Iode : rôle, bienfaits, carence
L'iode se trouve principalement dans l'alimentation, les produits de la mer en premier lieu. Il participe à la synthèse des hormones thyroïdiennes, essentiels au bon fonctionnement de l'organisme. Quels sont les bienfaits ? Son rôle ? Sa dose recommandée ? Le point avec Faïza Bossy, médecin généraliste à Paris.
Définition : c'est quoi l'iode ?
L'iode est un oligo-élément impliqué dans la synthèse des hormones thyroïdiennes.
Quel est le rôle de l'iode ?
L'iode joue un rôle majeur dans le développement neurologique du fœtus et chez la femme enceinte et allaitante
L'iode permet à notre corps de fabriquer puis d'utiliser les hormones thyroïdiennes qui assurent le bon fonctionnement de notre organisme. L'iode joue un rôle majeur dans le développement neurologique du fœtus et chez la femme enceinte et allaitante les apports en iode sont fondamentaux pour la croissance du nouveau-né.
Quels sont les bienfaits de l'iode sur la santé ?
"L'iode permet à la glande thyroïde de fabriquer les hormones thyroïdiennes. Elles sont essentielles à l'organisme (croissance, mécanismes de régulation des métabolismes de base et développement musculaire...) . L'iode intervient également dans le métabolisme des glucides, des lipides et des protéines. Sans iode, la thyroïde ne tient plus son rôle, ce qui aura un effet délétère pour la santé", explique la médecin généraliste Faïza Bossy.
Quels sont les bienfaits de l'iode sur la thyroïde ?
Par l'intermédiaire de la thyroïde, l'iode agit notamment sur le métabolisme énergétique, assure le bon fonctionnement du système nerveux et le développement du cerveau du fœtus et du petit enfant.
Quelle est la dose d'iode journalière dont on a besoin ?
Les besoins en iode sont variables selon l'âge, le sexe et les situations physiologiques de chacun. L'Anses souligne sur son site Internet que "l'apport en iode est particulièrement déterminant chez la femme enceinte et pour son enfant à naître, ainsi qu'en période d'allaitement". Selon les chiffres disponibles sur le site de l'Anses, les références nutritionnelles pour la population (RNP) en iode chez :
- les adultes : 150 microgrammes par jours (µg/j).
- la femme enceinte et allaitante : la norme journalière passe de 150 à 200µg/j.
- les enfants de 1-3 ans : de 80 µg/j
- les enfants de 4-6 ans de 90 µg/
- les enfants de 7-9 ans de 120 µg/j
- les enfants de plus de 10 ans : 150 µg/j comme chez l'adulte
Quel est le taux normal d'iode dans le sang ?
La glande thyroïde contient la majeure partie de l'iode dans l'organisme. Pour vérifier si on a un excès ou une carence d'iode, on va effectuer un dosage des hormones de la thyroïde – TSH, T3, T4 –, via une prise de sang. "On peut compléter cet examen biologique par un bilan d'imagerie comme une échographie de la thyroïde et un examen clinique. On peut aussi directement doser l'iode dans les urines appelé bilan de iodurie. Ce dosage permet d'apprécier la suffisance des apports, de rechercher une surcharge (permettre le diagnostic d'une saturation) et surtout la désaturation", décrit Faïza Bossy.
Les hormones thyroïdiennes agissent comme des chefs d'orchestre pour l'organisme, il est important de ne pas se retrouver carencé en iode
Quand se supplémenter en iode ?
"Métabolisme, système nerveux central, pression artérielle, poumons, développement du cerveau... Les hormones thyroïdiennes agissent comme des chefs d'orchestre pour l'organisme, il est important de ne pas se retrouver carencé en iode ou d'y remédier rapidement si c'est le cas. Mais dans les pays où on a accès à une alimentation très diversifiée, les carences en iode sont très rares. On a la chance d'avoir accès au sel marin iodé et aux produits de la mer", explique Faïza Bossy.
Quelles sont les conséquences d'une carence en iode ?
Hypothyroïdie sévère, troubles du système nerveux et troubles de la croissance chez l'enfant... les conséquences d'une carence en iode ont des conséquences différentes selon l'âge du patient. "Chez les jeunes enfants, on parlait historiquement de crétinisme, soit des retards cognitifs extrêmement sévères, liés à des carences en iode importantes. Désormais, le sel de table apporte une quantité suffisante d'iode à l'organisme. On observe notamment chez les carencés en iode l'apparition d'un goître", détaille le Dr Bossy.
Une carence en iode durant la grossesse peut être à l'origine d'anomalies mentales et de troubles psychomoteurs chez l'enfant à naître. "Même une carence légère en iode avant la grossesse (iodurie < 100 µg/L) peut induire des effets délétères sur le développement de la thyroïde du fœtus et affecter de façon irréversible son développement neurologique", précise l'Anses.
Quelles sont les conséquences d'un excès d'iode ?
"On se retrouve alors en situation d'hyperthyroïdie, plus rarement en situation d'hypothyroïdie si la thyroïde cesse de fonctionner, note Faïza Bossy. Si la carence en iode est liée à l'alimentation, l'excès d'iode est, elle, souvent d'origine médicamenteuse, liée à la prise de suppléments en iode ou des médicaments qui ont pour principe actif une molécule avec de l'iode : exemple l'Amiodarone utilisée en cardiologie dans les troubles du rythme cardiaque. Parmi les risques de surcharge, on peut évoquer des antiseptiques cutanés pour le lavage des mains (polyvinylpyrrolidone iodée), l'iode traversant la peau et les muqueuses." L'EFSAL (autorité européenne de sécurité des aliments) a établi la valeur limite supérieure de sécurité pour l'iode à 600 µg par jour pour l'adulte.
Dans quels aliments trouver de l'iode ?
L'iode est en premier lieu disponible dans le sel de table. "Dans le cadre d'une mesure de santé publique, le sel de table est utilisé en France comme vecteur d'enrichissement en iode. Il contient ainsi 1860 µg d'iode pour 100g contre 1,8 µg/100g pour du sel non iodé", rappelle l'Anses. n retrouve l'iode essentiellement dans les produits d'origine marine : poissons, crustacés, mollusques, algues qui en contiennent jusqu'à 400 µg/100 g. Les œufs, produits laitiers et céréaliers apportent également de l'iode à l'organisme.
Merci au Dr Faïza Bossy, médecin généraliste à Paris