Méningite bactérienne : cause, symptômes, séquelles
La méningite bactérienne est causée par des bactéries appelées méningocoques. Cette infection est très grave et doit être traitée sans tarder.
Les méningites d'origine bactérienne sont provoquées par des bactéries. Elles sont contagieuses et peuvent être très graves, voire mortelles.
Définition : qu'est-ce qu'une méningite bactérienne ?
La méningite est une infection touchant les méninges, les enveloppes entourant le cerveau. Quand elle est bactérienne, c'est qu'elle est provoquée par une bactérie. C'est la forme la plus grave de méningite. "Lorsqu'elle se déclare, le plus souvent de façon imprévisible, cette maladie peut être très grave et laisser des séquelles à vie. Elle survient le plus souvent chez les bébés, les enfants, les adolescents et le jeune adulte de moins de 24 ans". Elle est plus fréquente en hiver.
Quelles sont les causes d'une méningite bactérienne ?
Les méningites d'origine bactérienne sont provoquées par des bactéries. "Chez le nouveau-né, les streptocoques du groupe B, Escherichia coli et Listeria monocytogenes, dominent, précise le Dr. Weil-Olivier. Chez les enfants comme chez les adultes, les bactéries les plus fréquentes sont le méningocoque (Neisseria meningitidis), le pneumocoque (Steptococcus pneumoniae) et très rarement l'Haemophilus influenzae de type b. "Une méningite bactérienne survient par passage dans le sang ou directement à travers les méninges vers le liquide céphalo-rachidien qui entoure le cerveau, de bactéries présentes dans le rhinopharynx", explique le Dr. Weil-Olivier.
La méningite bactérienne est-elle contagieuse ?
Les méningocoques sont contagieux. Ils se transmettent par contact aérien direct, étroit (moins d'un mètre) et facilité par des sécrétions rhinopharyngées contaminées. "Si, dans la grande majorité des cas, cette contamination ne provoquera qu'une simple colonisation du nez et du pharynx par la bactérie, dans de rares cas on décrit des cas groupés de méningites", remarque notre experte.
Quels sont les symptômes d'une méningite bactérienne ?
Ils sont non spécifiques. Les plus fréquents, souvent associés, sont :
- La fièvre et des maux de tête parfois violents
- Des vomissements
- Une léthargie voire des troubles de la conscience
- Une raideur de la nuque est évocatrice
- Des taches hémorragiques sur la peau (qui ne disparaissent pas quand on appuie dessus signant un purpura). Leur existence, leur étendue et leur progression est un marqueur de gravité certain de la maladie
Chez le nouveau-né et le nourrisson, une modification du comportement, un refus d'alimentation dans le contexte de fièvre, a fortiori en présence de convulsions alertent. La raideur de la nuque est souvent remplacée par une hypotonie de celle-ci. Le bombement de la fontanelle chez le nourrisson aussi.
Est-ce grave chez le jeune enfant ?
Oui, une méningite bactérienne, notamment à méningocoque, qui se développe dans ces tranches d'âge peut être grave. "Même une prise en charge médicale rapide, nécessaire, ne suffit pas toujours à éviter des séquelles souvent importantes, voire le décès de l'enfant", déplore la pédiatre.
Une raideur de la nuque est évocatrice d'une méningite bactérienne
Est-ce grave chez l'adulte ?
Oui, une méningite bactérienne chez l'adulte est une maladie grave. "Elle se présente souvent sous forme d'une infection pulmonaire, d'infection invasive sans méningite, indique le Dr. Weil-Olivier. Méningite et infection invasive sont d'autant plus graves qu'elles se développent chez des personnes déjà fragilisées (un certain nombre de facteurs favorisent moins la survenue que la gravité des infections invasives à méningocoque)". Là encore, pour éviter le plus possible des séquelles importantes, voire le décès, elles nécessitent une prise en charge rapide.
Quelle est la durée moyenne d'une méningite bactérienne ?
"Selon les cas et le germe en cause, la méningite bactérienne peut nécessiter entre trois et une dizaine de jours de séjour hospitalier, parfois plus en présence de complications", précise le Dr. Weil-Olivier.
Quel est le traitement d'une méningite bactérienne ?
Le diagnostic est établi sur l'histoire clinique, l'examen clinique et la réalisation d'une ponction lombaire (prélèvement du liquide céphalo-rachidien) complété par une hémoculture (prélèvement de sang à la recherche des bactéries qui y sont présentes). "Un patient suspect de méningite est toujours hospitalisé et reçoit aussi vite que possible un traitement d'antibiotiques par voie intraveineuse. Selon les résultats des examens (sensibilité du germe aux antibiotiques et résistance éventuelle à ceux-ci), ce traitement pourra être adapté. La durée moyenne du traitement est d'une à trois semaines. Certains sujets du fait de leur état général (état de choc septique, défaillance viscérale) doivent passer quelques jours en réanimation", indique la pédiatre.
Quelles sont les séquelles ?
"Malgré un diagnostic aussi rapide que possible facilitant une prise en charge dans la foulée, le risque des séquelles neurologiques, auditives ou visuelles existe encore dans 20 à 40% des cas de méningites selon des études récentes", déplore le Dr. Weil-Olivier. Certaines lésions du cerveau sont irréversibles et peuvent occasionner des pertes auditives, des troubles de la parole, du langage, de la mémoire et de la communication, un retard de développement chez l'enfant et des troubles psychologiques.
Y-a-t-il un vaccin pour prévenir le risque de méningite bactérienne ?
La prévention par la vaccination est très efficace. En France, le vaccin contre le Méningocoque C est obligatoire depuis 2018 (il fait partie des 11 vaccins obligatoires). La première dose est administrée à l'âge de 5 mois, suivi d'un rappel à 12 mois. Tous les sujets entre 1 et 24 ans, non vaccinés, peuvent recevoir une dose de rattrapage.
La vaccination contre les infections à méningocoques B est recommandée et remboursée chez des personnes ayant des facteurs de risque et depuis 2022 chez tous les nourrissons jusqu'à l'âge de deux ans. Elle nécessite 3 doses, selon le schéma suivant : une dose à l'âge de 3 mois et 5 mois, et une dose de rappel à 12 mois. Des mesures de rattrapage sont également possibles. Le vaccin contre les Méningocoques A, C, W et Y est recommandé si vous êtes cas contact d'une personne atteinte de méningite liée à un sérogroupe W ou Y, pour les laborantins travaillant spécifiquement sur le méningocoque et les personnes ayant reçu une greffe de moelle ou porteuses de certains déficits de l'immunité. Chez les personnes prévoyant de voyager en zone endémique, le vaccin est recommandé mais non remboursé.
Merci au Dr. Catherine Weil-Olivier, Professeur de Pédiatrie à l'Université Pari-Cité, spécialiste sur les méningites.
Source : Situation épidémiologique des infections invasives à méningocoque en France, 31 décembre 2022, Santé Publique France