Quels sont les signes d'une embolie pulmonaire ?

Quels sont les signes d'une embolie pulmonaire ?

L'embolie pulmonaire est provoquée par l'obstruction d'une artère pulmonaire par un caillot sanguin. Quels sont les signes d'alerte ? Que faire et quelle surveillance doit être mise en place ? Le point avec le Dr Élise Noël-Savina, pneumologue au CHU de Toulouse.

Définition : qu'est-ce qu'une embolie pulmonaire ?

L'embolie pulmonaire désigne l'obstruction totale ou partielle d'une artère pulmonaire par un caillot sanguin (thrombus). Ce caillot peut provenir des veines profondes des membres inférieurs ou spontanément. La survenue d'une embolie pulmonaire est favorisée par le ralentissement du flux veineux

Quels sont les symptômes d'une embolie pulmonaire ? 

L'embolie pulmonaire se manifeste essentiellement par : 

  • une gêne pour respirer (dyspnée) généralement brutale ;
  • des douleurs thoraciques qui augmentent à l'inspiration ou à la palpation du thorax ; 
  • des crachats de sang
  • des palpitations ;
  • une syncope est le signe d'une embolie pulmonaire grave car cela signifie qu'il y a un impact sur le cœur.

Lorsque l'embolie pulmonaire est associée à une phlébite, la jambe se révèle gonflée, rouge, douloureuse.  

Quels sont les symptômes d'une micro-embolie pulmonaire ?

"La micro-embolie pulmonaire n'est pas un terme médical, corrige le Dr Élise Noël-Savina. On distingue les embolies pulmonaires proximales, c'est-à-dire que les thrombus se trouvent dans les gros vaisseaux du poumon, et les embolies pulmonaires segmentaires ou plus distales, ce qui signifie que le thrombus obstrue des plus petits vaisseaux. Les thrombus peuvent être plus ou moins gros, mais c'est le retentissement sur le souffle et sur le cœur qui signe la gravité de l'embolie pulmonaire". 

Peut-on faire une embolie sans phlébite ?

Il est tout à fait possible de faire une embolie pulmonaire sans phlébite. De la même manière, il est possible de faire une embolie pulmonaire sans s'en rendre compte car les signes cliniques sont parfois discrets

Quels sont les symptômes d'une embolie foudroyante ?

"L'embolie pulmonaire foudroyante ne correspond pas à une définition. L'embolie peut se présenter avec ou sans critères de gravité. Lorsqu'un choc cardiogénique survient, c'est-à-dire que le cœur n'arrive plus à pomper parce qu'il y a une résistance trop importante derrière, le risque de décès est important et peut être provoqué en quelques minutes", indique la pneumologue. 

Le port de bas de contention est recommandé chez la femme enceinte

Quels symptômes chez la femme enceinte ?

Plus la grossesse avance, plus l'utérus de prend de la place, et plus il comprime les veines, ce qui empêche le sang de circuler correctement. Cela peut entraîner une phlébite et par la suite, une embolie pulmonaire. C'est d'ailleurs pour cette raison que le port de bas de contention est recommandé chez la femme enceinte. Les symptômes sont les mêmes que pour une embolie survenant dans un cadre normal. 

Que faire ?

"En présence de symptômes évocateurs d'une embolie pulmonaire, il faut consulter un médecin en urgence, prévient la spécialiste. Celui-ci va poser le diagnostic et mettre en place un traitement anticoagulant afin de fluidifier le sang pour éviter qu'il y ait d'autres emboles qui se constituent. Les embolies peuvent être traitées en ambulatoire quand elles ne présentent pas de critères de gravité. En revanche, en présence de critères de gravité, une hospitalisation doit avoir lieu". 

Lorsqu'aucune cause n'est retrouvée, 6 mois de traitement minimum sont indiqués. En cas de récidive, le traitement doit être pris à vie

Quelle surveillance ? 

Les formes sévères d'embolie pulmonaire, ou présentant des signes de sévérité intermédiaires, doivent faire l'objet d'une surveillance à l'hôpital. Sont notamment surveillés le taux en oxygène et le retentissement sur le cœur. En revanche, les embolies prises en charge en ambulatoire ne nécessitent pas de surveillance particulière, si ce n'est celle du traitement anticoagulant. "La durée du traitement dépend de la cause de l'embolie pulmonaire. Parfois, celle-ci peut être provoquée par une immobilisation de la jambe qui favorise la formation de caillots, auquel cas 3 mois de traitement sont requis. Le cancer peut également favoriser la survenue d'un état pro-trombogène, le traitement doit donc être pris tant que le cancer est présent et actif. Lorsqu'aucune cause n'est retrouvée, 6 mois de traitement minimum sont indiqués. En cas de récidive, le traitement doit être pris à vie", précise notre interlocutrice. 

Merci au Dr Élise Noël-Savina, pneumologue au CHU de Toulouse