Épanchement pleural : symptômes, causes, complications et ponction

Épanchement pleural : symptômes, causes, complications et ponction

L'épanchement pleural, ou pleurésie, désigne la présence de liquide dans la cavité pleurale. Comment se manifeste-t-il ? Quelles sont ses causes et comment le soigner ? Réponses avec le Dr Gilles Mangiapan, responsable de l'unité de pneumologie interventionnelle du CHI de Créteil.

Définition : qu'est-ce qu'un épanchement pleural ?

L'épanchement pleural désigne la présence de liquide dans la cavité pleurale : on parle également de pleurésie. La pleurésie correspond plus précisément à une inflammation de la plèvre. Cette membrane tapisse l'intérieur de la paroi thoracique permettant ainsi d'envelopper et de protéger les poumons. La pleurésie peut être sèche, cas où l'on parle plutôt de pleurite, ou avec présence de liquide, d'où le terme d'épanchement pleural. Cette affection est souvent suspectée devant des difficultés respiratoires, et la radiographie thoracique confirmera le diagnostic. 

Symptômes

"Le principal symptôme de la pleurésie, quelle qu'en soit la cause, c'est l'essoufflement, dû à la compression des poumons. En fonction des maladies à l'origine de l'épanchement pleural, une douleur au niveau du thorax peut apparaître : celle-ci n'est pas liée au liquide qui s'accumule mais au fait que la plèvre (enveloppe qui entoure la paroi thoracique) est enflammée par une maladie. C'est cette inflammation qui crée la douleur et qui crée la pleurésie", explique le Dr Mangiapan.

schéma épanchement pleural
Schéma d'un épanchement pleural © 123RF-designua

Causes

Les différentes causes de pleurésie peuvent être un traumatisme, une infection, une inflammation des structures voisines, une tumeur cancéreuse, parfois une insuffisance cardiaque, une maladie rénale ou du foie. "Lorsqu'il s'agit d'une maladie infectieuse, si on a de la fièvre c'est toujours une urgence thérapeutique", prévient le pneumologue.

Diagnostic

"À l'examen clinique, lorsque l'on écoute au stéthoscope le thorax d'un patient essoufflé, on n'entend pas la même chose. En temps normal, quand on fait une percussion, c'est-à-dire que l'on tapote dans le dos du patient, c'est tympanique (cela
résonne), alors que quand il y a du liquide qui s'accumule, le son est mat. De plus en plus de médecins généralistes sont équipés d'un échographe, ce qui permet de faire la différence très rapidement entre du liquide dans le thorax et un poumon normal. Ils peuvent ensuite orienter le patient vers un spécialiste qui décidera de faire des examens complémentaires pour traiter la cause de cette pleurésie 
", poursuit le Dr Mangiapian. À ce titre, plusieurs examens sont utiles quand on explore un épanchement pleural. Outre la radio du thorax qui montre les images de la pleurésie, on peut aussi faire une échographie pour repérer exactement où elle se situe, son abondance et s'il y a un retentissement.  

Quels traitements pour guérir d'un épanchement pleural ?

Le traitement de la cause peut faire disparaitre l'épanchement, mais parfois, le liquide doit être retiré à l'aide d'une aiguille pour identifier sa nature, et une opération chirurgicale peut être nécessaire pour prélever la plèvre lésée et éviter les récidives. "La première étape du traitement, c'est d'évacuer le liquide pleural : soit lors d'une ponction, soit via un drainage thoracique effectué sous anesthésie locale. En parallèle il faut traiter la maladie à laquelle la pleurésie est associée. Par exemple, si c'est une pleurésie qui révèle qu'il y a des métastases d'un cancer du sein, il faut faire un bilan et commencer rapidement le traitement pour éviter que le liquide ne revienne", tient à préciser le pneumologue.

Pourquoi une ponction ?

"La pleurésie, ce n'est pas une maladie mais un symptôme. Il existe plus de 60 causes de pleurésie, les deux principales étant les étiologies cancéreuses et les étiologies infectieuses avec la tuberculose et la pleurésie purulente qui constituent des urgences thérapeutiques absolues. Pour faire la différence entre ces différentes étiologies, on va effectuer une ponction de la plèvre, c'est-à-dire que l'on va prélever une certaine quantité de liquide pour pouvoir l'analyser. Cela va nous permettre de mettre en évidence la présence de germes, de cellules cancéreuses et d'évaluer l'inflammation. La ponction doit être effectuée sous anesthésie locale et guidée par l'échographie. Bien réalisée, elle ne fait absolument pas mal et n'entraîne aucune complication", indique le Dr Mangiapan. 

Complications

"La pleurésie peut tuer par les compressions qu'elle exerce sur les poumons, le cœur et le diaphragme mais pour l'éviter, il suffit d'évacuer le liquide. C'est donc plus la maladie en cause que la pleurésie elle-même qui risque d'engendrer des complications", conclut le spécialiste.

Merci au Dr Gilles Mangiapan, responsable de l'unité de pneumologie interventionnelle du CHI de Créteil.

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