Carcinome basocellulaire : symptômes, complications, comment soigner ?
Le carcinome basocellulaire représente 70% des cancers de la peau. Favorisé par des expositions solaires répétées, il se développe le plus souvent au niveau du visage (paupières, lèvres, front...), du cuir chevelu et du cou, à partir de 60 ans. Éclairage de la dermatologue Marie Estelle Roux.
Définition : qu'est-ce qu'un carcinome ?
Un carcinome basocellulaire est un cancer de la peau qui prend naissance, comme son nom l'indique, dans les couches basales de la peau. Dans ces couches naissent de nouvelles cellules, qui sont ensuite poussées vers la surface de la peau. C'est l'un des cancers cutanés les plus fréquents chez l'adulte, il représente 70 % des cancers de la peau. Le carcinome basocellulaire (et spinocellulaire) est beaucoup plus fréquent que les mélanomes, mais ils sont moins dangereux.
Carcinome spinocellulaire, épidermoïde ou basocellulaire ?
Le carcinome épidermoïde ou spinocellulaire est un cancer de la peau qui se développe à partir des kératinocytes, mais sur une partie un peu plus superficielle de l'épiderme. C'est une différence de maturation de la cellule kératinocytaire atteinte.
Quelles sont les causes ?
• Le soleil est la première des causes. Le carcinome basocellulaire se développe sur les zones exposées de façon intermittente et intense : le visage, le cou, le décolleté, le haut du dos, le dos, les avant-bras.
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• Des maladies : Certaines maladies génétiques prédisposent à ces cancers. Ce sont des maladies qui donnent une fragilités vis-à-vis du soleil, comme le syndrome de Gorlin qui est une maladie provoquant un développement de très nombreux carcinomes basocellulaires.
• La radiothérapie peut également favoriser le développement de ce type de cancer.
Qui sont les personnes les plus à risque ?
"Les personnes au phototype clair : peau claire, yeux clairs, cheveux clairs… Les habitants de la Bretagne sont aussi souvent prédisposés à cause de leurs origines celtiques" explique le docteure Roux.
Une lésion qui ne cicatrise pas au bout de 6 semaines doit faire l'objet d'une consultation chez un dermatologue.
Quels sont les symptômes ?
Le cancer basocellulaire survient sur une peau apparemment saine, sans lésion préexistante, le plus souvent chez des sujets à peau claire en zone photo-exposée. "D'apparence peu inquiétante, c'est une petite lésion perlée sur la peau, un peu rosée ou brune, qui peut être de quelques millimètres à 1 cm, voire plus si on le laisse évoluer. Cette lésion peut légèrement saigner, cicatriser et saigner à nouveau; elle a tendance à ne jamais vraiment cicatriser" décrit la dermatologue.
Quelles sont les complications d'un carcinome ?
"Plus on attend, plus la lésion va s'agrandir. Le traitement est un traitement chirurgical, plus la cicatrice sera grande. C'est un cancer qui a une malignité locale, il n'envoie pas de métastases. Une fois le carcinome basocellulaire retiré, il ne revient pas" explique le docteure Roux. Ce type de cancer possède cependant un potentiel de destruction tissulaire important, particulièrement en cas de prise en charge inadaptée.
Qui et quand consulter ?
Une lésion qui ne cicatrise pas au bout de 6 semaines doit faire l'objet d'une consultation chez un dermatologue.
Quel est le diagnostic ?
Avec l'expérience, le dermatologue arrive à faire le diagnostic le plus souvent à l'œil nu. Le spécialiste utilise le dermatoscope, une loupe éclairante, qui permet de voir les différentes couches de la peau. La lésion est retirée et analysée.
Quels traitements pour le soigner ?
Le traitement d'un carcinomes basocellulaire doit être envisagé afin qu'il ne s'étende pas au niveau local et n'entraîne pas la perte de parties trop importantes du visage (nez, oreille...), quand celui-ci est atteint par la lésion.
• Un traitement chirurgical est le plus fréquemment proposé afin d'effectuer une exérèse de la lésion. Il est parfois nécessaire d'effectuer un second geste opératoire pour reconstruire la zone sur laquelle la lésion était située.
• Dans certaines formes de carcinome basocellulaire superficielles, le traitement peut consister en une chimiothérapie locale sous forme de crème, qui va creuser la lésion et détruire uniquement les cellules cancéreuses. " Cela évite la chirurgie, ce qui est intéressant pour des personnes très âgées ou des localisations où l'on ne peut pas opérer" souligne docteure Roux.
• Dans des cas plus évolués et plus exceptionnels, dans lesquels le carcinome est de grande taille et sur une localisation compliquée, près de l'œil, près de la narine, parfois une chimiothérapie est réalisée afin de réduire la lésion avant une chirurgie.
Quels sont le pronostic et les chances de guérison ?
Le pronostic est bon, puisque c'est une malignité locale sans pronostic vital en jeu. "En revanche, lorsqu'une personne a eu un carcinome basocellulaire, c'est qu'elle a été exposée de manière importante au soleil et risque donc d'en développer d'autres. Ce qui implique une surveillance régulière, le spécialiste revoit le patient à six mois, un an, et ensuite chaque année" prévient notre interlocutrice.
Prévention : comment éviter les risques ?
Afin d'éviter le développement d'un carcinome basocellulaire, il faut éviter l'exposition au soleil, particulièrement entre 12 heures et 16 heures et surtout durant l'enfance et l'adolescence. À l'âge adulte, sur toutes les zones les plus exposées au soleil, il faut appliquer de la crème solaire toutes les deux heures, porter des vêtements longs et un chapeau pour protéger les oreilles, le front, le nez, les tempes.
Merci au Dr Marie Estelle Roux, dermatologue.