Voie parentérale : définition, avantages et inconvénients

La voie parentérale est une façon d'administrer des traitements médicamenteux ou la nutrition par une autre voie que celle digestive. Elle englobe donc les injections par sous-cutanée, intradermique, intraveineuse et intramusculaire. A quoi sert-elle ? Quels sont ses avantages et inconvénients ? Explications par le Dr Monique Quillard, médecin généraliste.

Voie parentérale : définition, avantages et inconvénients
© Felipe Caparros Cruz - 123rf

Définition

Ce mode d'administration utilise une aiguille ou un cathéter. Les injections peuvent être :

  • Par voie sous-cutanée : elle consiste en l'injection d'un traitement sous la peau, le plus fréquemment au niveau de l'abdomen ou des cuisses. C'est le cas de l'insuline ou de certains anticoagulants (LOVENOX).
  • Par voie intradermique : c'est le cas pour certains vaccins, comme le BCG.
  • Par voie intramusculaire : consiste à injecter un  médicament  directement dans un gros muscle comme le grand et moyen fessier, la face externe de la cuisse et le deltoïde, au moyen d'une aiguille intramusculaire qui correspond à un diamètre précis. 
  • Par voie intraveineuse : elle consiste à l'injection d'un traitement dans une veine superficielle de l'organisme. "Mais lorsque l'on doit perfuser sur le long terme, on utilise souvent la mise en place d'un cathéter dans une veine centrale, le plus souvent la veine sous claviaire, explique le Dr Monique Quillard, médecin généraliste. On utilise aussi des "chambres implantables"  : c'est un petit dispositif implanté sous la peau, permettant d'injecter les médicaments directement à l'intérieur. C'est souvent le cas pour les chimiothérapies ".

Avantages de ce mode d'administration

  • Il permet une action rapide du traitement car le médicament injecté rejoint facilement la circulation sanguine, et de là, l'ensemble de l'organisme.
  • Le principe actif du médicament n'est pas altéré par le passage dans le tube digestif
  • Une administration en urgence est possible et facilitée

Inconvénients

  • Parce qu'il nécessite de "piquer", il peut engendrer une certaine douleur, voire des ecchymoses. "Toutefois, des solutions locales pour éviter la douleur existent, en particulier pour les enfants lors des vaccinations, notamment des Patch ou crème EMLA (anesthésique local)", précise le Dr. Quillard.
  • Certaines personnes sont phobiques des aiguilles, ce qui rend l'injection plus difficile.
  • Les règles d'aseptise doivent être rigoureuses, au risque de transmettre des germes : hygiène des mains, nettoyage de la peau, aiguille à usage unique…
  • Un personnel de santé doit être à la manœuvre, sauf dans certains cas comme le diabète, où le patient (adulte ou enfant) est éduqué par un professionnel de santé, pour savoir faire ses propres injections.

Quels médicaments se prennent par voie parentérale ?

  • Certains médicaments qui ne peuvent pas être pris par voie entérale (digestive). C'est le cas de la chimiothérapie, le sang et les dérivés sanguins, les vaccins…
  • Dans les situations où les patients ne peuvent pas déglutir: AVC, coma, réanimation… et dans certaines urgence pour que le médicament agisse plus vite.

Alimentation par voie parentérale : dans quels cas ?

Il s'agit d'une nutrition artificielle. Elle est mise en place lorsqu'une personne ne peut plus se nourrir ou s'hydrater correctement, que ses apports en protéines en calories et sels minéraux sont inférieurs à ses besoins et qu'elle perd beaucoup de poids et se déshydrate. Elle consiste alors en l'administration par voie intraveineuse d'un mélange nutritif spécifique. C'est notamment le cas dans les situations suivantes :

  • Certains cancers, en particulier digestifs.
  • Maladies neurologiques avec troubles de la déglutition.
  • Pathologies inflammatoires du tube digestif.
  • Une anorexie sévère.
  • Réanimation, coma…

La nutrition par voie parentérale n'est indiquée que lorsque la voie entérale n'est pas possible notamment en cas de trouble de la déglutition (AVC, coma ) d'occlusion intestinale, de vomissements répétés.

Merci au Dr Monique Quillard, médecin généraliste.