Test HPV : c'est quoi, positif ou négatif, résultats, âge, prix...

Test HPV : c'est quoi, positif ou négatif, résultats, âge, prix...

Le test HPV permet de rechercher une infection par des papillomavirus, pouvant entraîner un cancer du col de l'utérus, du vagin, de l'anus, de la bouche ou de la gorge. La Haute Autorité de Santé recommande de remplacer le frottis conventionnel par le test HPV pour les femmes de plus de 30 ans. Quand et où le réaliser ? Que signifie un résultat positif ?

Le virus HPV (Human Papilloma Virus) est un virus lié à des infections génitales et au cancer du col de l'utérus ainsi que de la vulve, du vagin, du pénis, de l'anus, de la bouche et de la gorge. Il touche la peau et les muqueuses et est généralement transmis lors des relations sexuelles. Sa recherche constitue un moyen de dépistage précoce permettant, s'il est positif, une prise en charge adaptée : examens complémentaires, traitements des premières lésions… Les modalités de dépistage du cancer du col de l'utérus chez les femmes âgées de 30 à 65 ans évoluent. Le 10 juillet, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande que le test HPV, plus efficace pour ces femmes, remplace l'examen cytologique. . Depuis le 24 mars 2020, le test HPV est remboursé par l'Assurance maladie pour les femmes de 30 à 65 ans. Les femmes de moins de 30 peuvent quant à elle se faire dépister d'une infection au papillomavirus auprès de leur gynécologue, leur sage-femme ou de leur médecin en réalisant un frottis remboursé par l'Assurance maladie.

Qu'est-ce que le test HPV ?

Le test HPV recherche une infection par des papillomavirus. Il cible l'ADN viral du HPV dans les cellules du col de l'utérus et peut ainsi révéler le type d'HPV retrouvés. Plus d'une centaine de virus HPV sont identifiés à ce jour comme responsables d'une infection génitale. Mais, tous ne sont pas associés au cancer du col de l'utérus. Seuls les HPV dits "à risque" (on les appelle "oncogènes") le sont : on en dénombre aujourd'hui plus d'une dizaine. 

  • Les HPV de type 6 et 11 causent par exemple des verrues génitales.
  • Les HPV de type 16, 18, 31, 33 et 36 ont un risque plus élevé d'évolution vers un cancer.

Quelles différences avec le frottis ?

L'examen cytologique (frottis conventionnel) et le test HPV sont tous les deux des frottis et sont réalisés par prélèvement de cellules au niveau du col de l'utérus. Il y a tout de même une différence :

  • Le frottis conventionnel (examen cytologique) s'intéresse uniquement à la morphologie des cellules. Concrètement, on examine au microscope les cellules du col de l'utérus pour rechercher d'éventuelles anomalies.
  • Le test HPV est aussi un frottis. Mais celui-ci cherche la présence d'ADN du virus HPV à haut risque chez les femmes. On recherche habituellement les virus HPV qui sont considérés comme directement associés au cancer du col de l'utérus.

Test HPV chez la femme

Le test HPV chez la femme, entre 30 et 65 ans, représente une alternative au frottis conventionnel afin de dépister précocement la présence du virus HPV potentiellement responsable de lésions cancéreuses. Il est désormais l'une des clés de voûte du dépistage du cancer du col de l'utérus qui touche 3000-4000 femmes chaque année.

Test HPV chez l'homme

Contrairement aux idées reçues, un dépistage du virus HPV peut également se faire chez l'homme. Pour se faire, celui-ci se rendra chez un urologue qui procédera à une péniscopie : c'est-à-dire à un examen du pénis à l'aide d'une loupe binoculaire avec application d'acide acétique diluée pour détecter certains types d'anomalies comme les condylomes. En cas de suspicion, un petit grattage du site est réalisé et le matériel est envoyé pour analyse en laboratoire. Des tests (biopsies) peuvent également être réalisés lorsqu'il y a des lésions dans la bouche ou la gorge évocatrices.

Quand le faire ?

"Aujourd'hui, la seule indication dans laquelle le test HPV est remboursé est en complément d'un frottis ASCUS (porteur d'anomalies de signification indéterminée). Il est aussi réalisé en surveillance de lésions de bas grade, c'est-à-dire de lésions du col avec peu de risque de transformation cancéreuse" explique le Dr. Wautier.

