Myélome : symptômes, guérison, quelle espérance de vie ?

Un myélome (multiple) est un cancer de la moelle osseuse qui concernerait 4 000 nouveaux patients chaque année en France. Définition, symptômes et traitement.

Myélome : symptômes, guérison, quelle espérance de vie ?
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Un myélome correspond à un cancer de la moelle osseuse, autrement dit un cancer du sang dû à l'accumulation anormale d'un certain type de globules blancs. On parle également de myélome multiple ou de maladie de Kahler. Le symptôme le plus courant du myélome est la douleur osseuse, en particulier dans le bassin et le bas du dos. C'est une maladie qui touche souvent les personnes âgées, autour de 65-70 ans. Quels sont les signes d'un myélome ? Est-ce qu'on en guérit ? Quelle est l'espérance de vie en cas de myélome ? Réponses.

Quelle est la définition médicale d'un myélome ?

Le myélome est un cancer de la moelle osseuse, c'est à dire une hémopathie (cancer du sang). "Nous avons dans cette moelle des cellules qui produisent les anticorps (les plasmocytes) dont l'organisme a besoin pour se défendre contre les infections. Mais il arrive que ces cellules deviennent malignes et se multiplient en très grand nombre, ce qui devient nocif pour le corps, les reins et les os notamment" explique le Pr Leleu. Le myélome affecte principalement les seniors : l'apparition de la maladie se fait majoritairement vers 65-70 ans bien qu'il puisse y avoir des formes chez des patients plus jeunes.

Qu'appelle-t-on un myélome multiple ?

Dans un organisme sain, lorsqu'une bactérie ou un virus pénètre dans l'organisme, les lymphocytes "B" se transforment en plasmocytes pour produire des anticorps qui permettent de lutter contre la bactérie ou le virus, ainsi arrêter l'infection et permettre une mémoire de l'infection. Dans le myélome multiple, ces plasmocytes sont produits en trop grand nombre et deviennent incapables d'effectuer correctement leur travail. Ces cellules prennent également la place des cellules sanguines normales (globules rouges, autres globules blancs, plaquettes). Le myélome multiple est donc un cancer du plasmocyte. "La moelle osseuse est comme la sève de l'arbre, illustre le Pr. Leleu. Comme tous les cancers, le myélome va apprendre à survivre et à proliférer jusqu'à envahir la moelle osseuse. Le plasmocyte malin va aussi transformer le reste de la moelle osseuse en une cellule de travail pour la cellule tumorale à l'image d'une fourmilière qui va travailler pour la reine". "Un fois la sève de l'arbre attaquée, la maladie va s'attaquer à l'écorce, c'est à dire à la corticale qui est la structure de soutien des os et va faire des mini-trous causant ainsi des douleurs et des fractures". Comme les plasmocytes tumoraux envahissent la moelle osseuse, ils "polluent" la moelle osseuse saine : les patients vont développer une anémie et risquent des infections. 

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Schéma d'un myélome © designua - stock.adobe.com

Qu'appelle-t-on un myélome indolent ?

Le processus de développement du cancer peut être parfois très rapide mais il peut aussi être très lent. Dès lors, il est possible de diagnostiquer un myélome en création. "Vous ne souffrez pas encore des symptômes de gravité du myélome mais vous avez déjà le myélome, en d'autres termes vous êtes porteur du cancer mais de façon assez surprenante, vous allez avoir une période de temps durant laquelle vous serez diagnostiqué, surveillé, et pour autant ne pas avoir nécessité de traitement". explique le Pr. Leleu. Ce myélome indolent est donc en quelque sorte un myélome latent parfois à l'évolution particulièrement lente.

Quels sont les symptômes d'un myélome ?

Il n'y a que peu de symptômes caractéristiques du myélome ce qui peut rendre son diagnostic initial difficile ou tardif dans le contexte de la médecine générale. Le myélome multiple se manifeste par une fatigue progressive due à l'anémie, des douleurs osseuses qui sont, la plupart du temps, modérées au départ et sont davantage une gêne que le patient n'écoute pas forcément ou qu'il laisse traîner.

Quelles sont les causes d'un myélome ?

