8 conseils pratiques pour éviter une descente d'organes
Âge, ménopause, accouchement difficile, sport intense, constipation, toux... Tous sont des facteurs de risque d'un prolapsus ou descente d'organes. Voici les conseils de prévention à adopter au quotidien pour l'éviter.
Fréquent chez la femme, exceptionnel chez l'homme, le prolapsus correspond à une descente de l'un ou de plusieurs organes du bas du ventre (vessie, utérus ou rectum principalement) dans le vagin ou à l'extérieur de la vulve. Cette atteinte gênante voire invalidante toucherait entre 30% et 50% des femmes de tous âges, rapporte la Haute autorité de Santé. La descente d'organes est la conséquence d'un relâchement des ligaments et des muscles du périnée, favorisé par l'âge (relâchement des muscles et des ligaments liés au vieillissement) ainsi que par des facteurs de risques qui, pour certains, sont évitables. "La prévention d'un prolapsus revient à limiter ces facteurs de risques", indique en préambule le Dr Olivier Jourdain, chirurgien gynécologique. Tour des conseils.
1. Perdre quelques kilos en cas de surpoids
Plusieurs facteurs peuvent participer à la survenue d'un prolapsus, notamment le surpoids ou l'obésité qui favorisent une pression importante sur les organes pelviens. "Perdre du poids (quelques kilos en accord avec le médecin) et favoriser une bonne hygiène alimentaire permet de réduire le risque de prolapsus, son impact ou d'éviter une récidive", indique notre interlocuteur.
2. Eviter le port régulier de charges lourdes
Une activité professionnelle ou un sport nécessitant de porter des charges lourdes (haltérophilie par exemple) constituent des facteurs de risque d'un prolapsus. Ainsi certaines femmes qui ont un métier qui contraint à rester debout plusieurs heures ou à porter des charges lourdes sont plus disposées à faire un prolapsus. Au quotidien, il est conseillé de contracter les muscles du périnée (comme quand on se retient de faire pipi) lors du port de lourdes charges.
3. Arrêter la cigarette
"Ce n'est pas encore tout à fait ancré dans les consciences collectives, mais le tabagisme aggrave le prolapsus. Les femmes fumeuses doivent envisager dans la mesure du possible de limiter voire d'arrêter la cigarette", insiste notre interlocuteur.
4. Soigner une toux chronique
Tousser régulièrement (quintes de toux chroniques, tabac, asthme, BPCO...) peut provoquer des pressions répétées sur le périnée et favoriser la descente d'organes. Il convient donc de consulter un médecin et de traiter une toux chronique pour éviter cette complication.
5. Traiter la constipation
"La constipation chronique favorise le prolapsus, tout simplement à cause de l'effort de poussée. Les femmes constipées poussent davantage et vont accentuer la pression au niveau des muscles du périnée", indique le Dr Jourdain. Il convient de consulter un médecin en cas de constipation sévère ou chronique afin d'envisager un traitement adéquat. Le médecin pourra également donner des conseils pour mieux gérer les efforts de poussée aux toilettes et l'alimentation à adopter pour prévenir la constipation.
6. Eviter le CrossFit ou la musculation
La sédentarité fait partie des facteurs de risque d'un prolapsus. Il est donc conseillé de pratiquer une activité physique régulière et adaptée. Il est recommandé de demander conseil à un gynécologue ou à un kinésithérapeute afin qu'il puisse montrer les techniques de respiration et de préservation du périnée.
► Les sports à éviter : les sports nécessitant de soulever de lourdes charges comme le CrossFit ou la musculation, la course à pied de longue distance qui sollicitent beaucoup les tissus du plancher pelvien. Les sports avec des chocs et à-coups comme le step, la corde à sauter, le trampoline ou le tennis sont aussi à éviter à cause des pressions qu'ils provoquent sur le périnée à chaque impact
► Les sports conseillés : les sports plus doux comme la marche, le vélo, le Pilates, la barre au sol, le yoga ou la natation.
Par ailleurs, les femmes qui reprennent rapidement une activité sportive très intense (course à pied, danse...) après la grossesse augmentent le risque de descente d'organes. Généralement, les structures des tissus post-grossesse ne sont pas encore assez solidifiées pour supporter une activité physique intense.
7. Envisager un rééducation du périnée
Le prolapsus est favorisé par différents épisodes de la vie comme les grossesses, surtout lorsqu'elles sont répétées, et par conséquence, la répétition des accouchements par voie naturelle et les traumatismes obstétricaux lors des accouchements (accouchement long ou difficile avec déchirure du périnée, utilisation de forceps, poids du nouveau-né élevé...). Le périnée est fragilisé et perd en tonicité après un accouchement. La rééducation post-partum peut ainsi aider à remuscler le périnée et à prévenir la descente d'organes. Elle se fait en accord avec un médecin ou une sage-femme. Une rééducation périnéale peut aussi se mettre en place en dehors de la grossesse.
8. Envisager un traitement hormonal à la ménopause
Un prolapsus peut être favorisé par la carence en œstrogènes après la ménopause. "En raison de la baisse des œstrogènes, les tissus conjonctifs perdent de leur élasticité et ne peuvent plus assurer leur rôle de soutien des organes aussi efficacement", indiquent les Hôpitaux Universitaires de Marseille (AP-HM) sur leur site internet. "Envisager un traitement hormonal substitutif (THS) à la ménopause permet de limiter les risques", conclut notre spécialiste.
Merci au Dr Olivier Jourdain, chirurgien gynécologique. Polyclinique Jean Villar (Etablissement Elsan Bordeaux)