  • Pour les femmes entre 25 et 29 ans, les modalités de dépistage antérieures sont maintenues : le test de dépistage est réalisé par examen cytologique tous les 3 ans, après deux premiers tests réalisés à 1 an d'intervalle et dont les résultats sont normaux. Il n'est pas recommandé de réaliser un test HPV avant 30 ans car à cet âge, les infections à HPV et les anomalies cellulaires transitoires sont fréquentes. La réalisation d'un test HPV chez ces femmes pourrait ainsi induire des examens et traitements inutiles pouvant entrainer un risque d'accouchement prématuré lors de grossesses à venir.
  • Pour les femmes de 30 ans à 65 ans, la HAS a fait évoluer les modalités de dépistage (en actualisant ses recommandations de 2010). Elle recommande que le test HPV, plus efficace pour ces femmes, remplace l'examen cytologique. Le test HPV est réalisé 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat est normal. Un nouveau test est refait tous les 5 ans, jusqu'à l'âge de 65 ans, dès lors que le résultat du test est négatif. Ce test HPV est remboursé à 70 % par l'assurance maladie, en dehors du PNDO.

Bon à savoir : même si vous êtes vaccinée contre le HPV, il est nécessaire de faire un dépistage régulier. Le vaccin ne protège pas contre tous les virus responsables des cancers du col de l'utérus. 

En quoi consiste-t-il ?

Le test HPV peut être fait par prélèvement cervical et en auto-prélèvement vaginal sous la forme d'un petit kit disponible en laboratoire (des essais sont en cours pour les envoyer directement à des femmes en situation de précarité qui consultent peu ou pas). Il est le plus souvent pratiqué en même temps que le frottis, sous réserve qu'il soit fait en phase liquide (et non sur lame) avec un milieu de transport validé pour la biologie moléculaire. La brosse chargée de cellules est, aussitôt après le prélèvement, plongée dans le milieu liquide de conservation cellulaire. Le tout (flacon + brosse) est ensuite envoyé, à température ambiante, au cabinet d'anatomie et cytologie pathologiques ou au laboratoire pour analyse.

Où le faire ? 

Le prélèvement cervical pour réaliser un test HPV est généralement fait par un gynécologue, parfois par un médecin généraliste ou une sage-femme. Néanmoins, les nouvelles recommandations spécifient que l'auto-prélèvement vaginal (APV), qui représente une alternative au prélèvement cervical doit être proposé, à partir de 30 ans, aux femmes non dépistées ou insuffisamment dépistées : il permet de faciliter le dépistage des femmes qui ne se font jamais dépister ou qui ne se font pas dépister selon le rythme recommandé. Le prélèvement peut également se faire auprès d'un centre de santé, un centre mutualiste, un centre de planification et d'éducation familiale ou d'un hôpital, d'un laboratoire de biologie médicale sur présentation d'une ordonnance médicale.

Dans 30% des cas, le frottis ne permet pas de détecter la présence de lésions précancéreuses. Le test HPV repère les virus HPV dans 99 % des cas.

Test HPV positif : ça signifie quoi ?

"Dans le cas d'un frottis ASC-US si le test HPV est positif, consultez votre médecin ou gynécologue qui pourra vous prescrire une colposcopie (examen du col à la loupe)" explique le Dr. Wautier. 

Ce n'est pas parce que le résultat du test HPV est positif qu'il y a un cancer du col de l'utérus.

Test HPV négatif : ça signifie quoi ?

→ Entre 25 et 29 ans, si le résultat de l'examen cytologique est négatif, ou normal, cela signifie qu'aucune anomalie pouvant correspondre à des lésions précancéreuses ou à un cancer n'a été détectée au moment du dépistage. Si c'est le premier dépistage, celui-ci doit être refait 1 an après puis tous les 3 ans. Si la femme a déjà été dépistée avant 25 ans, le dépistage doit être fait 3 ans plus tard (ou tous les 3 ans entre 25 et 30 ans) ;

→ À partir de 30 ans, si le résultat du test HPV est négatif, cela signifie qu'aucune infection à HPV à haut risque n'a été détectée. Le test HPV est refait tous les 5 ans jusqu'à l'âge de 65 ans.

Prix et remboursement du test HPV

Avant le 24 mars, le test HPV coûtait 27 euros et n'était pas remboursé par l'Assurance maladie. Depuis le 24 mars 2020 (loi parue au Journal Officiel), le test HPV est remboursé par l'Assurance maladie pour les femmes de 30 à 65 ans. Ce test est également remboursé pour toutes les femmes traitées pour une lésion précancéreuse et aussi dans les situations de doute diagnostique, après un frottis anormal. Le remboursement du test HPV permet ainsi à toutes les femmes de bénéficier d'un dépistage optimal, qui était jusqu'à présent réservé à celles qui en avaient les moyens, indique la Société Française de Colposcopie et de pathologie cervico-vaginale dans un communiqué. Avant 30 ans, on rappelle que la femme peut se faire dépister grâce  à un prélèvement cervico-utérin dénommé jusqu'à maintenant "frottis" en milieu liquide qui permet de faire un examen cellulaire dit cytologique. Le coût du frottis comprend le prix de la consultation, variable en fonction du professionnel consulté, le prix du prélèvement (4,82 euros) et le prix de l'analyse (15,40 euros). La prise en charge par l'Assurance maladie d'un frottis est de 70%.

Merci au Dr Anne Wautier, gynécologue.