Peut-on prendre de l'ibuprofène si on a le Covid ?

Les questionnements et les confusions sur la prise d'anti-inflammatoires pour lutter contre la douleur et la fièvre en cas de Covid-19 se sont multipliés pendant la pandémie. Mise au point 2023.

Peut-on prendre de l'ibuprofène si on a le Covid ?
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Des hypothèses établissant un lien possible entre la prise d'ibuprofène ou d'autres AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) et des formes graves de la maladie Covid-19 ont été formulées pendant la pandémie. Un principe de précaution avait ainsi été instauré en France en 2020. Olivier Véran, alors ministre de la Santé en poste recommandait de privilégier le paracétamol aux anti-inflammatoires pour lutter contre la fièvre provoquée par l'infection Covid. L'OMS avait également conseillé de ne pas prendre d'ibuprofène en automédication sans avis médical en cas de symptômes similaires à ceux du Covid. Qu'en est-il aujourd'hui et que savons-nous de l'utilisation de l'ibuprofène dans un contexte d'infection au Covid ?

Les études sont unanimes aujourd'hui

Les résultats des études et le consensus scientifique sont clairs : oui, il est possible et sécuritaire de prendre de l'ibuprofène lorsqu'on souffre du Covid. Diverses recherches et études observationnelles ont été menées sur des patients atteints de Covid-19, notamment au Royaume-Uni mais aussi au Danemark et en Israël, et toutes ont abouti aux même constats : l'ibuprofène n'est pas associé à un risque de forme plus grave du covid. Il n'a pas été constaté d'augmentation des hospitalisations, des admissions en soins intensifs, du recours à l'oxygène ni même de la mortalité lorsque des AINS (dont l'ibuprofène) ont été administrés aux patients atteints du Covid, comparativement à ceux ayant pris du paracétamol ou n'ayant reçu aucun traitement.

Il n'est donc pas justifié de bannir l'ibuprofène en cas de douleur et de fièvre au cours du Covid, ni même (et surtout) de le stopper lorsqu'il est pris sur le long terme dans un contexte de maladie chronique (par exemple chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde). En revanche, et à cause de ses effets indésirables et de ses risques d'interaction avec certains médicaments ou pathologies, il ne constitue pas le traitement de choix pour soulager la fièvre et les douleurs liées à une infection virale telle que le Covid-19, le paracétamol étant à privilégier en premier lieu, dans tous les cas. La prise d'ibuprofène doit s'accompagner d'un avis médical et être à la dose efficace la plus faible, durant une période la plus courte possible. Lorsque l'ibuprofène est pris au long cours dans le cadre d'une maladie chronique, il ne représente pas de danger particulier si une infection au Covid survient et peut être poursuivi.

Quels symptômes soulage l'ibuprofène ?

L'ibuprofène est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), efficace contre les états inflammatoires aigus ou chroniques, ainsi que contre la douleur et la fièvre. Le Covid-19 peut provoquer de violents maux de tête, une fièvre parfois importante ou encore des douleurs musculaires. S'il est adapté à l'état de santé du patient et à ses éventuels autres médicaments, l'ibuprofène peut s'avérer très efficace pour soulager les symptômes associés à cette infection.

Il peut masquer des symptômes plus graves

Quels risques ?

Cet anti-inflammatoire, au même titre que les autres AINS, peut aggraver une infection bactérienne existante, retarder son diagnostic ou encore sa guérison. Or, les symptômes du Covid peuvent parfois être similaires à ceux d'une infection causée par une bactérie (toux, mal de gorge, fièvre, inflammation, etc.). Si tel était le cas, prendre de l'ibuprofène pourrait alors s'avérer dangereux. En masquant les symptômes infectieux et en augmentant la dissémination des germes bactériens, l'ibuprofène peut conduire à des cas d'infection grave, et parfois même à un décès. Il est donc essentiel de ne pas prendre d'ibuprofène sans avis médical, sans être certain de l'origine des symptômes et de l'absence d'une infection bactérienne. Il ne faut pas hésiter à se rapprocher de son médecin ou de son pharmacien en cas de doute.

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