Ce qui se passe dans le corps quand on ne fait plus l'amour

Plaisir, désir, humeur... L'absence de rapports sexuels a de vraies conséquences sur notre corps.

Ce qui se passe dans le corps quand on ne fait plus l'amour
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Faire l'amour fait du bien au corps et à l'esprit. Les rapports sexuels sont connus pour augmenter les niveaux de certaines hormones associées au bien-être. Dès lors, que se passe-t-il si vous arrêtez de faire l'amour ? "Les effets de l'abstinence sexuelle peuvent varier d'une personne à l'autre, en fonction de nombreux facteurs comme l'âge, la santé, les raisons de l'abstinence (choisie ou subie) et les aspects psychologiques de la personne" remarque d'emblée Pascal Anger, psychologue et sexothérapeute. Voici 9 choses que l'on remarque la plupart du temps.

Une augmentation du stress

Le sexe peut être une source importante de détente et de libération du stress, notamment parce qu'il libère les hormones associées à des sentiments de bonheur. "L'activité sexuelle régulière est connue pour augmenter les niveaux de certaines hormones, comme l'ocytocine, les endorphines et la testostérone. Par conséquent, l'abstention de sexe conduit généralement à une diminution des niveaux de ces hormones. Arrêter d'avoir des rapports sexuels c'est se priver de ces hormones bénéfiques. L'impact sera plus conséquent chez les personnes atteintes régulièrement par le stress et l'anxiété" remarque Pascal Anger.

Une moins bonne lubrification féminine

Après un arrêt de la vie sexuelle, la sécrétion de la lubrification demandera plus de temps. "Le manque de rapports sexuels diminue la lubrification en raison du manque d'hormones telles que les œstrogènes. Pour les femmes plus âgées, le vagin peut avoir du mal à se lubrifier lorsque vous recommencez à avoir des rapports sexuels" indique le Dr Lauren Streicher, professeur clinique d'obstétrique et de gynécologie auprès du média The Healthy. "Si vous prenez une jeune femme de 20 ou 30 ans, elle aura beaucoup d'œstrogènes pour s'assurer que ces tissus restent sains, élastiques et lubrifiés quand elle n'a pas de relations sexuelles. Si vous prenez une femme de plus de 50 ou 60 ans, elle n'aura pas assez d'oestrogènes pour compenser l'abstinence" ajoute la gynécologue.

Une baisse de l'estime de soi

"En cas d'absence de rapports sexuels, une personne peut se sentir moins désirable ou moins en phase avec son corps, soutient Pascal Anger. La sexualité est un sacré booster de confiance en soi. Chez l'homme, on retrouve l'idée de performance. L'activité sexuelle peut être une source de validation et de renforcement de l'estime de soi. Le sexe peut être perçu comme une affirmation de l'attractivité, du désir, et de la compétence sexuelle. L'abstinence subie, par exemple due à un manque de partenaire sexuel ou à des problèmes relationnels, peut parfois mener à des sentiments d'insuffisance ou de rejet."

Un manque de contact qui joue sur l'humeur

Le toucher est un besoin humain fondamental pour la santé mentale. L'absence prolongée de contact physique dans le contexte de l'abstinence sexuelle peut avoir des conséquences négatives sur l'humeur et la santé mentale. "L'ocytocine est libérée pendant les contacts physiques intimes, y compris les câlins, les caresses et les relations sexuelles. L'abstinence sexuelle peut entraîner une diminution de la libération de cette hormone, ce qui pourrait affecter le sentiment de connexion et de bien-être" souligne notre expert.

Une baisse de libido

En cas d'abstinence sexuelle, vous pouvez ressentir soit une perte de libido, soit une augmentation de la libido. "Pour certaines personnes qui s'abstiennent de faire l'amour, moins elles font l'amour moins elles en ont envie. Pour d'autres c'est l'inverse, l'absence de relation sexuelle rebooste le désir sexuel. Cela dépend notamment de si l'abstinence est un choix ou pas" explique Pascal Anger.

Des problèmes d'érection chez l'homme

D'après une étude parue dans l'American Journal of Medicine, l'abstinence sexuelle chez l'homme (surtout après 50 ans) pourrait entraîner des dysfonctions érectiles. Les chercheurs ont en effet constaté que les hommes déclarant avoir des rapports sexuels moins d'une fois par semaine présentaient une incidence deux fois plus élevée de dysfonction érectile que ceux déclarant des rapports sexuels une fois par semaine. Le risque de dysfonction érectile était inversement proportionnel à la fréquence des rapports sexuels. 

Des troubles urinaires

Pour les femmes, une étude publiée dans le Journal of Sexual Medicine a montré que les orgasmes peuvent renforcer les muscles du plancher pelvien, ce qui peut aider à éviter l'incontinence plus tard dans la vie. Par contre, l'activité sexuelle est un des facteurs de risque d'infections urinaires donc l'abstinence réduit ce risque.

Merci à Pascal Anger, psychologue et sexothérapeute.