Polype à l'utérus : symptômes, cause, opération
Le polype à l'utérus ou utérin est une excroissance qui se forme sur la muqueuse de l'utérus. Comment est posé le diagnostic ? Peut-il évoluer en cancer ? (Quand) faut-il le retirer ? Le point avec le Dr Yehuda Benchimol, gynécologue-obstétricien à Paris.
Définition : qu'est-ce qu'un polype ?
Un polype est une excroissance qui se développe sur une muqueuse (paroi interne d'une cavité naturelle). Un polype à l'utérus se forme au niveau de la muqueuse utérine également appelée endomètre. "Il peut être unique ou multiple, de tailles variables", précise Yehuda Benchimol, gynécologue obstétricien.
Quels sont les symptômes d'un polype à l'utérus ?
"La plupart du temps, il n'y a aucun symptôme ni aucune douleur. Toutefois, un polype peut parfois être à l'origine de petits saignements en dehors des règles (des métrorragies, ndlr) ou de règles très abondantes (des ménorragies, ndlr)", explique le Dr Benchimol.
Quelle est la cause d'un polype à l'utérus ?
N'importe quelle femme peut développer un polype utérin, aucune cause n'a été clairement identifiée. "Toutefois, ils peuvent être favorisés par un traitement hormonal lors d'une stimulation ovarienne ou lors de la ménopause" précise le spécialiste.
Est-ce un signe de cancer ?
Le polype est bénin dans la grande majorité des cas. "Dans de très rares cas, le polype peut évoluer en cancer de l'endomètre. Mais il faut bien rappeler que cela est très exceptionnel", note le Dr. Benchimol.
Comment est posé le diagnostic d'un polype à l'utérus ?
Lorsque la femme a des petits saignements en dehors des règles ou des règles très abondantes alors on peut rechercher un polype avec plusieurs examens :
- une échographie pelvienne
- une hystéroscopie diagnostique
"Le plus souvent, on ne recherche pas un polype", précise le Dr. Benchimol. "On le découvre fortuitement lors d'une échographie par exemple. Parfois encore, lors de l'examen de la patiente, le spécialiste peut repérer une partie du polype à l'extérieur du col. C'est ce que l'on appelle un polype accouché par le col. Dans ce cas, on approfondit l'examen avec une hystéroscopie diagnostique pour confirmer la présence du polype."
Quels sont les traitements d'un polype à l'utérus ?
Un polype peut disparaître tout seul lors des règles notamment. Sinon, le traitement est essentiellement chirurgical. Cela consiste à retirer le polype. "Il est ensuite envoyé au laboratoire d'anatomopathologie pour analyses afin d'écarter le risque de cancer", explique le gynécologue. Moins fréquent, un traitement médicamenteux à base de progestérone existe pour traiter les polypes. "La progestérone provoque une atrophie de l'endomètre qui devient alors très fin, ce qui peut faire disparaître le polype lorsqu'il est petit. Ce traitement est généralement prescrit aux femmes qui ont déjà été opérées pour un ou plusieurs polypes et que le polype est de petite taille", détaille notre expert.
Ablation d'un polype à l'utérus : quand recourir à une opération ?
Quand il s'agit de micro-polypes –inférieurs à 5 millimètres– l'intervention chirurgicale n'est pas systématique. Sinon, on a souvent recours à une intervention lorsque :
- la femme a des saignements en dehors des règles.
- la femme a des problèmes de fertilité. Un polype peut en effet nuire à la bonne implantation de l'embryon.
- le polype mesure plus de 10 millimètres.
L'ablation se fait par hystéroscopie opératoire, sous anesthésie générale et en ambulatoire.
Quelles chances de guérison en cas de polype à l'utérus ?
Malgré l'ablation, un polype peut toujours récidiver. Seule l'endométrectomie, l'ablation de la muqueuse utérine, permet d'éviter les récidives. Elle est proposée aux femmes ménopausées ou celles qui n'envisagent pas de grossesse.
Merci au Dr Yehuda Benchimol, gynécologue obstétricien.