Hormone antimüllérienne (AMH) : taux normal, bas, élevé
L'hormone antimüllérienne (AMH) est une hormone produite principalement par les cellules de la granulosa des follicules ovariens chez les femmes. Elle joue un rôle clé dans le développement des organes reproducteurs féminins et dans la régulation de la fonction ovarienne.
Quel est le rôle de l'hormone antimüllérienne ?
L'hormone antimüllérienne (AMH) est une hormone produite principalement par les cellules de la granulosa des follicules ovariens chez les femmes. "Elle joue un rôle clé dans le développement des organes reproducteurs féminins et dans la régulation de la fonction ovarienne", explique le Dr Céline Musset, gynécologue. Les hommes produisent également de l'AMH, mais chez eux, elle est produite par les cellules de Sertoli dans les testicules. "L'AMH a un effet inhibiteur sur le développement des canaux de Müller, qui sont les précurseurs des organes reproducteurs internes féminins, tels que l'utérus, les trompes de Fallope et le vagin. En inhibant le développement de ces structures, l'AMH contribue à la formation des organes génitaux externes féminins". L'AMH est utilisée comme un marqueur de la réserve ovarienne, c'est-à-dire la quantité des ovocytes restants dans les ovaires d'une femme. "La qualité des ovocytes étant liée à l'âge de la femme et non à sa réserve ovarienne. Les niveaux d'AMH diminuent naturellement avec l'âge jusqu'à la ménopause. L'AMH est parfois utilisée à tort comme un marqueur de fertilité, mais elle ne présage pas des chances de grossesse spontanée". En revanche, elle permet d'évaluer les chances de grossesse dans les techniques d'AMP et permet d'adapter le dosage des traitements de stimulation et planifier les traitements d'AMP.
Quel est le taux normal de l'hormone antimüllérienne ?
Les niveaux normaux d'hormone antimüllérienne (AMH) peuvent varier en fonction du laboratoire et des méthodes de mesure spécifiques utilisées. "En général, les niveaux d'AMH sont exprimés en nanogrammes par millilitre (ng/mL) de sang", poursuit la gynécologue.
► Les niveaux normaux chez les femmes en âge de procréer (20 à 40 ans) : environ 1 à 4 ng/mL.
► Les niveaux d'AMH tendent à diminuer naturellement avec l'âge. "Les femmes ménopausées ont généralement des niveaux très bas d'AMH, souvent inférieurs à 0,1 ng/mL. Cependant, la ménopause ne se diagnostique pas par le dosage de l'AMH, mais par le taux d'estradiol et de FSH".
"Il est souvent associé à la réalisation du compte des follicules antraux par échographie pelvienne, qui correspond au nombre de petits follicules ovariens inférieurs à 10 mm sur chaque ovaire, afin d'évaluer au mieux la réserve ovarienne". "Le dosage de l'AMH sous contraception hormonale peut être artificiellement abaissé, de manière réversible". C'est à prendre en compte dans l'interprétation des résultats. "Il est recommandé d'évaluer les résultats en conjonction avec d'autres dosages hormonaux tels que FSH, LH, prolactine et œstradiol". Ces études doivent être réalisées entre le troisième et le cinquième jour après le début des menstruations, car pendant cette période, les hormones sont dans un état basal et peuvent donc être comparées selon des valeurs de référence. "Chez les hommes, on ne dose pas en pratique courante l'AMH, même pour les hommes en PMA ou infertiles".
Comment doser l'AMH ?
Le dosage de l'AMH est généralement effectué dans le cadre de la fertilité féminine ou de la planification de la procréation assistée, mais il peut également être utilisé pour évaluer certaines conditions médicales. "Le dosage de l'AMH se fait par prise de sang, possible à n'importe quel moment du cycle menstruel, sur prescription médicale", confirme le médecin. Les résultats sont généralement disponibles après quelques jours. "Il est important de noter que le dosage de l'AMH ne fournit qu'une indication de la réserve ovarienne à un moment donné. Il ne prédit pas la fertilité future ni la capacité à concevoir".
Que signifie un taux d'AMH bas ?
Un taux d'AMH bas peut indiquer plusieurs choses, en fonction du contexte et de la situation de la personne. Cependant, en général, un taux d'AMH bas est souvent associé à une réserve ovarienne réduite. "Cela signifie que la quantité d'ovules restants dans les ovaires est inférieure à la normale pour l'âge de la personne, ce qui peut avoir des implications pour la fertilité et la planification de la grossesse", précise notre interlocutrice. Un taux d'AMH bas peut également être associé à une insuffisance ovarienne débutante (IOD). "Cela signifie que la femme pourrait atteindre la ménopause plus tôt que la moyenne, ce qui peut avoir un impact sur sa capacité à concevoir naturellement". Lorsque le taux d'AMH devient très bas, associé à un arrêt prolongé des règles et à une augmentation des taux de FSH dosés à plusieurs mois d'intervalle, il peut s'agir d'une insuffisance ovarienne prématurée (IOP), pour laquelle on peut avoir recours à un don d'ovocytes en cas de désir de grossesse.
Que signifie un taux d'AMH élevé ?
Un taux d'AMH élevé peut également avoir plusieurs significations en fonction du contexte et de la situation de la personne. Un taux d'AMH élevé peut indiquer une réserve ovarienne plus importante que la normale. Cela signifie qu'il y a potentiellement plus d'ovules présents dans les ovaires que la moyenne pour l'âge de la personne. "Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une condition hormonale courante chez les femmes, caractérisée par la présence de multiple follicules ovariens évoquant des "microkystes" à l'échographie, associé fréquemment à des irrégularités menstruelles (souvent cycles longs ou absence de règles), ainsi qu'à une hyper androgénie (augmentation de la testostérone sanguine, acné, hyperpilosité), conclut le Dr Musset. Les femmes atteintes du SOPK ont souvent des niveaux d'AMH élevés en raison de la présence d'un grand nombre de follicules ovariens bloqués à un stade immature".
Les femmes ayant un taux d'AMH élevé peuvent avoir une réponse ovarienne plus intense aux traitements de fertilité, tels que la stimulation ovarienne pour la fécondation in vitro (FIV). Cela signifie qu'un grand nombre d'ovules peuvent être stimulés et récoltés lors de ces procédures, ce qui peut augmenter les chances de succès.
Merci au Dr Céline Musset, gynécologue à la Clinique Belharra (Ramsay Santé) à Bayonne.