Ce sont les 3 plus mauvais additifs alimentaires pour la santé (à repérer et éviter)

Omniprésents dans notre alimentation, ils sont aujourd'hui pointés du doigt.

Ce sont les 3 plus mauvais additifs alimentaires pour la santé (à repérer et éviter)
© 123rf-ryzhov

Parmi les 320 additifs alimentaires autorisés en France et le flot d'informations circulant à leur sujet, difficile de savoir lesquels sont potentiellement nocifs pour notre santé. Décryptage avec 3 additifs à éviter.

Le dioxyde de titane : toujours dans les dentifrices

"Lorsque la preuve est faite de la dangerosité d'un additif pour la santé, son usage peut être limité, allant jusqu'à l'interdiction", nous rappelle la Dre Mathilde Touvier, directrice de l'équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (CRESS-EREN) à l'Inserm. "C'est le cas du E171 ou dioxyde de titane, qui a fait l'objet d'une prise de position officielle." En effet, l'utilisation du dioxyde de titane en tant qu'additif alimentaire est interdite depuis 2020 en France et 2022 en Europe. E171 est un colorant blanc et agent de texture qui se présente principalement sous forme de poudre, que nous retrouvions essentiellement dans les confiseries, les pâtisseries et dans certains plats cuisinés.  Des études expérimentales menées chez l'animal ont permis de mettre en évidence le caractère cancérigène des nanoparticules de dioxyde de titane. Cet additif est susceptible de provoquer l'apparition de cellules précancéreuses au niveau du côlon. L'usage du dioxyde de titane dans l'alimentation a donc été interdit. Son utilisation reste autorisée dans les produits pharmaceutiques et dans les cosmétiques, notamment les dentifrices. Pour d'autres additifs, des avis pointant des risques potentiels pour la santé ont récemment été rendus par des instances de santé publique nationales ou internationales. C'est le cas notamment des nitrites et de l'aspartame. 

Les nitrites : cancer, diabète et hypertension

"Concernant les nitrites, l'Anses (agence nationale de sécurité sanitaire) confirme désormais l'existence d'une association avec le risque de cancer colorectal", poursuit la Dre Mathilde Touvier. "L'agence précise aussi que d'autres risques de cancers sont suspectés, mais que les données disponibles ne permettent pas encore de conclure à l'existence d'un lien de causalité." Les nitrites sont utilisés principalement dans les charcuteries et le jambon pour leurs propriétés antimicrobiennes. Nous les retrouvons sous les codes E249 et E250. "Les nitrites sont des conservateurs initialement utilisés pour lutter contre la toxine botulique, un poison aux effets potentiellement graves, créée par la bactérie Clostridium botulinum."

L'Anses a analysé les publications scientifiques parues depuis les travaux de référence de l'Efsa (autorité européenne de sécurité des aliments) en 2017 et du CIRC (centre international de recherche sur le cancer) en 2018. L'Anses a en effet confirmé l'existence d'une association entre le risque de cancer colorectal et exposition aux nitrites (ingérés par la consommation de viande transformée ou via la consommation d'eau de boisson). "Une question sensible avec les nitrites est qu'ils ont un possible intérêt pour la santé du consommateur. Leur utilisation pour la santé fait l'objet d'une vraie discussion : comment limiter au maximum ces composés cancérigènes sans faire pour autant faire encourir de risques microbiologiques ou liés à des processus d'oxydation au consommateur ? Au-delà des risques de cancer, nous avons également observé dans l'étude NutriNet-Santé sur plus de 100 000 adultes une association avec le risque de diabète de type 2 et d'hypertension", indique la Dre Mathilde Touvier, principale investigatrice de l'étude en épidémiologie nutritionnelle NutriNet-Santé. Il est recommandé de consommer moins de 150 grammes de charcuterie par semaine. 

L'aspartame : un risque accru de cancer au global

L'aspartame est un additif alimentaire faisant partie de la famille des édulcorants. "L'aspartame donne un goût sucré, mais il est très peu calorique. Nous le retrouvons notamment dans les sodas lights, les sucrettes ainsi que dans certains produits laitiers édulcorés. En juillet 2023, l'aspartame est déclaré comme cancérogène possible par le Centre International de Recherche contre le Cancer de l'Organisation Mondiale de la Santé." Cet édulcorant sans sucre chimique est utilisé dans de nombreux produits alimentaires ainsi que dans des dentifrices et certains produits pharmaceutiques comme des vitamines à croquer ou des pastilles contre la toux. Des problèmes de santé potentiels ont aussi été révélés par l'étude française de la Dre Mathilde Touvier. Cette dernière montre un lien entre une consommation plus élevée d'aspartame et un risque accru de cancer au global, en particulier de cancer du sein et des cancers liés à l'obésité, mais également de maladies cérébrovasculaires et de diabète de type 2. À ce jour, la DJA (dose journalière admissible) est fixée à 40 mg par kilogramme de poids corporel par jour concernant l'aspartame. Cela correspond à environ 9 à 14 canettes de soda light. Or dans les études épidémiologiques (comme l'étude NutriNet-Santé), les augmentations de risque étaient observées dès des consommations régulières de ½ à 1 cannette par jour…

"D'autres travaux sur les additifs alimentaires sont en cours, portant sur les colorants, les conservateurs, les émulsifiants, le glutamate et les mélanges d'additifs. Ils vont permettre de nourrir les futures réévaluations de ces additifs par les instances internationales. La recherche progresse et l'exemple de ces 3 additifs (dioxyde de titane, nitrites, aspartame) montre que lorsque des signaux forts sont détectés grâce aux études épidémiologiques et expérimentales, des réévaluations et des modifications de la réglementation sont possibles", conclut la Dre Mathilde Touvier. Rappelons que le PNNS (programme national nutrition santé) recommande à la population de privilégier des aliments peu ou pas transformés. Ainsi, nous évitons les aliments ultra-transformés et les cocktails d'additifs, dont nous ignorons les effets, par principe de précaution.

Autour du même sujet