Intolérance au gluten : symptômes de la maladie coeliaque, que manger ?

Intolérance au gluten : symptômes de la maladie coeliaque, que manger ?

La maladie coeliaque se caractérise par une intolérance au gluten ce qui compromet la digestion de certains nutriments.

La maladie cœliaque qui touche aussi bien les enfants que les patients adultes, est une maladie intestinale inflammatoire chronique auto-immune induite par la gliadine de gluten, antigène alimentaire. La maladie coeliaque se caractérise ainsi par une intolérance au gluten ce qui compromet la digestion de certains nutriments. 

Définition : qu'est-ce que la maladie cœliaque ?

Aussi appelée maladie cœliaque, "l'intolérance au gluten est une maladie chronique intestinale auto-immune liée à l'ingestion de gluten", explique d'emblée le Dr Evelyne Chartier, médecin généraliste et nutritionniste, membre du Syndicat des médecins libéraux. Dans le détail, les personnes qui en souffrent son intolérantes à la gliadine, une protéine contenue dans le gluten. A noter que le gluten est présent dans certaines céréales, comme le blé, l'orge, l'avoine ou le seigle.

Quelles différences entre l'intolérance, l'allergie et la maladie de Crohn ?

Attention à ne pas confondre intolérance et allergie : "L'allergie au blé ou au gluten est plus rare, mais provoque une réaction immédiate, comme par exemple un œdème de Quincke" Par ailleurs, "à coté de l'intolérance au gluten et l'allergie au gluten, il est décrit une hypersensibilité au gluten chez un grand nombre de personnes en principe testées non cœliaques et non allergiques et qui disent qu'elles vont mieux si elles ne mangent plus de gluten. Il s'agirait d'une hypersensibilité due à une hyperperméabilité intestinale", précise le Dr Evelyne Chartier.

Dans le cas de la maladie de Crohn, les choses sont plus complexes. "Quand on souffre de cette maladie, on peut connaître trois phases : une phase de poussée / une pendant laquelle le patient va mieux / une phase de rémission. L'exclusion du gluten peut avoir un effet bénéfique au cours des deux premières phases, mais cela n'est pas certain. Ce qui est certain c'est que pendant ces phases, on propose au patient un régime sans résidus, sans lactose", souligne Florence Thorez, Diététicienne Nutritionniste, membre de l'AFDN.

Quels aliments contiennent du gluten ?

Le gluten se trouve dans certaines céréales. Il existe un moyen mémotechnique pour se souvenir des 5 céréales principales qui en contiennent, grâce au mot SABOT :

S : Seigle

A : Avoine

B : Blé (froment, kamut, épeautre…)

O : Orge

T : Triticale (céréale hybride du seigle et du blé).

On trouve du gluten dans la plupart des farines et donc dans les aliments préparés à base de farine : 

  • les pâtes, 
  • les produits de boulangerie (pain, pains de mie, biscuits, pâtisseries, brioches, crêpes, gaufres, muffins, beignets…), 
  • la plupart des céréales pour petit-déjeuner, 
  • les bières maltées, 
  • quantité de plats préparés (pizzas, quiches, viandes et poissons panés...),
  • les sauces, soupes et desserts liés avec de la farine de blé,
  • certains assaisonnements et condiments.

On peut également trouver du gluten dans d'autres aliments : charcuterie, pâtés, saucisses, sauces au soja, surimis, sucre glace, poudre d'ail, certains arômes naturels et artificiels à base d'arôme de malt… 

Quels sont les facteurs de risque d'une intolérance au gluten ?

Concrètement, le gluten attaque et détruit les villosités des parois du duodénum, revêtement interne de l'intestin grêle, empêchant ainsi la bonne assimilation des aliments. Cette maladie provoque ainsi une inflammation chronique de l'intestin provoquant une malabsorption de nombreux nutriments. "En Europe, aux États-Unis, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Inde, la maladie cœliaque toucherait 0,7 à 2 % de la population. La fréquence est probablement sous-estimée en raison de l'existence de formes avec peu de symptômes", précise la spécialiste. L'intolérance au gluten est deux à trois fois plus fréquente chez la femme que chez l'homme. La maladie cœliaque peut survenir à tout âge. Elle peut apparaître chez les jeunes enfants de 6 mois à 2 ans après l'introduction des céréales dans leur diète, comme elle peut se déclarer à l'âge adulte entre 20 et 40 ans. La présence de certaines maladies dans la famille représente un facteur de risques, comme le diabète, les maladies auto-immunes (telle la trisomie 21) et le psoriasis. Enfin, "la famille rapprochée des personnes intolérantes au gluten développe plus souvent la maladie : 10% de risque chez les parents au premier degré, à savoir le père, la mère, les frères et sœurs, et les enfants éventuels".

Quels sont les symptômes d'une intolérance au gluten ?

L'intolérance au gluten est compliquée à diagnostiquer car ses symptômes sont très divers et ne sont pas liés spécifiquement à cette maladie. Par ailleurs, les symptômes diffèrent si la maladie se déclare chez l'enfant ou chez l'adulte.

