Le guide santé de vos vacances Les maladies psychiatriques, cause fréquente de rapatriement

Plus surprenant : parmi les premières causes de rapatriements sanitaires on trouve... Les maladies psychiatriques ! Ou quand trop de beauté produit l'effet inverse de celui escompté.

L'écrivain français Stendhal est l'un des premiers à décrire ce phénomène qu'il a lui-même vécu lors de son voyage en Italie, à Florence. Voir tant d'œuvres d'art en un si court laps de temps a déclenché chez lui une sorte de maladie psychosomatique qui s'est traduite par des palpitations, une sensation de vertiges et d'étouffement. Dans certains cas, ces symptômes peuvent être accompagnés d'hallucinations.

Selon les personnes concernées, ces troubles peuvent se déclencher selon différentes circonstances. On parle, en terme générique, de syndrome du voyageur. Plus précisément, de nombreuses personnes développent le même genre de symptômes en présence de symboles religieux forts, d'où un nombre de cas élevé à Jérusalem. Quant aux Japonais, c'est souvent devant la tour Eiffel ou le Sacré-Cœur qu'ils tombent en pâmoison : c'est le syndrome de Paris ! Les Français, eux, auraient plutôt tendance à succomber devant les merveilles de l'Inde ou du Népal.

Ce phénomène peut certes prêter à sourire, mais il est loin d'être anodin et conduit souvent au rapatriement sanitaire (au total, 10 % de tous les rapatriements sanitaires). Par ailleurs, il peut aussi être le déclencheur d'une maladie psychiatrique sous-jacente jusqu'alors passée inaperçue. "Il est assez fréquent que les malades "décompensent" pour la première fois leur maladie à l'étranger", confirme le professeur Caumes. Schizophrénie, troubles psychotiques ou bipolarité peuvent ainsi être découverts fortuitement à l'occasion d'un voyage où, par définition, on est confronté à une réalité toute différente de celle de notre quotidien.