Les 5 dangers méconnus du coton-tige
Les cotons-tiges, souvent mal utilisés et enfoncés trop loin, peuvent être dangereux pour les oreilles. Voici 5 dangers à connaître et à éviter !
En France, les cotons-tiges en plastique sont interdits à la vente. S'il en existe en bambou, écologiques, lavables et réutilisables, ce n'est pas non plus une bonne idée... "Les cotons-tiges ne sont pas des outils d'hygiène adaptés. Ils ne résolvent pas le problème qu'ils sont censés résoudre et ont tendance à pousser le cérumen au fond de l'oreille, ce qui à terme peut avoir des conséquences tantôt minimes, tantôt spectaculaires pour l'oreille et l'audition", prévient d'emblée le Dr Jean-Michel Klein, ORL.
1. Un bouchon de cérumen
"Les cotons-tiges ont tendance à tasser le cérumen au fond de l'oreille et à former un bouchon de cérumen, ce qui à terme peut entraîner une baisse de l'audition", explique le Dr Klein. Le bouchon d'oreille est d'ailleurs le premier motif de consultation chez l'ORL en France. Le bouchon peut être accompagné de douleurs (si le bouchon est associé à un problème inflammatoire, infectieux ou s'il appuie trop sur le tympan), de vertiges (sensations de déséquilibre) en lien avec la baisse d'audition ou d'acouphènes (bourdonnements dans l'oreille).
2. Une perforation du tympan
La perforation du tympan représente sans doute l'une des complications les plus évidentes. C'est souvent à cause d'un faux-mouvement pendant l'utilisation d'un coton-tige que le tympan se perfore. Sans parler des personnes qui ont la fâcheuse tendance à se nettoyer les oreilles avec ce qu'elles ont sous la main (cure-dents, paille, crayon, épingle à cheveux...). La perforation tympanique cause une douleur soudaine au niveau de l'oreille, parfois avec du sang qui sort de l'oreille, une perte auditive et un bruit permanent dans l'oreille. Le tympan peut guérir spontanément, mais une réparation chirurgicale peut être nécessaire. Parfois, la perforation s'accompagne de complications parfois plus graves comme des traumatismes de la chaîne des osselets qui relie le tympan à l'oreille interne, avec un risque de perte d'audition de 50%.
3. Un eczéma
"Un excès de nettoyage des oreilles (par exemple tous les jours) peut aussi provoquer de l'eczéma, indique notre interlocuteur. En effet, même si sa couleur a tendance à déplaire, le cérumen est une sécrétion naturelle, stérile et propre. Et plus on retire du cérumen, plus sa sécrétion augmente, jusqu'au moment où les glandes cérumineuses s'épuisent et ne sont plus capables de produire du cérumen. Or, le cérumen est indispensable à la protection de l'oreille et assure son hygiène en empêchant les germes et les bactéries d'y pénétrer". Lorsqu'il y a un manque de cérumen, des débris épidermiques peuvent s'accumuler dans le conduit. En réaction, l'épiderme va se renouveler plus rapidement et va desquamer en lambeaux. A noter que l'eczéma des oreilles peut mener à des bouchons d'oreille, d'où un cercle vicieux.
4. Une otite
"En éliminant le cérumen protecteur de l'oreille, une sur-utilisation de cotons-tiges peut entraîner des infections comme une otite externe bactérienne", poursuit le Dr Klein. Il s'agit d'une infection du conduit auditif favorisée par la chaleur et l'humidité. Elle est donc plus fréquente en été suite à des baignades à la mer ou à la piscine.
5. Une mycose de l'oreille
L'utilisation de coton-tige peut endommager les barrières protectrices de l'oreille et créer des micro-plaies, favorisant le développement d'infections fongiques (champignons) comme les otomycoses de l'oreille externe. "Les principaux germes sont l'Aspergillus et le Candida Albicans, rappelle le Dr Olivier Morineau, chirurgien ORL dans son livre "Le livre noir du coton-tige" (Editions Jouvence). L'otomycose est souvent à l'origine d'intenses démangeaisons et se traite par des antifongiques locaux, utilisés après un nettoyage complet du conduit auditif".
Merci au Dr Jean-Michel Klein, ORL et Président du Conseil National Professionnel d'ORL et CCF (Chirurgie Cervico-Faciale) (CNP ORL et CCF).
Source : Le livre noir du coton-tige, du Dr Olivier Morineau (Editions Jouvence)