Adhérence : abdominale, causes, examens, traitement
L'adhérence est un accolement anormal de deux tissus ou deux organes contigus par un tissu conjonctif. Il faut différencier les adhérences post-chirurgicales des adhérences musculaires fréquentes chez les sportifs.
Quelle est la définition d'une adhérence en médecine ?
L'adhérence est un accolement pathologique par du tissu conjonctif de deux tissus ou de deux organes voisins habituellement séparés. Les adhérences post-chirurgicales peuvent se rencontrer à différents niveaux du corps : au niveau de l'abdomen ou du tissu pelvien, par exemple.
C'est quoi une adhérence abdominale ?
L'adhérence abdominale est une pathologie médico-chirurgicale qui touche le péritoine, membrane qui entoure les viscères, au moment de la cicatrisation. "Quand on se fait opérer du ventre par laparotomie (gonfler le ventre avec du gaz pour créer un espace suffisant pour opérer), on peut avoir des adhérences cicatricielles, fibreuses qui peuvent gêner la mobilité intestinale ou celle des viscères intra-abdominaux", note le Dr Chaouchi, gastro-entérologue et hépatologue interventionnel.
C'est quoi une adhérence pelvienne ?
L'appareil génital féminin peut aussi être le siège d'adhérences, lorsque les surfaces de deux structures pelviennes distinctes se collent ensemble. Elles sont souvent dues à une pathologie intrapelvienne (salpingite) ou à une infection intrapelvienne (péritonite). "Ces adhérences inflammatoires peuvent s'installer et devenir des adhérences chroniques et alors gêner la physiologie des organes intrapelviens, notamment les organes génitaux : ovaires, utérus, cloisons recto-vaginales, rectum. Les patients peuvent se plaindre de douleurs chroniques à ce niveau", souligne-t-il.
C'est quoi une adhérence musculaire ?
L'adhérence musculaire est observée quand la peau vient se coller sur les tissus et les muscles situés sous la peau. Elle correspond aussi à la formation d'une bride au sein du muscle suite à un traumatisme (chute, entraînement intensif, blessure…). Cette adhérence est fréquente chez les sportifs.
Quelles sont les causes d'une adhérence entre deux organes ?
L'adhérence fait souvent l'objet de connections fibreuses anormales suite à un dysfonctionnement du processus de cicatrisation du péritoine suite à une chirurgie digestive ou gynécologique. Elle peut se former 3 à 5 jours après l'intervention. "Il peut y avoir des adhérences aiguës inflammatoires devant toute pathologie aiguë intestinale", ajoute le Dr Chaouchi.
Quelles sont les complications possibles d'une adhérence ?
La complication d'une adhérence quelle que soit sa localisation est la perte de mobilité, entraînant des troubles plus ou moins importants. Au niveau des viscères : des douleurs abdominales, des troubles du transit (constipation), des douleurs pelviennes et règles douloureuses. "Ces adhérences peuvent dans certains cas provoquer une occlusion intestinale ou des épisodes de subocclusion", ajoute-t-il. L'adhérence pelvienne peut aussi être à l'origine d'une stérilité ou d'une infertilité si elle touche les trompes de l'utérus, les ovaires ou être la conséquence d'une salpingite (infection suivie d'une inflammation des trompes). Au niveau des muscles : des douleurs musculaires, gonflements, une perte de souplesse, force musculaire et/ou de mobilité articulaire.
Quels examens permettent de diagnostiquer une adhérence ?
Des examens d'imagerie permettent de poser le diagnostic l'adhérence. Le scanner ou l'IRM abdominale montrent les adhérences au niveau du péritoine ou du méso entourant l'intestin grêle, qui seront responsables soit d'un blocage ou d'une sténose au niveau d'un segment limité de l'intestin grêle soit d'un blocage mécanique du transit intestinal. "On verra dans ce cas une distension des intestins, un blocage du bol intestinal créé par les adhérences", explique le Dr Chaouchi.
Traitement : comment soigner une adhérence ?
La prise en charge de ou des adhérences passe en général par une intervention chirurgicale : "il faut débrider la bride responsable de la gêne ou du blocage mécanique". Les adhérences seront alors réséquées et un film spécifique (AC film) déposé sur les tissus pour les assouplir. Un traitement médicamenteux sera aussi proposé pour améliorer le transit intestinal et redonner de la souplesse aux intestins et aux viscères intra-abdominaux. Pour ce qui est des adhérences musculaires, les massages de tissus profonds (fasciathérapie, automassages…) peuvent aussi être une bonne alternative pour tenter de réduire leur rigidité.
Merci au Dr Karim Chaouchi, gastro-entérologue et hépatologue interventionnel, clinique Floréal, Bagnolet et Nogent-sur-Marne.