Anémie hypochrome : symptômes, causes, traitements
Fatigue, essoufflement, pâleur : et si c'était une anémie ? Une pathologie relativement fréquente qui se caractérise par un taux d'hémoglobine trop bas. Le point avec le Pr. Raffoux, hématologue.
Définition : qu'est-ce qu'une anémie hypochrome ?
L'anémie se caractérise par une faible concentration d'hémoglobine dans les globules rouges. L'hypochromie du grec hypo "dessous" et chroma "couleur" signifie qu'il y a une baisse de coloration des globules rouges. Cette hypochromie se rencontre dans l'anémie ferriprive, c'est-à-dire consécutive à un manque de fer, qui est la principale cause d'anémie. "Lors d'une analyse sanguine le dosage de la TCMH (teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine, ndlr)/ CCMH (concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine) ainsi que le VGM - le volume globulaire moyen - permettent d'obtenir des informations précieuses sur la nature de l'anémie" explique le Pr. Emmanuel Raffoux, médecin hématologue. Le manque de fer peut avoir plusieurs étiologies (malabsorption, hémorragie aiguë (accident, intervention chirurgicale) ou chronique (ulcère de l'estomac ou du duodénum, cancers digestifs, etc.)). Il existe ensuite d'autres types d'anémie comme l'anémie macrocytaire caractérisée par de gros globules rouges, liée à une carence en vitamine B12 ou en folates (Anémie de Biermer) ou encore l'anémie hémolytique due à la destruction des hématies (maladie auto-immune).
Quels sont les symptômes ?
Les principaux symptômes de l'anémie hypochrome sont la pâleur, l'essoufflement à l'effort, la fatigue ainsi que des ongles et des cheveux cassants. " Les signes varieront en fonction de la sévérité de l'anémie et de sa rapidité d'installation. Si elle s'installe lentement, le corps aura le temps de s'y habituer " précise l'hématologue.
Quelles sont les causes ?
On distingue deux principales causes d'anémie hypochrome : la carence en fer - on parle alors d'anémie ferriprive - ou une perte en fer liée à un saignement chronique. "Par exemple, l'anémie hypochrome est relativement fréquente chez les femmes qui ont des règles abondantes, confirme le Pr. Raffoux. Il y a aussi des situations physiologiques où l'organisme va consommer plus de fer : c'est le cas de la grossesse." L'anémie hypochrome peut également être la conséquence d'une malabsorption, d'une hémorragie aiguë (accident, intervention chirurgicale) ou chronique (ulcère de l'estomac ou du duodénum, cancers digestifs, etc.).
Diagnostic : comment la détecter ?
Une simple analyse de sang prescrite par un médecin traitant devant des symptômes évocateurs d'une anémie permettra de poser avec certitude un diagnostic. "Une hémoglobine inférieure aux valeurs normales – moins de 12 g/dl chez la femme et de 13 g/dl chez l'homme – une TCMH/CCMH basse et un VGM (volume globulaire moyen) faible orienteront le diagnostic vers une anémie hypochrome microcytaire. Il peut également être intéressant de faire doser la ferritine - c'est-à-dire la réserve en fer de l'organisme – et si l'étiologie est incertaine de poursuivre les investigations par un bilan digestif à la recherche d'un saignement chronique : fibroscopie, coloscopie et vidéo-capsule."
Quelles conséquences sur la santé ?
Tout dépend de la sévérité de l'anémie. "Une anémie légère avec un taux d'hémoglobine peu diminué donnera peu ou pas de symptômes quand une anémie sévère d'installation rapide pourra avoir des conséquences au niveau pulmonaire et cardiaque."
Quels sont les traitements et la prise en charge ?
Devant une anémie hypochrome, le médecin prescrira du fer en comprimés. "Il faut attendre deux à trois mois pour refaire ses réserves, mais c'est un traitement qui fonctionne bien, conclut le Pr. Raffoux. Il est aussi possible de recourir à une perfusion intraveineuse de fer lorsque le traitement n'est pas bien toléré par voie orale."
Merci au Pr. Emmanuel Raffoux, médecin hématologue.