Chez les nourrissons et les enfants en bas âge, les symptômes n'apparaissent qu'après l'introduction des farines contenant du gluten avec une diarrhée classiquement décrite comme graisseuse, de la fatigue et des douleurs abdominales. Ces manifestations peuvent être plus ou moins importantes, se succéder, ou parfois même ne pas survenir pendant plusieurs semaines. Le diagnostic devient alors plus difficile. Une cassure de la courbe de croissance responsable d'un retard de croissance et d'une petite taille peut dans ce cas alerter les parents et le médecin. Un retard pubertaire chez des enfants plus âgés peut également s'observer. Un bon développement psychomoteur peut également être affecté par l'intolérance au gluten. La présence d'un abdomen un peu plus volumineux associé à cette cassure de courbe peut également être significative de l'intolérance au gluten.

Chez les adultes en revanche, il existe fréquemment des formes sans symptômes francs, voire complètement asymptomatiques, mais dans le tableau typique, on retrouve des manifestations intestinales (douleurs abdominales, amaigrissement, diarrhée, ballonnements et fatigue). La maladie coeliaque se traduit aussi par d'autres manifestations éventuelles comme "une perte de poids, de la fatigue et une irritabilité, une pâleur en cas d'anémie, un état dépressif, des douleurs aux os et aux articulations, des crampes musculaires, une infertilité ou une absence de menstruations, des engourdissements ou des douleurs neuropathiques dans les membres, des éruptions cutanées, des aphtes ou ulcères dans la bouche", énumère Evelyne Chartier.

Des symptômes comme l'épilepsie, des douleurs osseuses, une ostéoporose, une hépatite, ou encore une thyroïdite et des carences en vitamines (A, D, E, B12, K), fer, folates, calcium, magnésium peuvent être constatés. "Chez les adultes, la maladie est diagnostiquée en moyenne plus de dix ans après l'apparition des premiers symptômes", renchérit notre spécialiste.

Diagnostic : comment détecter une intolérance au gluten ?

"Pour poser un diagnostic d'une intolérance au gluten, il faut rechercher les anticorps spécifiques de la maladie (anti-transglutaminase) dans le sang via une prise de sang. En cas de positivité, pratiquer une endoscopie avec prélèvements (biopsies) sur la partie haute de l'intestin grêle (duodénum). Enfin, constater une rémission des symptômes après la mise au régime sans gluten", explique Evelyne Chartier. En effet, l'efficacité du régime sans gluten sur l'amélioration et la disparition des manifestations et sur la restauration des villosités intestinales (entre 12 et 18 mois) est un élément confirmant le diagnostic de l'intolérance au gluten. Par ailleurs, "certains malades cœliaques ont des anticorps négatifs et, en cas de forte suspicion, une endoscopie peut être nécessaire pour porter le diagnostic", précise-t-elle. 

Que manger, quel régime quand on est intolérant au gluten ?

Les malades coeliaques doivent "éliminer tous les aliments à base de blé (froment) et ses dérivés (épeautre et Kamut), mais aussi les aliments à base d'orge, d'avoine et de seigle comme le pain, les pâtes, les pâtes à tarte, les biscuits, la semoule, les raviolis, le couscous, les panures, les beignets, les feuilletés". Evelyne Chartier préconise de bien "lire les étiquettes car le gluten est présent dans les produits auxquels on ne pense pas forcément, comme les barres chocolatées, crèmes glacées, sauces, potages instantanés, conserves, plats cuisinés, charcuterie, bières".

Quels traitements contre l'intolérance au gluten ?

Le traitement s'appuie sur l'élimination totale et définitive des aliments contenant du gluten.

Le traitement s'appuie sur l'élimination totale et définitive des aliments contenant du gluten. De nombreux produits alimentaires, notamment ceux destinés aux nourrissons, sont aujourd'hui disponibles sans gluten. Il est aussi possible de "prendre des probiotiques ou des compléments alimentaires qui sont anti-inflammatoires pour la paroi intestinale", ajoute Evelyne Chartier. Il n'existe pas d'autres traitements de la maladie cœliaque.

Quelles conséquences sur le corps ?

L'intolérance au gluten peut, évoluer vers des formes plus sévères si un régime strict sans gluten n'est pas respecté. Les complications les plus fréquentes sont les conséquences d'une mauvaise absorption des nutriments dans l'intestin, comme les protéines, les vitamines, les minéraux (comme le fer) et les lipides. Les nutriments étant mal absorbés dans l'intestin, une forme de malnutrition peut apparaître et provoquer une fatigue, une faiblesse musculaire, un amaigrissement et des carences alimentaires.

  • D'ailleurs, lorsque le fer est mal absorbé, les réserves dans l'organisme diminuent provoquant ainsi une anémie. Apparaissent alors une grande fatigue, une perte de poids, un essoufflement, un manque d'appétit, une pâleur, une tachycardie...
  • Une intolérance au lactose, une arthrite et la survenue de lithiase urinaire peuvent s'observer. 
  • Enfin, la maladie cœliaque peut favoriser l'apparition de l'ostéoporose. C'est une maladie fragilisant les os en diminuant leur résistance, exposant ainsi les personnes touchées au risque de fracture.

Merci au Dr Evelyne Chartier, médecin généraliste et nutritionniste, membre du Syndicat des médecins libéraux.

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