Comme pour tous les cancers, il y a trois risques qui s'intriquent : 

  • Le risque génétique, transmis par nos parents, c'est-à-dire un risque familial,
  • L'âge
  • Les facteurs environnementaux, comme les pesticides qui augmentent le risque s'il y a déjà un risque génétique.

"Il est impossible, aujourd'hui, d'établir un lien de causalité direct pour un patient avec les facteurs environnementaux: il faut un contact à un certain âge pendant une durée suffisante", précise notre interlocuteur. Le facteur principale du myélome reste d'avoir la phase précancéreuse (MGUS)

Comment pose-t-on le diagnostic d'un myélome ?

► Le diagnostic, suite à la déclaration d'un symptôme, repose en premier lieu sur une analyse sanguine. Celle-ci met en évidence une anémie avec des caractéristiques spécifiques, des anomalies de calcium, des anomalies rénales et la présence d'un anticorps spécifique secrété par la cellule tumorale. Il y a ensuite des examens complémentaires :

► Le myélogramme est un examen indispensable pour confirmer le diagnostic de myélome. Il s'agit d'un prélèvement de moelle osseuse, dans le sternum ou la crête iliaque. Cet examen est également appelé ponction médullaire ou ponction de moelle osseuse.

► Un bilan d'imagerie pour analyser les os: bilan radiographique du squelette, et la moelle osseuses : IRM du rachis et du bassin…

Quels sont les différents stades d'un myélome ?

La notion de stades fait référence au pronostic du myélome et donc de l'agressivité de la cellule tumorale (sa capacité de résistance au traitement et/ou son caractère récidivant). En général, plus le chiffre est élevé, plus le cancer est présent en grande quantité dans le corps

  • Stade I : on observe une petite quantité de cellules myélomateuses
  • Stade II : on observe une quantité modérée de cellules myélomateuses
  • Stade III : on observe une grande quantité de cellules myélomateuses

Quel est le traitement pour soigner un myélome ?

Le traitement dépendra toujours de caractéristiques dépendantes du patient, tel que l'âge et les antécédents, et de caractéristiques dépendantes du myélome, gravité de la maladie. Ces traitements reposent sur les chimiothérapies orientées vers deux grandes familles :

  • les thérapies ciblées : Les médicaments de thérapie ciblée identifient puis détruisent spécifiquement les cellules cancéreuses. L'hématologue peut ainsi avoir recours à des inhibiteurs du protéasome qui bloquent spécifiquement l'activité du protéasome, un ensemble de protéines indispensable à la survie de la cellule cancéreuse, peut-on lire sur le site de la Fondation Arc
  • l'immunothérapie : actuellement peu utilisée pour les patients atteints de myélomes multiples. 

La fatigue est aujourd'hui le principal effet indésirable décrit par les patients. "Il y a aussi un aspect sur lequel on a beaucoup appris ces dernières années, explique le Pr. Leleu, Ce sont les soins de support, c'est à dire tous les traitements que l'on donne en parallèle qui n'ont pas d'action directe sur le cancer mais permettent d'éviter les complications." La surveillance biologique du patient est le troisième volet de la prise en charge.

Peut-on guérir d'un myélome ?

Aujourd'hui, le myélome ne guérit pas même si l'espérance de vie médiane s'est nettement améliorée au cours des dernières années.

C'est quoi une récidive de myélome ?

La récidive d'un myélome multiple correspond au fait que le cancer réapparaît à la suite du traitement, au même endroit que le myélome d'origine ou dans une autre partie du corps.

Quelle est l'espérance de vie en cas de myélome ?

L'appréciation pronostic des patients se fait dans le cadre du diagnostic. Le pronostic du myélome est totalement dépendant de la maladie elle-même. Chez certains patients, le myélome peut être très grave alors que pour d'autres les patients pourront vivre avec la maladie pendant encore 15 ou 20 ans. Il est donc difficile, même pour un spécialiste, de se prononcer au départ de façon catégorique sur la durée de vie avec un myélome "Le myélome multiple est un cancer de la moelle osseuse pour lequel l'espérance de vie, suite au diagnostic, est de 5 ans en moyenne", peut-on lire sur le site de l'Inserm.

Merci au Pr Xavier Leleu, hématologue, chef du service d'hématologie et de thérapie cellulaire au CHU de Poitiers.

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