Oestriol : rôle, dosage, normes à la grossesse, ovule, danger
Dérivé de l'œstradiol, l'œstriol est une hormone dosée pendant la grossesse pour s'assurer de la bonne vitalité du fœtus et du maintien de la grossesse. Quel est son rôle ? Que signifie un taux trop bas ? Trop élevé ? Réponses avec le Dr Michèle Scheffler, gynécologue obstétricien.
Définition : qu'est-ce que l'oestriol ?
L'oestriol, ou estriol, est l'un des trois œstrogènes produits par l'être humain. "Il est issu de la dégradation des deux autres œstrogènes sécrétés par les ovaires : le 17 bêta estradiol et l'oestrone. L'oestriol n'est donc pas produit par les ovaires. Dès lors que le 17 bêta estradiol et l'oestrone se dégradent au sein du foie, cela donne un peu d'oestriol dans le sang. Autrement dit, l'oestriol est une forme d'élimination naturelle des œstrogènes", explique Dr Michèle Scheffler, gynécologue obstétricien.
Quel est son rôle ?
L'oestriol (appelée E3) est une des trois hormones oestrogéniques jouant un rôle clé dans la reproduction féminine (avec l'estrone, et l'oestradiol, dont elle est un dérivé). Cette hormone augmente durant la première partie du cycle menstruel et diminue durant la seconde. "L'oestriol joue également un rôle important dans le maintien de la grossesse puisqu'il est sécrété à partir des surrénales du fœtus qui produisent une hormone appelée DHEA. Celle-ci va être métabolisée en oestriol au niveau du placenta", commente la gynécologue obstétricienne.
Quand faire un dosage d'oestriol ?
Durant la grossesse, le fœtus et le placenta produisent de l'oestriol
Les concentrations d'E3 augmentent fortement au cours de la grossesse et sont donc le reflet de la coopération foeto-placentaire. En effet, durant la grossesse, le fœtus et le placenta produisent de l'oestriol. La prescription d'un dosage sanguin d'oestriol permet donc le suivi de la vitalité de fœtus. En dehors de la grossesse, le dosage de l'oestriol est très peu prescrit. Celui des oestrogènes totaux ou de l'oestradiol est plus intéressant. "Le dosage de l'oestriol est également intéressant pour évaluer le risque de trisomie 21 chez le fœtus, dans le cas où l'on aurait manqué les marqueurs de la trisomie 21 au cours du premier trimestre. On va les rechercher aussi au cours du deuxième trimestre car le placenta n'est fonctionnel qu'à partir de ce moment-là, il prend le relais hormonal jusqu'à la fin de la grossesse", tient à préciser la spécialiste.
Quelles sont les normes ?
Les valeurs normales du taux d'oestriol dépendent des semaines de grossesse :
- Semaine 25 à semaine 27 : le taux doit se situer entre 38 et 440 nmol/l.
- Semaine 27 à semaine 29 : il doit se situer entre 76 et 492 nmol/l.
- Semaine 29 à semaine 32 : il doit se situer entre 83 et 527 nmol/l,
- Semaine 32 à semaine 34 : il doit se situer entre 100 et 523nmol/l,
- Semaine 34 à semaine 36 : il doit se situer entre 145 et 617 nmol/l,
- Semaine 36 à semaine 38 : il doit se situer entre 135 et 742 nmol/l,
- Semaine 38 à semaine 40 : il doit se situer entre 183 et 984 nmol/l,
- Semaine 40 : il doit se situer entre 249 et 1165 nmol/l.
Le taux d'oestriol chez les femmes varie très peu après la ménopause, de même que le taux des hommes tout au long de leur vie.
Taux d'oestriol bas : causes, que faire ?
Lorsque les résultats présentent une baisse du taux d'oestriol, deux interprétations sont possibles :
- Menace d'avortement.
- Souffrance fœtale.
Taux d'oestriol élevé : causes, que faire ?
Un taux élevé d'oestriol n'est pas inquiétant. Il indique, au contraire, que la grossesse se déroule bien.
Quand et comment prendre de l'oestriol ?
"En thérapeutique, l'oestriol peut être prescrit par voie orale (comprimés) ou par voie vaginale (crème ou ovule). Il permet d'améliorer la qualité du tissu vaginal et vulvaire, et de rééquilibrer le pH physiologique du vagin. Il est notamment utile dans des affections telles que l'atrophie vaginale, le prurit vulvaire et la dyspareunie", indique le Dr Michèle Scheffler.
Quels sont les dangers et contre-indications ?
"Il n'existe pas de danger avec ces molécules si l'on en respecte bien les contre-indications qui sont principalement les cancers hormonodépendants", explique notre interlocutrice.
Merci au Dr Michèle Scheffler, gynécologue obstétricien, vice-présidente de la FNCGM.