Pourquoi mes règles sont irrégulières ?
Avoir des cycles menstruels irréguliers peut être lié à diverses causes, physiologiques, hormonales, au mode de vie ou à des problèmes médicaux.
Un cycle menstruel est défini comme régulier si les règles se présentent tous les 25 à 35 jours. En-dessous de 25 jours, le cycle est décrit comme "court" (polyménorrhée). Au-delà de 35 jours, il est décrit comme "long" (oligoménorrhée).
Des règles irrégulières au début, à l'adolescence
Les premiers cycles menstruels irréguliers peuvent survenir les premières années après la ménarche (première menstruation). "Le système reproducteur de l'adolescente est en cours de développement et peut prendre du temps pour établir un cycle menstruel régulier", explique le Dr. Franck Léonard, gynécologue à l'Hôpital Privé Francheville de Périgueux (24).
Des règles irrégulières à la ménopause
Les femmes approchant de la ménopause peuvent connaître des fluctuations hormonales qui entraînent des cycles menstruels irréguliers. Les périodes peuvent être variables selon chaque femme : "Elles peuvent ne pas avoir de règles pendant 2 mois, et les avoir ensuite tous les 15 jours ; ou avoir des cycles normaux et un arrêt brutal des menstruations."
Des règles irrégulières à cause de la pilule ?
L'utilisation de contraceptifs hormonaux, tels que les pilules contraceptives, peut également perturber le cycle menstruel. Cela peut prendre quelques mois pour que le corps s'adapte aux hormones. "Il est important de rappeler que la régularité de la prise d'une pilule contraceptive est importante, au risque que surviennent des saignements intempestifs. Certaines mêmes, comme les microprogestatives, doivent être prises à heure fixe."
Des facteurs liés aux mode de vie : stress, perte de poids...
D'autres facteurs peuvent aussi entrer en jeu. Par exemple, le stress physique ou émotionnel peut influencer les niveaux d'hormones, notamment ceux impliqués dans le cycle menstruel.
► Des périodes de stress intense peuvent perturber la régularité des règles.
► Autre cause : la perte de poids. "Une variation de plus de 10% de son poids corporel peut affecter les hormones et entraîner un arrêt des cycles", poursuit le médecin.
► L'exercice physique intense et régulier peut également affecter le cycle menstruel en influençant les niveaux d'hormones. "Cela est souvent observé chez les athlètes de haut niveau."
► Les troubles alimentaires, tels que l'anorexie ou la boulimie, peuvent entraîner des changements hormonaux significatifs, affectant la régularité des règles.
► Enfin, des modifications soudaines dans les habitudes de vie, tels que les voyages fréquents ou les changements d'horaires de sommeil (décalage horaire), peuvent perturber le cycle menstruel.
Moins de 6 règles par an : un SOPK ?
Certaines maladies chroniques, comme le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), peuvent provoquer des irrégularités menstruelles. "Le syndrome des ovaires polykystiques est un trouble hormonal qui affecte les femmes en âge de procréer, détaille le spécialiste. Il se caractérise par des ovaires élargis contenant de petits follicules, mais ces follicules ne parviennent souvent pas à libérer des ovules de manière régulière." Ce qui engendre notamment des cycles irréguliers. "On parle de SOPK lorsque les patientes ont moins de 6 épisodes de règles par an." Le diagnostic du SOPK est généralement basé sur l'évaluation des symptômes, des antécédents médicaux, des examens physiques et des analyses sanguines. Il également être associé à d'autres problèmes de santé tels que l'obésité (diabète de type 2), les troubles lipidiques et l'hypertension artérielle. "Le traitement dépend des symptômes de la patiente. Il peut inclure la prise de contraceptifs oraux pour réguler les cycles, des médicaments pour traiter l'insulino-résistance, des modifications du mode de vie telles que l'exercice physique et des ajustements alimentaires. On peut aussi conseiller une perte de poids de plus de 5% du poids corporal total." Par ailleurs, des polypes utérins ou des fibromes peuvent aussi contribuer aux irrégularités menstruelles. "Dans certains cas, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour les traiter."
Que faire ? Quels traitements ?
"L'anamnèse (c'est-à-dire les renseignements que vous fournissez au médecin), un examen gynécologique, une échographie pelvienne, une analyse des dosages hormonaux sanguins, ainsi que d'éventuels examens complémentaires, permettent de préciser le diagnostic et de vous proposer un traitement approprié" assure notre interlocuteur. Par exemple, les contraceptifs hormonaux tels que les pilules contraceptives peuvent être prescrits pour réguler les cycles menstruels. "Ça peut être le cas notamment pour le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ou pour réguler des saignements entre les périodes de règles. On peut également proposer un traitement à base de progestatif naturel, non contraceptif, que la patiente prendra sur la deuxième partie de son cycle (à partir du 15 jours) ". Un traitement n'est pas toujours obligatoire. "Si la patiente vit bien ses irrégularités de cycle et que ça ne perturbe pas sa qualité de vie, on ne lui donnera aucun traitement." En revanche, si des problèmes de thyroïde sont détectés, un traitement adapté peut être prescrit pour restaurer l'équilibre hormonal.
"Fer et vitamine B peuvent être importants pour la santé menstruelle"
Des changements dans le mode de vie, tels que la gestion du stress, l'adoption d'une alimentation équilibrée et la pratique d'une activité physique régulière, peuvent parfois contribuer à améliorer la régularité des cycles menstruels. "Certains nutriments, tels que le fer et les vitamines du groupe B, peuvent être importants pour la santé menstruelle, conclut le Dr. Léonard. Une supplémentation peut être recommandée en cas de carences." Enfin, une gestion du poids appropriée peut contribuer à rétablir la régularité des cycles menstruels.
Merci au Dr. Franck Léonard, Gynécologue à l'Hôpital Privé Francheville de Périgueux (24)