Carcinose péritonéale : définition, symptômes, évolution

La carcinose péritonéale peut être primitive ou secondaire à un autre cancer. Cette maladie a bénéficié des avancées de la médecine et offre l'espoir d'une meilleure espérance de vie. Quels en sont les symptômes ? Quels sont les traitements possibles ? Les explications du Dr. Nasrine Callet, Gynécologue-oncologue à l'Institut Curie.

Carcinose péritonéale : définition, symptômes, évolution
©  chajamp-123RF

Définition : c'est quoi une carcinose péritonéale ?

La carcinose péritonéale désigne l'apparition d'une ou plusieurs tumeurs au niveau du péritoine. Le péritoine est une membrane qui recouvre l'ensemble des viscères de l'abdomen et du pelvis. "Il peut s'agir d'une tumeur qui peut démarrer à partir du péritoine (cancer primitif) ou des métastases des cancers d'autres viscères (cancer secondaire)", précise le Dr. Nasrine Callet. Le diagnostic repose essentiellement sur l'imagerie médicale : un scanner, complété par une IRM et/ou un TEP Scan (Tomographie par émission de positons). Dans certains cas, on note une prédisposition génétique à cette maladie.

Qu'est ce qu'une carcinose péritonéale d'origine ovarienne ?

"Le cancer de l'ovaire a un pronostic assez sombre, principalement en raison de son diagnostic souvent tardif. Les cellules cancéreuses peuvent alors se disséminer dans la cavité abdomino-pelvienne et provoquer une carcinose péritonéale", explique le Dr. Callet. Celle-ci est dite secondaire au cancer de l'ovaire.  

Quelles sont les causes d'une carcinose péritonéale ?

"Les carcinoses péritonéales peuvent être causées par un autre cancer qui a disséminé ses cellules dans la paroi abdomino-pelvienne. Ce peut être des cancers de l'appareil digestif (estomac, colon, rectum, foie et pancréas), prostate ou des cancers gynécologiques, notamment de l'ovaire ou du sein", note le Dr. Callet. Plus de 6000 personnes sont victimes de carcinose péritonéale chaque année.

Quels sont les symptômes d'une carcinose péritonéale ?

Ils peuvent être très variés :

  • Une distension de l'abdomen due à l'épanchement liquidien dans l'abdomen
  • Des douleurs abdominales
  • Perte de poids et fatigue
  • Hernie douloureuse
  • Occlusion intestinale, entrainant des nausées et des vomissements

Quels sont les traitements d'une une carcinose péritonéale ?

Ils dépendent à la fois de son origine, de son étendue et de l'état de santé du patient. "En cas de tumeur primitive, une chirurgie est réalisée afin de retirer la tumeur présente dans la cavité abdomino-pelvienne. Si la maladie est trop avancée au point que la chirurgie ne puisse plus tout retirer, des prélèvements tumoraux seront réalisées afin de déterminer la nature exacte du cancer. Une chimiothérapie sera ensuite proposée par voie générale. La nature du produit chimiothérapique sera adaptée à la nature de la tumeur", précise notre expert. D'autres traitements sont également possibles. Parmi eux :

►La CHIP 

La chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale consiste à retirer de façon chirurgicale les nodules cancéreux puis à les traiter un par un par un bain de chimiothérapie chauffé à 42°, une solution qui permet de délivrer des doses plus fortes que par voie intraveineuse. "Toutefois, aujourd'hui, cette technique est moins utilisée en raison de sa mauvaise tolérance", prévient le Dr. Callet.

►La CIPPI

La chimiothérapie intrapéritonéale peut être proposée. On administre à l'intérieur de la cavité péritonéale des médicaments anti-cancéreux par cathéter, cinq jours de suite. Ce traitement est souvent mal toléré.

Comment ça évolue ?

L'évolution dépend de l'avancée de la tumeur et de sa dissémination. En l'absence de tout traitement, l'évolution naturelle du cancer du péritoine est inéluctable. "Cependant après une chirurgie complète et une chimiothérapie, la médiane de survie peut atteindre plus de 50 mois avec un taux de survie à 5 ans  de 20 à 40 %  selon les statistiques", indique l'oncologue.

Guérison : quelle chance de survie ?

Si cette maladie a bénéficié d'avancées médicales qui permettent d'améliorer la survie et la qualité de vie, elle reste un cancer invasif et de mauvais pronostic.

Merci au Dr. Nasrine Callet, Gynécologue-oncologue à l'Institut Curie.