Hypertension diastolique : symptômes, cause, risques, chiffre

Hypertension diastolique : symptômes, cause, risques, chiffre

La mesure de la pression artérielle, en relation avec le cycle cardiaque, permet de connaître la tension diastolique et la tension systolique et ainsi de porter le diagnostic d'une hypertension. Quels sont les symptômes d'une hypertension diastolique ? Les causes ? Réponses avec le Pr Xavier Girerd, cardiologue.

Définition : qu'est-ce que l'hypertension diastolique ? 

Quand le cœur est au repos et ne se contracte pas, soit 70 fois par minute, pour se remplir de sang et ensuite l'éjecter, il s'agit du temps diastolique. Pendant ce temps de repos, la tension n'est pas à zéro, c'est une des particularités du système cardiovasculaire : il y a une tension sur la paroi des petites artères (artérioles), pendant la contraction du cœur la tension sur la paroi des artères augmente, ce qui donne la valeur de la tension systolique. Quand on mesure sa tension avec un tensiomètre automatique, la tension systolique est le premier chiffre qui s'affiche, la tension diastolique le second. Cette tension diastolique est normalement comprise entre 90 et 95 mmHg, en particulier au repos. Si cette tension est élevée et que la tension systolique est inférieure à 140 mmHg, on parle d'hypertension diastolique et celle-ci, selon l'âge du patient, doit être surveillée pour débuter sa prise en charge au bon moment.

Quels sont les chiffres d'une hypertension diastolique ?

Le symptôme le plus classique de l'hypertension est les maux de tête

"Un patient de 30 ans qui a les chiffres suivants : 120 pour la systolique et 100 pour la diastolique, correspond à la définition de l'hypertension diastolique. Il y a longtemps, les non-spécialistes parlaient d'hypertension pincée parce que les deux valeurs de tension étaient proches", se rappelle le Pr Xavier Girerd. 

Quelles sont les causes d'une hypertension diastolique ?

Il y a plusieurs causes à l'hypertension diastolique. La cause familiale : "Il existe des familles hypertendues, un des parents a été hypertendus avant l'âge de 50 ans et parfois a eu un accident cardiovasculaire (AVC) à 60 ans quand il n'a pas été pris en charge pendant plusieurs années", souligne le Pr Xavier Girerd. La prise de poids expose aussi à l'apparition d'une hypertension, tout comme une maladie des glandes surrénales ou une maladie des reins comme souvent observé chez les patients avec un diabète de type 2. "Il y a aussi la pilule contraceptive qui peut rendre certaines femmes hypertendues", note-t-il.

Quels sont les symptômes d'une hypertension diastolique ?

Habituellement, l'hypertension artérielle n'a pas de signe. On parle aux États-Unis de "silent killer". "Le symptôme le plus classique et le plus fréquent de l'hypertension est les maux de tête", note le Pr Xavier Girerd. L'hypertension diastolique est plus fréquente chez l'adulte jeune et avant 50 ans, et est exceptionnelle chez les plus de 60 ans.

Quels sont les risques d'une hypertension diastolique ?

Des études épidémiologiques récentes menées aux États-Unis ont révélé que l'hypertension diastolique (avec une diastolique entre 90 et 95 mmHg et une systolique normale < 140 mmHg) n'exposait que rarement au développement de complications cardio-vasculaires dans les dix années qui suivent le diagnostic. "La sédentarité et l'obésité sont parfois notées chez des patients avec une hypertension diastolique mais ces hypertensions peuvent aussi être notées chez des patients avec une bonne hygiène de vie. Chez les sujets avec obésité abdominale, l'hypertension est alors souvent associée aux maladies métaboliques (diabète, hypercholestérolémie, goutte) et est favorisée par la malbouffe provoquée par le stress.  Une prise en charge multifactorielle est alors nécessaire mais parfois difficile à mettre en place", ajoute-t-il. 

Comment diagnostique-t-on une hypertension diastolique ?

L'hypertension diastolique n'est pas toujours facile à diagnostiquer : car les chiffres de la tension sont variables et peuvent être presque normaux chez le médecin mais élevés au domicile. "Depuis quelques années, les experts préconisent la réalisation de l'automesure à domicile pour porter le diagnostic d'une hypertension masquée (tension élevée à domicile mais normale chez le médecin) qui expose à un risque de complications plus important que les sujets n'ayant pas une hypertension", souligne le Pr Girerd. Il ne faut pas rester dans l'incertitude diagnostique et ne pas hésiter à s'équiper d'un tensiomètre automatique pour surveiller sa tension à domicile. Au 1er avril 2022, les médecins auront la possibilité de recevoir une rémunération de l'Assurance maladie s'ils demandent une téléexpertise pour les patients. "Avec le développement de la médecine numérique, des experts en hypertension sont disponibles sur des plateformes de téléexpertise, la Fondation de l'hypertension participe à un réseau mis en place pour aider les médecins en téléexpertise sur le site omnidoc.fr", précise le Pr Girerd.

Quel est le traitement d'une hypertension diastolique ?

Un traitement antihypertenseur n'est pas systématiquement mis en place quand on diagnostique une hypertension diastolique.  On va privilégier la surveillance de la tension avant de mettre en place un traitement médicamenteux. "Aujourd'hui, le patient peut lui aussi grâce à des applications dédiées (suiviHTA, application gratuite) et l'usage d'un tensiomètre automatique, être acteur de sa prise en charge et aider le médecin à adapter la prise en charge".

Quels sont les remèdes naturels pour soigner une hypertension diastolique ?

Les habitudes alimentaires peuvent avoir un effet sur la tension : il faut éviter l'excès de sodium (sel de cuisine) et favoriser les aliments riches en potassium (fruits, légumes, graines, cacao) les plats avec ajout de bouillons en cubes, les poissons fumés, la charcuterie de salaison, les sauces asiatiques, certains fromages (parmesan, fromages avec du bleu). Le suivi d'une activité physique régulière peut également améliorer le niveau de tension d'un  hypertendu.

Merci au Pr Xavier Girerd, cardiologue, hôpital Pitié-Salpêtrière (APHP), Paris et Président de la Fondation de recherche sur l'hypertension artérielle.