Allergie aux pollens de cyprès : période, quels symptômes ?
Particulièrement présents dans le sud-est de la France et très allergisants, les pollens de cyprès s'étendent sur la période hivernale et le début du printemps. Quels sont les symptômes d'une allergie ? Les traitements ? Saison, diagnostic, désensibilisation... Eclairage du Dr Clarisse Santos, pneumopédiatre et allergologue.
Définition : qu'est-ce que le pollen de cyprès ?
Les pollens de Cupressaceae-Taxaceae (famille des cyprès) sont des grains microscopiques libérés par les arbres en fleurs et disséminés par le vent. Les cyprès sont particulièrement présents dans les régions au climat méditerranéen - sud-est de la France - et leur pollen a l'inconvénient d'être particulièrement allergisant.
Calendrier des pollens de cyprès : à quelle période ?
A la différence du pollen de bouleau qui prédomine plutôt au printemps, la saison pollinique des cyprès s'étend généralement de fin décembre à fin mars, pendant la période hivernale.
Quels sont les symptômes d'une allergie au pollen de cyprès ?
Les symptômes de l'allergie au pollen de cyprès sont principalement :
- une rhinite (nez qui coule ou qui gratte, éternuements)
- une conjonctivite (yeux rouges qui piquent ou grattent et larmoient).
- des symptômes respiratoires comme la toux ou l'asthme
"Sachez qu'il existe des allergies croisées entre le cyprès et certains fruits comme la pêche ou les agrumes", indique le Dr Clarisse Santos, pneumopédiatre à Lille. De ce fait, certaines personnes présenteront un syndrome oral avec :
- un prurit des lèvres (démangeaisons),
- un œdème labial
- une sensation de picotement dans la bouche lorsqu'elles mangent ce type de fruit sous forme crue.
Quel est le diagnostic ?
Le diagnostic de l'allergie au pollen de cyprès se fait sur la base de tests cutanés réalisés chez un médecin allergologue, complétés si nécessaire par une analyse de sang pour doser les IgE (immunoglobulines E) spécifiques, des anticorps naturellement présents dans l'organisme.
Quels sont les traitements ?
Il existe plusieurs solutions pour soulager l'allergie au cyprès :
- les mesures dites environnementales (bons gestes),
- les médicaments
- la désensibilisation.
Bons gestes
"Nous conseillons aux patients allergiques d'aérer leur habitation plutôt le matin lorsque le pic de pollen est au plus bas et d'éviter les activités à l'extérieur (sport, balade) quand le temps est sec, ensoleillé et venteux, précise la pneumopédiatre. Il est également recommandé de rouler les fenêtres fermées, de se laver les cheveux le soir en rentrant chez soi, de changer régulièrement ses taies d'oreiller et de ne pas sécher le linge en extérieur". La spécialiste recommande aux personnes allergiques de consulter régulièrement le site du Réseau National de Surveillance Aérobiologique (R.N.S.A.) ou de télécharger les applications mobiles du type Alerte Pollens ou Ma Vie d'Allergik pour être informé du risque pollinique.
Médicaments
En complément de ces consignes, si l'allergie au pollen est trop handicapante au quotidien, le médecin pourra prescrire un collyre et un spray nasal à base d'antihistaminiques ou de corticoïdes pour soulager le patient. "En fonction de la sévérité de l'allergie, il est également possible de donner des antihistaminiques par voie orale pendant toute la période pollinique, voire de les démarrer un peu en amont de celle-ci".
Désensibilisation au pollen de cyprès
Lorsque les répercussions de l'allergie impactent fortement la qualité de vie du patient, il est possible d'entreprendre une désensibilisation. "Celle-ci s'effectue en injection sous-cutanée à raison d'une fois par semaine ou par voie orale (sublinguale) une fois par jour, explique le Dr. Santos. Si on obtient de très bons résultats sur la réduction des symptômes, il faut savoir qu'un traitement par désensibilisation prend du temps : entre 3 à 5 ans".
Allergie au pollen de cyprès et huiles essentielles : lesquelles choisir ?
"Les huiles essentielles sont à manipuler avec une extrême prudence et surtout à proscrire en cas d'allergie" conclut la spécialiste.
Merci au Dr Clarisse Santos, pneumopédiatre à Lille.