Allergie à la caséine du lait : symptômes, que faire ?

Allergie à la caséine du lait : symptômes, que faire ?

La caséine est une protéine présente dans le lait de vache, de chèvre et de brebis. Certaines personnes en sont allergiques et présentent des vomissements, une toux voire des crises d'urticaire lorsqu'ils consomment des produits laitiers. Quels sont les symptômes d'alerte chez l'adulte ? Et chez le bébé ? Quel est le test à faire et quels sont les traitements pour la soulager ?

Définition : qu'est-ce que la caséine ?

Représentant environ 75 à 80% des protéines du lait, la caséine est l'une des principales protéines du lait de vache, chèvre ou brebis. En cas d'allergie, le système immunitaire qui fabrique habituellement des anticorps pour se protéger, produit cette fois des anticorps qui se fixent à la caséine et induisent des réactions excessives de l'organisme (toux, démangeaisons, œdème, toux, difficultés respiratoires, malaises, troubles digestifs) "La caséine n'est pas la seule source d'allergie dans le lait. Elle est souvent en cause et est souvent la plus sévère mais pas forcément de manière exclusive puisque les protéines du lactosérum, peuvent provoquer le même type de symptômes. Plutôt que d'allergie à la caséine du lait, on parle d'allergie aux protéines du lait ", préfère le Dr Martine Morisset, allergologue au CHU d'Angers.

Dans quels laits est-elle présente ?

La caséine est présente dans tous les laits animaux ainsi que dans le lait maternel. "Mais il y a quand même une différence entre la caséine qui provient du lait maternel et celle qui provient du lait de vache", nuance l'allergologue. On peut produire des anticorps (IgE) qui ne reconnaissent pas la caséine maternelle mais qui vont reconnaître les protéines des autres laits de mammifères "Il faut savoir que les caséines de lait de vache, de brebis ou de chèvre sont très proches et donc si on est allergique à l'un, on sera très probablement allergique aux autres", ajoute la spécialiste.

Attention, certains produits contiennent des protéines de lait de vache comme certains jambons industriels ou du saumon reconstitué à l'aide de ces protéines.

Symptômes en cas d'allergie

On distingue deux types de réactions :

  • L'allergie immédiate médiée par les IgE qui engendre des manifestations aiguës : toux, crise d'urticaire, douleurs abdominales, vomissements voire œdème de Quincke pouvant parfois aboutir à un choc anaphylactique avec perte de connaissance.
  • L'allergie non IgE-médiée dont les manifestations surviennent plusieurs heures après la prise de lait. En théorie, ces types d'allergies sont moins sévères. Elles entraînent des symptômes gastro-intestinaux tels que reflux gastro-œsophagien, diarrhée chronique, ballonnements ou encore douleurs abdominales.

Un bébé qui ne prend pas de poids peut avoir une allergie à la caséine.

Allergie au lait chez le bébé

Chez le bébé, cette allergie apparaît fréquemment au sevrage (arrêt de l'allaitement maternel), dès l'administration des premiers biberons. Dans certaines formes retardées appelées SEIPA, certains bébés se mettent à vomir de façon répétée une à quatre heures après la prise du biberon. "On pense également à une allergie aux protéines de lait lorsqu'un bébé ne prend pas de poids, a des diarrhées chroniques, des rectorragies (présence de sang dans les selles) ou présente une dermatite atopique (eczéma) sévère", liste l'allergologue.

Allergie à la caséine chez l'adulte

La plupart de ces allergies guérissent spontanément. "À l'âge de 2 ans, il en reste 25%-30% qui sont toutefois encore allergiques. 0,5% le seront toujours au-delà de l'âge de 15 ans", explique le Dr Morisset. Les tableaux sont souvent identiques à ceux de l'enfant. "On observe aussi aussi d'autres formes digestives qui se manifestent aussi bien chez le bébé que chez l'adulte, notamment des tableaux d'œsophagite - inflammation de l'œsophage - qui se révèlent parfois par des aliments qui restent bloqués dans l'œsophage", poursuit la spécialiste.

Diagnostic

Il est réalisé à partir d'un interrogatoire sur les symptômes cliniques et de tests cutanés (prick) au lait de vache, de chèvre ou de brebis ainsi qu'un dosage d'IgE au lait du mammifère en cause.

Que faire en cas d'allergie ?

En cas d'allergie, il faut consulter un pédiatre ou un généraliste dans un premier temps qui va vous prescrire une prise de sang pour doser les IgE. Dans un deuxième temps, on peut effectuer des tests chez l'allergologue : ce spécialiste va poser de petites gouttes de lait sur la peau de l'enfant. Si une petite papule rouge et qui gratte apparaît, là où la goutte de lait a été déposée, l'allergie est fortement suspectée. "En cas d'allergie retardée, l'allergologue applique un test qu'il lira au bout de 48 à 72h (patch test au lait) pour confirmer le diagnostic. En cas d'allergie avérée, on suspend la consommation de produit laitiers. Chez le bébé, soit on reprend l'allaitement maternel soit on le remplace par des hydrolysats poussés de protéines de lait de vache ou des mélanges d'acides aminés ou des hydrolysats de protéines de riz. Ces formules sont tout à fait adaptées pour assurer la croissance d'un petit enfant. Puis, on va suivre l'enfant, vérifier qu'il se porte bien avec ce substitut, et à un moment donné nous vérifierons si les conditions sont propices à la réintroduction des protéines de lait de vache. Pour cela, nous ferons un nouveau prélèvement de sang, des tests cutanés, et si les marqueurs comme les IgE aux protéines du lait (et non pas IgG qui n'ont aucune valeur scientifiquement prouvée) ont baissé, nous proposerons de réintroduire le lait sous surveillance médicale", souligne le Dr Morisset.

Merci au Dr Martine Morisset, allergologue au CHU d'Angers.