Quels remèdes naturels contre les bouffées de chaleur ?

Les bouffées de chaleur sont fréquentes chez la femme, surtout lors de la ménopause. Quels conseils de grand-mère appliquer ? Quelles sont les plantes les plus efficaces et sous quelle forme les utiliser ? Conseils du Dr Patrick Aubé, médecin généraliste et expert en phytothérapie.

Quels remèdes naturels contre les bouffées de chaleur ?
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Qu'est-ce qu'une bouffée de chaleur ?

Les bouffées de chaleur se manifestent par des sensations de chaleur intenses et diffuses (buste, cou et visage), souvent nocturnes et de durée variable. Elles peuvent s'accompagner de rougeurs, de sueurs et de frissons, plus rarement de vertiges. Les bouffées de chaleur sont très fréquentes chez les femmes, notamment à la ménopause : à cette période, elles sont liées à d'importantes modifications hormonales. "Au moment de la ménopause, le taux d'oestrogènes chute. Ce qui provoque un déséquilibre hormonal et tout un tas de désagréments, notamment des bouffées de chaleur. Certaines plantes, sans chercher à combler ce déficit en oestrogènes,permettent d'en améliorer les symptômes liés à cette insuffisance hormonale", indique le Dr Patrick Aubé, cela en prenant toutefois quelques précautions.

Quelles sont les plantes efficaces contre les bouffées de chaleur ?

Du fait de leurs propriétés hormonales, la sauge, le houblon, le gattilier, l'achillée millefeuille ainsi que le le trèfle rouge sont contre-indiquées lors d'antécédents de cancer gynécologique en particulier du sein. La posologie indiquée pour chaque plante sera adaptée en fonction de chaque individu sous le contrôle d'un professionnel de santé.

La sauge officinale

La sauge officinale est une plante vivace aromatique mesurant de 20 à 30 centimètres, qui pousse sur les sols calcaires de la région méditerranéenne. Elle est, notamment, utilisée en phytothérapie pour son action antisudorale (atténue la transpiration), antiseptique, et pour ses effets bénéfiques sur la digestion. Mais la sauge officinale a d'autres propriétés reconnues. "Elle possède une action oestrogénique", informe Patrick Aubé. Cela signifie qu'elle est capable d'augmenter, de façon naturelle, le taux d'oestrogènes présents dans le sang. "Les feuilles séchées de la sauge officinale peuvent être utilisées dans le traitement symptomatique des bouffées de chaleur sous forme d'extrait sec de nébulisat, de poudre de plantes ou de tisane", explique le médecin. Précisons que la poudre totale de plante ne subit aucun traitement chimique ou par la chaleur et représente la forme la plus proche de la plante à l'état naturel, le totum. L'extrait sec ou nébulisat représente une forme d'extraction plus complexe dépendant de nombreux paramètres (durée de l'opération, température,solvant…)

→ Quelle posologie ? "Prendre 1 gélule matin et soir de poudre totale dosée à 300mg par gélule, 5 jours sur 7", conseille le Dr Patrick Aubé.

Le houblon

Comme la sauge officinale, le houblon a "un effet oestrogène-like", précise le médecin. Il est utilisé en phytothérapie "pour son action contre l'anxiété, pour favoriser le sommeil, et pour le traitement de certains effets indésirables liés à la ménopause. Cette plante grimpante est efficace dans le traitement des bouffées de chaleur sous forme d'extraits de plantes sèches, de tisane ou de teinture-mère".

→  Quelle posologie ? "Prendre 1 gélule de poudre totale d'inflorescence femelle séchée dosée à 200mg matin et soir", recommande le médecin.

Le gattilier

Le gattilier, aussi appelé "poivre sauvage", est un buisson de 1 à 2 mètres de hauteur. Ses vertus sont reconnues depuis l'Antiquité. "Il stimule et rééquilibre le système hormonal féminin", précise Dr Patrick Aubé. Pas étonnant qu'il soit un allié de taille pour les femmes qui ont des règles douloureuses et/ ou irrégulières et pour les femmes ménopausées. "Il agit notamment sur les bouffées de chaleur et la prise de poids ", ajoute le médecin. A noter que les effets du gattilier ne sont pas immédiats. Ils s'observent généralement au bout de trois mois de prise régulière. Le gattilier se trouve sous la forme de comprimés, de capsules ou de gélules. Il se consomme également en tisane. "Le gattilier peut être associé à d'autres plantes comme le houblon ou encore la sauge officinale"

→ Quelle posologie ? "Prendre 1 gélule de poudre totale de fruit dosée à 100mg, matin et soir 5 jours sur 7", indique le spécialiste.

