Vaccin Curevac Covid : arrêt d'examen, le fabricant abandonne
Examiné par l'Agence européenne du médicament (EMA) depuis février 2021, le vaccin allemand CureVac à ARN contre le Covid ne sera pas commercialisé. Le fabricant a annoncé en octobre préférer se concentrer sur le développement d'un vaccin de deuxième génération. C'était quoi le vaccin Curevac ? Infos.
Le candidat-vaccin de CureVac était l'un des trois projets de vaccin soutenus par le gouvernement allemand. Dans un communiqué du 12 octobre, l'Agence européenne du médicament (EMA) a annoncé mettre fin à son examen (commencé le 12 février) après que la société ait informé l'Agence qu'elle retirait sa demande de commercialisation. Dans une lettre adressée à l'EMA le 11 octobre, CureVac a expliqué avoir pris "la décision stratégique de concentrer son développement de vaccin COVID-19 sur un programme de vaccination de deuxième génération". Le 16 juin, le laboratoire annonçait que le vaccin avait démontré une efficacité de 47% d'après une analyse intermédiaire d'un essai clinique à grande échelle menée sur 40 000 sujets.
Quel est le nom du vaccin de CureVac ?
Le vaccin contre la Covid développé par CureVac se nomme CVnCoV.
Quelle est la technologie du vaccin ?
CureVac est une Biopharma allemande, reconnue dans son expertise sur la technologie de l'ARN, initialement beaucoup utilisée en cancérologie, qui a rapidement pu s'adapter en virologie notamment dans la recherche d'un vaccin contre la Covid19. Le vaccin CVnCoV est donc un vaccin à ARN messager, tout comme les vaccins Pfizer et Moderna déjà commercialisés en France. "Les vaccins à ARN messagers, en abrégé ARNm, fonctionnent différemment des vaccins classiques. Avec les vaccins classiques, des agents pathogènes affaiblis, des parties de l'agent pathogène ou des agents pathogènes tués sont injectés au patient. Le système immunitaire réagit alors à ceux-ci avec la production d'anticorps et une réponse immunitaire cellulaire" explique Mouna Champain, directrice médicale de Bayer France. "L'ARN messager est le nom du matériel génétique qui transporte les informations de l'ADN et code pour des protéines. L'ARNm permet ainsi à la personne vaccinée de produire des protéines virales qui seront reconnues par le système immunitaire, et induiront un mécanisme de défense à travers une réponse immunitaire adaptée" précise notre interlocutrice, qui ajoute qu'en aucun cas, la maladie ne peut être déclenchée par ce processus, puisque le vaccin "imite" l'infection virale pour activer le système de défense endogène de l'individu. Il est également important de préciser que l'ARN messager du vaccin n'affecte pas et n'interagit pas avec l'ADN, puisqu'il ne rentre pas dans le noyau cellulaire où se trouve notre ADN.
Qu'ont montré les essais cliniques ?
Dans un communiqué publié mercredi 16 juin, le laboratoire a annoncé que son principal candidat vaccin n'avait démontré qu'une efficacité de 47 % d'après une analyse intermédiaire d'un essai clinique à grande échelle menée sur 40 000 sujets. Le vaccin "CVnCoV a atteint une efficacité préliminaire de 47% contre la maladie COVID-19 de toute gravité et n'a donc pas répondu aux critères de réussite statistique spécifiés." Pour rappel, CureVac avait débuté la Phase 1 de ses essais clinique le 19 juin 2020. L'objectif de cette première phase était d'une part de trouver la bonne dose vaccinale et d'autre part d'évaluer l'innocuité et l'immunogénicité (capacité à provoquer une réponse immunitaire spécifique) du vaccin. Environ 200 participants ont participé à l'étude. En Septembre 2020, CureVac a débuté la phase 2a au Pérou et au Panama. Le but de l'étude de Phase 2a est d'évaluer la réactogénécité du vaccin, à savoir sa capacité à provoquer des effets indésirables communs (fièvre, douleur au point d'injection etc). Les essais de cette phase sont réalisés sur environ 700 adultes de plus de 60 ans et de 18 à 60 ans. Puis en décembre 2020, CureVac avait lancé une étude randomisée de grande ampleur de phase 2b/3.
Quelle est sa composition ?
Il s'agit d'un vaccin anti-SARS-CoV-2 à base d'ARNm encapsulé dans des nanoparticules lipidiques (LPN). Il contient un ARNm qui code une version stabilisée de la protéine de pointe (Spike) de SARS-CoV-2 et un composant de nanoparticules lipidiques qui contient des lipides aminés exclusifs et des lipides PEGylés, ainsi que d'autres lipides structuraux.
Quelle efficacité ?
Dans un communiqué publié mercredi 16 juin 2021, le laboratoire a annoncé que son candidat vaccin n'avait démontré qu'une efficacité de 47 % d'après une analyse intermédiaire d'un essai clinique à grande échelle menée sur 40 000 sujets. Il ne remplissait pas les critères exigés par les autorités européennes pour être commercialisé.
Merci à Mouna Champain, directrice médicale de Bayer France.