Traitements de l'incontinence urinaire : médicaments, chirurgie...
L'incontinence urinaire n'est pas une fatalité. Surtout, quand elle est prise en charge tôt. Il existe des traitements médicaux et/ou chirurgicaux qui offrent plus de liberté et de confort que les protections (serviettes, couches). Le Dr Inès Dominique, urologue au Groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon, détaille ces options.
L'incontinence urinaire est une pathologie très fréquente (3 millions de femmes en France) avec une incidence qui augmente avec l'âge. Elle désigne la perte involontaire d'urine, qui peut être causée par différents mécanismes et différentes pathologies. Il existe deux types principaux d'incontinence qui peuvent être liés : l'incontinence aux efforts et celle par hyperactivité vésicale (urgenturies). Il s'agit souvent d'un sujet tabou qui peut avoir un réel impact sur la qualité de vie des patients et représenter un handicap social majeur. Pourtant, il existe de nombreux traitements (médicaux et/ou chirurgicaux) offrant plus de liberté et de confort que les protections (serviettes, couches etc…). Le Dr Inès Dominique, urologue à la Croix Saint Simon, détaille ces différentes options.
Comment traiter l'incontinence urinaire avec des médicaments ?
L'incontinence par urgenturie correspond à une envie impérieuse d'uriner accompagnée ou non d'une fuite urinaire. "Due à des contractions anarchiques de la vessie, elle peut être traitée par des médicaments appelés "anticholinergiques", regroupant différentes molécules : l'oxybutynine (le Ditropan), le solifénacine (le Vesicare) ou encore le fumarate de Fesoterodine (Toviaz). Ils permettent de calmer les contractions de la vessie et ainsi d'éviter des faux besoins ainsi que des fuites urinaires" explique le docteure Inès Dominique.
Comment traiter l'incontinence urinaire avec la rééducation ?
"S'il s'agit d'une incontinence qui survient lors d'un effort (en toussant, en riant, en marchant), la rééducation périnéale avec un kinésithérapeute ou une sage-femme est le traitement de première intention" explique la praticienne. Une sonde de stimulation est parfois utilisée suivant les techniques du praticien. Ceci va permettre de stimuler tous les muscles autour de l'urètre et du périnée afin de les renforcer et ainsi diminuer les fuites urinaires. Il existe également des exercices de renforcement du périnée enseignés lors de la consultation et à réaliser à domicile.
Dans quels cas envisager la chirurgie ?
L'incontinence urinaire est traitée par les médicaments pour l'hyperactivité vésicale et par la kinésithérapie pour l'incontinence d'effort. La chirurgie est envisagée en cas d'échec et doit se discuter au cas par cas en consultation urologique spécialisée.
Quelles sont les opérations qui existent contre l'incontinence ?
Différentes solutions chirurgicales existent pour traiter l'incontinence urinaire, en fonction de la pathologie.
• Lorsqu'il s'agit d'une incontinence à l'effort, c'est un urètre trop mobile ou un sphincter faible qui sont en cause dans la majorité des cas (hors pathologie neurologique). "Le spécialiste peut proposer le dispositif de la bandelette sous-urétrale, posé comme un " hamac " sous l'urètre pour le soutenir et ainsi éviter les fuites. Si le sphincter est très faible, il peut se discuter un sphincter artificiel urinaire" détaille le docteure Dominique.
• L'hyperactivité de la vessie ou l'incontinence par urgenturie, est traitée chirurgicalement par deux techniques principales : "L'injection de toxine botulique (Botox) sous anesthésie locale dans la vessie, ou la pose d'un neuromodulateur au niveau des racines sacrées afin de calmer la vessie."
• Concernant l'incontinence urinaire des hommes : "Elle est majoritairement secondaire au traitement du cancer de prostate (chirurgie ou radiothérapie) en raison de l'atteinte du sphincter. Elle se présente comme une incontinence urinaire d'effort. Le premier traitement est la rééducation périnéale. En cas d'échec des bandelettes urinaires ou un sphincter artificiel peuvent être proposées."
Chez qui la chirurgie est-elle contre-indiquée ?
Il y a très peu de contre-indications formelles pour ces chirurgies. "Quel que soit l'âge des patients, des traitements sont possibles et adaptés. L'incontinence ne doit donc pas être ignorée ou acceptée. Même lors d'une pose de matériel, les dispositifs sont peu allergènes" explique l'urologue. Seul le sphincter urinaire nécessite une autonomie du patient et une bonne compréhension afin de pouvoir l'utiliser sans difficulté.
Comment traiter l'incontinence avec l'homéopathie ?
"L'homéopathie n'a pas prouvé scientifiquement d'efficacité sur le traitement de l'incontinence. Dans tous les cas un suivi par un spécialiste et éventuellement un traitement spécifique (médical ou chirurgical) doivent être mis en place" conclut le docteure Dominique.
Merci au Dr Dominique, urologue au Groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon, Paris 20.