L'achillée millefeuille

Si elle tient son nom d'Achille qui aurait soigné son talon grâce à elle, l'achillée millefeuille a d'autres vertus reconnues. Cette plante est oestrogène-like. Elle peut ainsi "lutter contre les douleurs pelviennes et agir sur les bouffées de chaleur", prévient le Dr Patrick Aubé. On peut la consommer en gélules, en teinture mère ou en infusion.

→ Quelle posologie ? "En infusion : verser 250ml d'eau bouillante sur 1 cuillère à soupe de la plante séche + laisser infuser 10 minutes + filtrer + boire 1 tasse matin et soir", explique le médecin.

Le trèfle rouge

" Le trèfle rouge contient des phyto-oestrogènes, des isoflavones, explique le Dr Patrick Aubé. Il a ainsi la capacité de pallier à des insuffisances hormonales. Cette plante est donc intéressante pour les femmes qui souffrent de bouffées de chaleur en période de ménopause.  "On utilise les fleurs et le feuilles de trèfle rouge séchées pour préparer des infusions ou des gélules", assure le spécialiste.

→ Quelle posologie ? "Prendre 1 gélule de poudre totale de trèfle rouge dosée à 200mg, matin et soir, 5 jours sur 7", assure le Dr Patrick Aubé.

L'aubépine

Contrairement aux plantes évoquées précédemment "l'aubépine n'a pas d'action hormonale", informe Patrick Aubé. Elle possède toutefois de nombreuses vertus. Elle agit notamment sur l'anxiété et les palpitations, symptômes associés aux bouffées de chaleur. On trouve de l'aubépine sous la forme de poudre de plantes, en solution liquide, en nébulisa. Elle se consomme également en tisane.

→ Quelle posologie ? "Prendre 1 gélule de poudre totale de sommité fleurie d'aubépine dosée à 350mg , matin, midi et soir", recommande l'expert en phytothérapie.

Quelle huile essentielle contre les bouffées de chaleur ?

• Tisane spéciale ménopause

Le Dr Patrick Aubé propose une tisane de ménopause sur mesure : versez 250ml d'eau bouillante sur le mélange de plantes séchées : 30 g de sauge officinale, 10 g d'aubépine, 30 g d'Aquilée millefeuille, 20g de trèfle rouge + laissez infuser 5 minutes + filtrez = vous pouvez boire deux tasses par jour en cure de trois semaines par mois ou à raison de cinq jours par semaine.

• La sauge sclarée

L'huile essentielle de sauge sclarée est oestrogène-like. "Elle agit ainsi sur les troubles féminins, les bouffées de chaleur. Elle a aussi le pouvoir de réguler les troubles de sommeil et de l'anxiété. Attention à ne pas confondre l'huile essentielle de sauge sclarée avec l'huile essentielle de sauge officinale qui est un poison neurologique", prévient Patrick Aubé.

→ Comment l'utiliser ? "En infusion, diluez une goutte d'huile essentielle de sauge sclarée dans une cuillère à café de miel d'acacia. En massage, diluez 3 gouttes d'huile essentielle dans une cuillère à café d'huile de macadamia. Appliquez sur le bas ventre, matin et soir à raison de cinq jours par semaine", explique le spécialiste. Et  d'ajouter : "Il est déconseillé de boire des tisanes à base d'huile essentielle de sauge sclarée et de réaliser en même temps des massages à base de son huile essentielle afin d'éviter toute réaction allergique".

Quels sont les remèdes homéopathiques contre les bouffées de chaleur ?

"Il est très difficile de recommander un traitement homéopathique sans une consultation", informe le Dr Patrick Aubé "car les conseils se doivent d'être personnalisés". Un remède a toutefois fait ses preuves sur les bouffées de chaleur : l'atropa belladonna. "Prendre trois granules matin, midi et soir en dilution 5CH ou cinq granules uniquement le soir en 7CH en cas de bouffées de chaleur nocturnes", précise le Dr Patrick Aubé.

Précautions et contre indications

Comme indiqué précédemment, "Les plantes aux propriétés oestrogène-like sont contre-indiquées pour les personnes qui n'ont pas besoin de stimulation d'oestrogènes ou qui ont des antécédents ou des facteurs de risque concernant les cancers gynécologiques, en particulier  celui du sein", informe le Dr Patrick Aubé.

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