Carence en vitamine B12 : cause, symptômes, chez les végan ?

Une carence en vitamine B12 est souvent liée à un régime alimentaire spécifique de type flexitarien, végétarien ou végétalien. Pauline Fernandez, diététicienne et nutritionniste, nous explique les caractéristiques de cette carence.

Carence en vitamine B12 : cause, symptômes, chez les végan ?
© Maksym Povozniuk-Adobestock

La vitamine B12, également appelée cobalamine, est une vitamine hydrosoluble essentielle au fonctionnement normal du cerveau, du système nerveux et à la formation des globules rouges. Elle provient essentiellement de l'alimentation (viandes de type abats, poissons et crustacés). Quels sont les signes d'une carence en vitamine B12 ? Est-ce plus fréquent chez les végétariens ? 

Quels sont les symptômes d'une carence en vitamine B12 ? 

Les symptômes d'une carence en vitamine B12 sont diverses et se traduisent principalement par des troubles nerveux : "un syndrome confusionnel, des troubles des fonctions cognitives, une dépression, de l'irritabilité, des insomnies, l'engourdissement des membres, une perte de goût, des troubles de l'équilibre et de la marche, des acouphènes, un syndrome des jambes sans repos… Cela peut aussi avoir un impact sur la fonction érectile ", décrit Pauline Fernandez, diététicienne et nutritionniste. Des dysfonctionnements au niveau de l'hématopoïèse peuvent également être observés : des anémies au niveau macrocytaire. D'autres symptômes peuvent s'ajouter à cette longue liste : infertilité, l'aménorrhée (absence de règles), l'hyperpigmentation cutanée, la fatigue, des nausées, des troubles digestifs, de l'ostéoporose et des risques de fractures. "Il existe beaucoup de symptômes qui ne sont pas forcément spécifiques à une carence en vitamine B12. C'est pour cela que le diagnostic n'est pas toujours évident", souligne-t-elle.

Quelles sont les causes d'une carence en vitamine B12 ?

La diminution de la consommation de viandes, de poissons, d'œufs et de produits laitiers peut entrainer une carence en vitamine B12. "La baisse du taux en vitamine B12 va s'observer dans le temps : elle dépend du taux initial et peut diminuer lentement en fonction des modifications réalisées dans le régime alimentaire. Les deux premières années d'un régime flexitarien, il est possible que le taux de B12 reste dans la norme, c'est plutôt dans le temps que cette carence s'installe", ajoute Pauline Fernandez. Certains médicaments antiacides en diminuant l'acidité gastrique limitent la libération de vitamine B12 contenue dans les aliments. Le vieillissement du fait de la diminution des sécrétions gastriques peut également entrainer une carence en B12. La maladie de Biermer, les gastrites liées à Helicobacter Pylori, le paludisme, la tuberculose ainsi que la consommation d'alcool et de tabac entraîner une carence en vitamine B12. Les besoins sont également augmentés au cours de la grossesse et de l'allaitement.

Est-ce plus fréquent chez les végétariens ?

La carence en vitamine B12 est plus fréquente chez les végétariens et les végétaliens car les apports ne sont pas suffisants dans l'alimentation quotidienne. "Il y a beaucoup de formes de végétarisme (suppression de la viande uniquement, suppression de la viande et du poisson…) et il est nécessaire d'évaluer les fréquences de consommation de chaque aliment source de vitamine B12 pour calculer précisément l'apport hebdomadaire".

Quel est le traitement pour soigner une carence en vitamine B12 ?

C'est à partir d'un bilan sanguin que l'on va déterminer la carence en vitamine B12. En cas de suspicion d'anémie, on dosera également la vitamine B9 et le fer. La Fédération végan de France recommande en complément le dosage de l'acide méthylmalonique, effectué dans les urines, pour éviter les erreurs de diagnostic. Une complémentation en vitamine B12 sera ainsi mise en place en fonction de ces résultats. Il en existe plusieurs types, la plus absorbée est la cobalamine. Chez les personnes végétariennes, l'apport quotidien est de 15-25 μg/j et jusqu'à 100 μg/j chez les végétaliens et si le dosage est hebdomadaire, on passe à 2 000 μg/j. "Le dosage dépend de l'observance de la personne : elle peut être quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle. Si les évictions alimentaires se maintiennent, il faut envisager une complémentation à vie". Ce traitement peut être pris en charge sous prescription médicale.

Merci à Pauline Fernandez, diététicienne, nutritionniste, hypnose thérapeutique à Toulouse.

Autour du même sujet