Transpiration excessive la nuit : quelles causes ?
Se réveiller en nage est loin d'être agréable. Lorsque qu'elle est récurrente la transpiration excessive la nuit altère la qualité du sommeil. Les sueurs nocturnes ne doivent pas être négligées : elles peuvent être le symptôme d'une maladie nécessitant une prise en charge rapide.
Quelles sont les causes d'une transpiration excessive la nuit ?
"Les sueurs uniquement nocturnes ne sont pas d'origine dermatologique", souligne le Dr Louva Rakotonarivo, dermatologue. Selon elle, s'il existe une pathologie liée aux glandes sudorales, c'est-à-dire aux glandes produisant la sueur, le phénomène de transpiration excessive (ou hyperhidrose) surviendra "de jour comme de nuit". Les causes peuvent être environnementales, liées aux effets secondaires d'un traitement (antidépresseurs, pilule contraceptive…) ou le symptôme d'un sevrage (alcool, tabac…).
Quelles maladies font transpirer la nuit ?
Les causes de sueurs nocturnes peuvent être classées en 5 catégories. Elles sont d'ordre dermatologique ou l'hyperhidrose primitive, infectieuse (tuberculose, paludisme), tumorale (lymphomes, cancers…) ou hormonale (hyperthyroïdie, ménopause…). Lors de la ménopause, par exemple, la diminution du taux d'œstrogènes perturbe la sensibilité de l'hypothalamus, la zone du cerveau permettant de maintenir la température du corps autour de 37°C. "Il peut aussi y avoir des causes neurologiques comme une maladie de Parkinson, un accident vasculaire cérébral, une neuropathie diabétique", souligne la dermatologue.
Quand et qui consulter quand on transpire beaucoup la nuit ?
Le Dr Rakotonarivo prévient : "Une exacerbation nocturne des sueurs est un symptôme à ne pas négliger et doit faire l'objet d'un avis auprès de son médecin traitant afin d'en rechercher la cause". Il procèdera à un interrogatoire afin de contextualiser la survenue de la transpiration excessive. Il sera aussi en mesure de demander un bilan sanguin (dosage des hormones thyroïdiennes…).
Quel traitement pour ne plus transpirer la nuit ?
Le traitement sera spécifique à chaque cause de transpiration excessive nocturne. L'hyperhidrose primitive est améliorée par les antitranspirants. "Ces molécules obstruent le canal excréteur de la glande sudorale, réduisant ainsi la production de sueur. Les chefs de file sont les sels d'aluminium", explique la dermatologue. L'hyperhidrose palmoplantaire ou axillaire est améliorée par l'ionophorèse. "La région à traiter est placée dans un bain d'eau du robinet et exposée à un courant électrique qui dérègle le message d'excrétion de la sueur. L'effet est durable, mais nécessite des séances pluri hebdomadaires", détaille le Dr Louva Rakotonarivo. Les injections de toxine botulique sont d'autres pistes. "Outre ses atouts en médecine esthétique, cette protéine s'utilise en injections locales pour réduire la production de sueur au niveau des aisselles et des mains. La méthode est douloureuse et doit être répétée environ une fois par an", conseille la spécialiste. Selon elle, l'oxybutinine peut parfois être prescrit. "Il s'agit d'un médicament utilisé dans le traitement des incontinences urinaires et réduisant sans distinction toutes les sécrétions corporelles. Il se donne par comprimé, en augmentant progressivement la dose quotidienne jusqu'à atteindre la dose minimale efficace. La tolérance est limitée par le phénomène de sécheresse généralisée et la constipation induite", explique-t-elle. Enfin, la sympathectomie thoracique est une autre solution. "On sectionne chirurgicalement le nerf responsable de la transpiration de la partie supérieure du corps. C'est un acte irréversible à ne réserver qu'aux cas les plus sévères", précise le Dr Rakotonarivo.
Merci au Dr Louva Rakotonarivo, dermatologue.