Fibrome sous-séreux : symptômes, comment le traiter ?
Le fibrome sous-séreux est une tumeur musculaire bénigne qui a la particularité de se développer à la face externe de l'utérus. Quels sont les symptômes ? Les causes ? Peut-il devenir cancéreux ?
Définition : c'est quoi un fibrome sous-séreux ?
Le fibrome sous-séreux est un fibrome, donc une tumeur bénigne, de l'utérus positionné sur son bord externe, du côté de la paroi abdominale. Il peut être inséré dans le muscle utérin ou relié par un pédicule. Très fréquente, cette pathologie touche essentiellement les femmes entre 30 et 40 ans, et plus souvent d'origine afro-américaine.
Quels sont les symptômes d'un fibrome sous-séreux ?
Le fibrome sous-séreux est relativement asymptomatique. Lorsqu'il est pédiculé, il peut se tordre, ce qui déclenche une vive douleur. Il peut déclencher des troubles sur les organes avoisinants s'il est trop volumineux : troubles urinaires, rénaux ou intestinaux. De plus, s'il est bas, il peut représenter une gêne lors de l'accouchement. Un fibrome sous-séreux peut éventuellement grossir sous l'effet des hormones. Autrement dit, cela n'est pas censé se produire chez la femme ménopausée. Si c'est le cas, cela doit faire suspecter une tumeur maligne, un sarcome.
Un fibrome sous-séreux peut-il devenir cancéreux ?
Un fibrome sous-séreux n'évolue pas en cancer. En revanche, il existe des tumeurs malignes du muscle appelées sarcomes. "Sur le plan radiologique, il est difficile de faire la différence, sauf s'il y a des signes d'aggravation rapides tels qu'une gêne ou une non-réponse au traitement médical. Les sarcomes représentent 1 à 2 fibromes pour 1000, ce qui reste très rare mais le risque existe", indique le Dr Patricia Pautier, oncologue.
Quelle est la cause d'un fibrome sous-séreux ?
Les causes exactes des fibromes sous-séreux sont méconnues. On sait, par exemple, que les dérèglements hormonaux ne les induisent pas mais activent leur croissance. "L'origine ethnique joue également un rôle puisque la moitié des femmes afro-américaines ont un ou plusieurs fibromes. D'autres facteurs de risque pourraient favoriser leur survenue : l'hérédité, le surpoids, un taux élevé d'œstrogènes ou encore l'âge puisqu'au-delà de 45 ans, une grande partie des femmes ont des fibromes", précise l'oncologue médical.
Comment diagnostique-t-on un fibrome sous-séreux ?
Le diagnostic du fibrome sous-séreux est essentiellement clinique et palpable à l'examen gynécologique. Le gynécologue peut le contrôler à l'échographie s'il grossit entre deux consultations mais la plupart du temps, l'examen gynécologique suffit pour le surveiller. En cas de croissance rapide du fibrome sous-séreux et/ou de gêne ressentie par la patiente, l'ablation du fibrome pourra être envisagée. Au préalable, une IRM devra être effectuée pour éliminer une tumeur plus agressive.
Comment traiter un fibrome sous-séreux ?
Dans la majorité des cas, le fibrome sous-séreux ne nécessite aucun traitement. En présence d'un fibrome volumineux ou en cas de complication, notamment si le fibrome sous-séreux se tord autour du pédicule, la chirurgie pour enlever le fibrome peut être indiquée. "Chez la femme non ménopausée, une castration chimique grâce à l'administration d'un médicament bloquant les règles peut être proposé. Toutefois, à l'arrêt du traitement, le fibrome risque de grossir à nouveau", informe la spécialiste. Si la femme a un désir de grossesse et/ou qu'elle est gênée, le fibrome pourra être retiré s'il n'est pas suspect à l'imagerie. Dans de très exceptionnels cas, certains critères à l'IRM peuvent être suspects, auquel cas une biopsie pourra être réalisée dans un centre spécialisé. Un autre traitement qui peut être proposé pour réduire le fibrome est l'embolisation. "Cette technique consiste à boucher une petite artère située dans le fibrome afin de diminuer sa taille en réduisant sa vascularisation", détaille le Dr Patricia Pautier. Par contre, un fibrome sous-séreux qui prend de l'ampleur chez une femme ménopausée doit faire discuter une hystérectomie car il peut s'agir d'un sarcome et il faut éviter le morcellement de la tumeur qui peut survenir lors d'une exérèse isolée de la tumeur.
Merci au Dr Patricia Pautier, oncologue médical, responsable du comité de gynécologie de l'institut Gustave Roussy.