Quels médicaments éviter en cas de coronavirus ?
Gare à l'automédication en pleine épidémie de coronavirus ! La prise d'anti-inflammatoires comme l'ibuprofène (Advil, Nurofen...) ou de certains corticoïdes (cortisone) peut aggraver une telle infection. Quels sont les médicaments interdits, à éviter et ceux que l'on peut prendre sans risque, notamment contre la fièvre ou les douleurs articulaires ?
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Toux, fièvre, maux de tête, courbatures... Prudence avec l'automédication si vous présentez ces symptômes ! "La prise d'anti-inflammatoires (ibuprofène, cortisone...) pourrait être un facteur d'aggravation de l'infection" chez les personnes contaminées par le coronavirus, a tenu à alerter Olivier Véran, le ministre des Solidarités et de la Santé sur son compte Twitter le samedi 14 mars. Ces médicaments seraient responsables de complications infectieuses. Concrètement, ils sont susceptibles d'atténuer l'inflammation (qui est une réponse normale de l'organisme) en cas d'infection, ainsi masquer les signes de gravité d'une infection et potentiellement retarder le diagnostic et la prise en charge. Plusieurs médecins ont rapporté "des événements indésirables graves liés à l'utilisation des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), signalés chez des patients atteints de COVID-19, cas possibles ou confirmés", confirmait Jérôme Salomon, Directeur général de la Santé sur Linkedin. "En réanimation, parmi les personnes jeunes [et sans comorbidités, ndlr] qui ont développé une forme sévère de coronavirus, il a été noté que l'un des facteurs d'explication possible était la prise d'anti-inflammatoire par ces patients", précisait le Pr Sébastien Gallien, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Henri-Mondor (Créteil) dans un article du Parisien.
Coronavirus : les médicaments à éviter
• Les médicaments contenant de l'ibuprofène commercialisés en France : Advil®, Antarène®, Rhinadvil®, Spedifen®, Upfen®, Nurofen®... et leurs génériques. Ces produits sont très largement utilisés en automédication contre les douleurs et la fièvre. Pour éviter d'en faire mauvais usage et limiter les risques de complications infectieuses, ces médicaments ne sont plus disponibles en libre-service dans les pharmacies depuis le 15 janvier, après une mise en garde de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Ils restent disponibles sans ordonnance mais il faut les demander au pharmacien qui doit donner des conseils sur la posologie et sur les précautions d'utilisation.
• Les médicaments à base de cortisone et pris par voie orale (Prednisone® et Cortancyl®) sont également susceptibles d'amplifier l'infection.
Asthmatiques, BPCO, maladies chroniques : que faire ?
Ne pas arrêter son traitement et demander l'avis d'un médecin.
Si vous êtes atteint d'une pathologie chronique et que vous êtes actuellement traité par des anti-inflammatoires non stéroïdiens ou des corticoïdes : n'arrêtez pas votre traitement, surtout si vous ne présentez pas de symptômes respiratoires ou de fièvre. De même, il n'est pas recommandé d'arrêter son traitement si vous êtes asthmatique ou atteint de BPCO et que vous êtes traités par des corticoïdes ou des anti-inflammatoires. En cas de doute ou de symptômes inhabituels, rapprochez-vous de votre médecin et demandez-lui son avis. Lui seul pourra prendre une décision quant à la poursuite ou à l'arrêt du traitement.
Automédication : quelle alternative ?
L'utilisation du paracétamol est à privilégier à condition de bien respecter la posologie.
Évitez le plus possible de vous auto-médicamenter, insiste le Directeur général de la Santé. Toutefois, en cas de douleur et/ou de fièvre mal tolérée, l'utilisation du paracétamol (Doliprane®) est à privilégier en respectant la posologie :
- Ne pas dépasser la dose de 60 mg/kg/jour
- Ne pas dépasser 3 g par jour, pour les adultes.
- Espacer les prises de 6 heures au minimum.
- Prendre la dose la plus faible, le moins longtemps possible (3 jours en cas de fièvre, 5 jours en cas de douleur, en l'absence d'ordonnance)
- Faire attention au risque de surdosage et vérifier la présence de paracétamol si vous prenez d'autres médicaments (utilisés pour douleurs, fièvre, allergies, symptômes du rhume ou état grippal).
La vente de paracétamol restreinte à partir du 18 mars.
"Utilisé à bon escient, le paracétamol est un médicament sûr et efficace. Cependant en cas de surdosage, le paracétamol peut entraîner des lésions graves du foie irréversibles dans certains cas : la mauvaise utilisation du paracétamol est la première cause de greffe hépatique d'origine médicamenteuse en France", tient à rappeler l'Agence du médicament (ANSM) dans un communiqué* du 17 mars 2020. Voilà pourquoi les produits à base de paracétamol sont également placés derrière le comptoir du pharmacien depuis le 15 janvier. Par ailleurs, afin de garantir leur disponibilité, la vente des médicaments à base de paracétamol est restreinte à partir du 18 mars 2020 et la vente sur Internet des médicaments à base de paracétamol, d'ibuprofène et d'aspirine est suspendue.
* Actualité "COVID-19 : l'ANSM prend des mesures pour favoriser le bon usage du paracétamol", Agence du médicament, 17/03/20.