Méningo-encéphalite : herpétique, symptômes, séquelles
La méningo-encéphalite est une inflammation simultanée du cerveau et des méninges. Elle est le plus souvent d'origine infectieuse. Le point avec le Dr Virginie-Eve Lvovschi, urgentiste.
Définition : c'est quoi une méningo-encéphalite ?
Une méningite est une inflammation des méninges (la membrane enveloppant le cerveau et la moëlle épinière), elle est le plus souvent d'origine infectieuse. Souvent les personnes ont des maux de tête, la nausée, une intolérance à la lumière, une nuque raide à l'examen. La fièvre n'est pas constante. "Ces méningites peuvent être associées à des signes d'encéphalites, liés à une inflammation cérébrale par contiguïté, donnant des signes neurologiques de souffrance cérébrale, précise le Dr Virginie-Eve Lvovschi, urgentiste. En plus des signes de méningite, on peut observer un déficit moteur (paralysie faciale, hémiplégie), des troubles du comportement, de la désorientation ou des mouvements anormaux à type de tremblements. On parle alors de méningo-encéphalite". Le plus souvent, la cause de cette inflammation est une infection véhiculée dans le sang par une bactérie ou un virus circulant qui contamine le liquide cérébro-spinal qui baigne les méninges et l'ensemble des structures neurologiques du système nerveux central (cerveau et moelle épinière). "Rarement elle est secondaire à une infection "de proximité" (cavités ORL) ou à un traumatisme crânien".
Quels sont les symptômes d'une méningo-encéphalite ?
"En ces de méningo-encéphalite, certains symptômes sont quasi constants et précoces, comme :
- Forts maux de tête
- Nausées, Vomissements
D'autres variables, comme :
- Fièvre.
- Raideur de la nuque.
- Troubles de la conscience de degré variable (de la simple somnolence au coma profond)
- Syndrome confusionnel et troubles comportementaux ;
- Signes de focalisation : déficit moteur (mono ou hémiplégie), paralysie d'un ou plusieurs nerfs crâniens, aphasie, mouvements anormaux (tremblement…) ;
- Crises épileptiques focales (sans ou avec troubles de la conscience) et généralisées ;
- Troubles neurovégétatifs : irrégularité du pouls, de la pression artérielle et de la température, en faveur d'une souffrance du tronc cérébral
C'est quoi une méningo-encéphalite herpétique ?
La méningo-encéphalite herpétique est une infection due à l'herpès virus simplex (HVS-1 dans 95% des cas), dont les manifestations communes sont des ulcérations orales (HSV-1) ou génitales (HSV-1 et HSV-2) et qui chez certains patients peut s'exprimer par une inflammation cérébrale et méningée. "Dans le cas d'HSV1, les signes habituels de méningites sont faiblement marqués, mais sont souvent accompagnés d'encéphalite franche : un déficit moteur (paralysie faciale, hémiplégie), une aphasie, des troubles du comportement, de la désorientation, des mouvements anormaux à type de tremblements, jusqu'au coma dans les formes les plus graves", précise l'urgentiste.
Pour les méningo-encéphalites herpétiques, un traitement par antiviraux intraveineux est prescrit.
C'est quoi une méningo-encéphalite amibienne primitive ?
"La méningo-encéphalite amibienne primitive est une infection méningée et du cerveau rare et généralement fatale due à Naegleria fowleri, un type d'amibe libre. Les amibes peuvent pénétrer dans le cerveau par le nez lorsque les personnes nagent dans de l'eau douce chaude contaminée", détaille la spécialiste.
C'est quoi une méningo-encéphalite foudroyante ?
Une méningo-encéphalite foudroyante est un type de méningo-encéphalite d'origine bactérienne. "Elle est sévère tandis qu'une méningo-encéphalite virale est souvent bénigne, à l'exception des virus de type herpes-zona, souligne le Dr Lvovschi. Les bactéries les plus redoutables sont le pneumocoque, le méningocoque et Listeria Monocytogenes (responsable des listérioses chez la femme enceinte notamment)". Certains signes évoquant une méningite bactérienne doivent alerter. Installation brutale d'une altération de l'état général avec fièvre et frissons. "La méningite foudroyante est une méningite grave, le degré d'atteinte encéphalique varie en fonction des germes responsables. Dans le cas du méningocoque, elle est plutôt accompagnée de signes de chocs généraux, comme du purpura fulminans une hypotension et peut être responsable de coma". La présence de ces signes nécessite une consultation médicale urgente.
Quelles sont les causes d'une méningo-encéphalite ?
Le plus souvent, la cause de cette inflammation est une infection aigue véhiculée par une bactérie ou un virus circulant dans le liquide cérébro-spinal. "Les virus sont les plus fréquemment responsables, comme l'entérovirus, les virus responsables des oreillons, de la rougeole, de la grippe et les virus du groupe Herpes-Zona, détaille le médecin. Lorsque la maladie est bactérienne, le pneumocoque, le méningocoque, l'Haemophilus influenzae sont les plus fréquemment incriminés". Les causes ne sont pas les mêmes en fonction de l'âge, et du statut vaccinal des personnes. "Chez la femme enceinte, ou les personnes porteuses de maladies chroniques, les causes sont également différentes". Enfin, on observe parfois des méningo-encéphalites chroniques, comme dans la maladie de Lyme.
Quelles complications et séquelles d'une méningo-encéphalite ?
"Si elle n'est pas traitée, elle peut être mortelle (20 % des cas), en particulier si elle est d'origine bactérienne ou herpétique ou causer de graves lésions cérébrales qui entrainent des séquelles, parfois irréversibles, comme une invalidité permanente, des troubles de la mémoire et un ralentissement de la fonction cérébrale", répond la spécialiste.
Quel traitement pour soigner une méningo-encéphalite ?
"Lorsque le diagnostic de la méningo-encéphalite est confirmé, le traitement doit être mis en place le plus rapidement possible et l'hospitalisation est le plus souvent nécessaire", signale notre interlocutrice. Pour la plupart des méningites virales les thérapeutiques ne sont pas spécifiques de cette maladie et sont surtout symptomatiques. "Seule la méningo-encéphalite herpétique nécessite un traitement intraveineux antiviral". "Pour les méningites bactériennes, on va mettre en place une antibiothérapie à forte dose par voie intraveineuse. Elle sera adaptée secondairement en fonction du germe trouvé au cours des examens paracliniques. Une première dose intramusculaire dès la suspicion forte de la maladie est parfois proposée précocement, y compris au cabinet de médecine générale".
Merci au Dr Virginie-Eve Lvovschi, urgentiste aux Hospices Civils de Lyon.