Iode dans les urines : mesure, taux normal, haut, bas

L'iode fait partie des nutriments apportés par l'alimentation indispensables pour le bon fonctionnement de l'organisme. La mesurer va permettre d'apprécier la suffisance de l'apport, de rechercher une surcharge et surtout de diagnostiquer une désaturation qui dans le temps peut avoir un impact sur la synthèse des hormones thyroïdiennes.

Iode dans les urines : mesure, taux normal, haut, bas
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Comment mesurer l'iode dans les urines ?

La iodurie ou la mesure de l'iode dans l'organisme peut être réalisée sur prescription chez tout individu. Elle est évaluée en laboratoire grâce à la spectrométrie de masse à plasma (ICP-MS) sur un échantillon des urines du matin ou des 24 heures. "Le dosage de la iodurie va permettre d'évaluer le taux d'iode présent dans les urines." Des interférences peuvent jouer sur les résultats d'où l'importance de l'anamnèse par le prescripteur ou le biologiste en amont de l'analyse. 

Quel est le taux normal d'iode dans les urines ?

Le taux normal d'iode dans les urines est compris entre 110 et 300 μg/L. 

Trop d'iode dans les urines : le signe de quoi ?

Un trop fort taux d'iode (> 300 μg/L) dans les urines peut être le fait d'interférences qui seront de plusieurs ordres :

► alimentaire : une consommation de coquillages ou d'algues 48 heures avant l'analyse ou une complémentation alimentaire en iode sur une longue période ; 

► médicamenteux : "cette iodurie élevée peut être liée à une prise de médicaments pour les troubles du rythme cardiaque, par exemple" ; 

► ou clinique : dans le cadre d'un examen de type scanner ou IRM, lors d'une injection de produit de contraste.

"Avant de statuer sur une iodurie élevée, il faudra donc s'assurer que ces interférences n'en soient pas la cause", souligne le Dr Corinne Baermann. Les surcharges iodées peuvent causer des dysthyroïdies biologiques et/ou cliniques ou révéler une pathologie thyroïdienne sous-jacente.

​​​​​​Manque d'iode dans les urines : le signe de quoi ?

Un faible taux d'iode (< 110 μg/L) dans les urines correspond à un déficit d'apports iodés. En cas de déficit prolongé, la stimulation chronique de la thyroïde par la TSH (Thyroid Stimulating Hormone) peut entraîner des modifications de volume de la glande (goître) et des altérations de la fonction thyroïdienne. Ces dernières sont plus sévères chez le jeune enfant plus sensible que l'adulte. "En cas de carence durable d'apport alimentaire en iode, la capacité de synthèse des hormones thyroïdiennes peut être diminuée. Dans un premier temps, par compensation, l'hypophyse va synthétiser davantage de TSH pour permettre de garder à l'équilibre les hormones thyroïdiennes. Lorsque les apports en iode alimentaires restent bas, la iodurie reste basse, la TSH continue à augmenter et une hypothyroïdie fruste peut apparaître. Avec le temps, cette dernière pourra devenir symptomatique", explique le Dr Baermann.

​​​​​​Que faire en cas de taux anormal ?

Il n'y a généralement pas ou peu de signes cliniques apparents associés : "les patients ont parfois l'impression d'être plus constipés, plus frileux, plus fatigués ou de subir des variations de poids". L'important une fois le dosage analysé est de réguler l'apport iodé. Cela passe principalement par la nutrition et la mise en place d'un régime alimentaire adéquate, et éventuellement une complémentation alimentaire en cas de très fortes carences.

Merci au Dr Corinne Baermann, médecin biologiste, au laboratoire Bioavenir (groupe Atoutbio).