d'une infection à Trichomonas Vaginalis. Il s'agit de l'infection sexuellement transmissible la plus répandue au monde", explique le Dr Odile Bagot.

Traitement : comment soigner un prurit vulvaire ?

Le traitement du prurit vulvaire va dépendre de sa cause. Lorsqu'il est d'origine infectieuse, un prélèvement mycobactériologique permettra d'identifier le germe responsable et d'adopter le traitement approprié. "Lorsqu'il s'agit de psoriasis ou d'eczéma, un traitement avec une dose minimum de cortisone est administré, avec un arrêt progressif, note la gynécologue. Pour le lichen scléro-atrophique, la corticothérapie locale est indiquée. En temps normal, il ne faut pas mettre de la cortisone sur la peau et les muqueuses trop longtemps, sauf quand c'est du lichen. Quant à l'atrophie vulvo-vaginale de la ménopause, la première chose à faire est une œstrogénothérapie locale. Le laser peut également être une bonne indication dans ce cas-là. Si la patiente ne la supporte pas, un traitement alternatif pourra lui être proposé". 

Pour quelles crèmes opter ?

"Quand le prurit est dû à une irritation mécanique, on peut appliquer une crème apaisante comme la pommade LHF Calendula qui est encore remboursée, une crème cicatrisante telle que Cicalfate, ou encore toute gamme à base de vitamine E. Pour les femmes qui vont souvent à la piscine, il existe des produits barrières à l'instar d'Aquaphor qui forme une barrière épaisse et empêche que l'eau chlorée vienne irriter la vulve", conseille le Dr Odile Bagot.

L'huile de coco est-elle efficace ?

En cas d'irritation, on peut appliquer de l'huile de coco mais surtout pas en cas de lichen vulvaire.

Prurit vulvaire nocturne : quels sont les traitements ?

"Ce n'est pas une entité en soi, le prurit vulvaire s'inscrit dans une des pathologies précédentes", rectifie la spécialiste. Il est donc nécessaire de trouver la cause du prurit nocturne pour déterminer son traitement.

Merci au Dr Odile Bagot, gynécologue. 

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