Hystérosalpingographie : quand, où et pourquoi la faire ?
L'hystérosalpingographie, ou hystérographie, est l'un des principaux examens réalisé dans le cadre d'un bilan de fertilité. En quoi consiste-t-il ? Comment s'y préparer ? Est-ce douloureux ? Le point avec le Dr Stéphan Octernaud, radiologue spécialisé dans l'imagerie de la femme au centre d'Imagerie Cardinet à Paris.
Définition : qu'est-ce qu'une hystérosalpingographie ?
L'hystérosalpingographie est une technique d'imagerie médicale permettant d'étudier l'intérieur de l'utérus, la cavité utérine, le relief de la muqueuse, c'est-à-dire la paroi interne, mais aussi le col de l'utérus. Elle permet également de visualiser les trompes de Fallope, qui font la jonction entre les ovaires et l'utérus. L'hystérosalpingographie nécessite l'injection d'une substance opaque aux rayons X dans l'utérus. Elle est injectée via une sonde en passant par les voies génitales avant de prendre des radiographies. "L'hystérosalpingographie consiste en une opacification de la cavité utérine et des trompes afin de faire un état des lieux, mais aussi d'améliorer un rétrécissement de de ces zones. Elle peut permettre de lever une cicatrice dans la cavité utérine (rétrécissement de la cavité consécutive à une fausse couche spontanée, une IVG ou une rétention placentaire) ou un obstacle obstruant les trompes (bouchon de glaire). Lorsque l'hystérosalpingographie révèle une trompe bouchée, il est possible, au cours de l'examen, de passer un cathétérisme tubaire sélectif pour la déboucher et éviter à la patiente de se faire opérer", précise le Dr Stéphan Octernaud, radiologue spécialisé dans l'imagerie de la femme.
Quand la faire ?
L'hystérosalpingographie est systématiquement réalisée lors d'un bilan de fertilité chez une patiente seule ou en couple, désirant une grossesse. Cet examen doit être effectué en première partie de cycle, soit entre le 8ème et le 12ème jour du cycle, car il ne faut pas avoir ses règles ni être susceptible d'être enceinte. "L'hystérographie étant un examen radiologique, les rayons X peuvent entraîner une fausse couche au premier trimestre. Elle doit impérativement être réalisée en dehors de toute infection", indique le spécialiste.
Où la faire ?
L'hystérosalpingographie peut être réalisée dans un centre d'imagerie médicale spécialisé.
Déroulé de l'examen
Après vous être dévêtue de la taille aux pieds, une manipulatrice radio vous invite à vous allonger sur le dos en position gynécologique. Elle procède à un interrogatoire pour rechercher d'éventuelles contre-indications à l'examen qui sont : la grossesse, l'infection et l'allergie au produit de contraste. Il vous explique le déroulé de l'examen et recense vos antécédents : est-ce qu'il y a déjà eu des grossesses, des opérations dans l'utérus, sur les trompes, est-ce qu'il y a de l'endométriose…Autant d'éléments qui vont permettre d'interpréter au mieux les images. " Puis, le radiologue arrive, fait un toucher vaginal pour repérer le col sur lequel il pose une ventouse sous spéculum. Il injecte hermétiquement le produit de contraste dans la cavité utérine et les trompes pour laver ces dernières et accéder au péritoine. Quand on obtient cette image de passage péritonéale, on sait avec certitude que la trompe est perméable : si on peut le faire dans un sens, cela signifie qu'un ovule peut très bien arriver dans l'autre sens. C'est l'image qui fait foi. Un autre cliché est réalisé 20 minutes plus tard pour s'assurer que le produit a bien été évacué par les trompes et qu'elles sont fonctionnelles ", commente le Dr Stéphan Octernaud. Le médecin donne ensuite son compte-rendu. Au total, il faut compter environ 40 minutes sur place, mais l'examen en lui-même ne dure que 5 minutes.
Comment s'y préparer ?
Un dosage sanguin de l'hormone HCG doit être réalisé 48h avant l'examen afin de s'assurer de l'absence de grossesse. Tout rapport sexuel non protégé est proscrit jusqu'à l'examen. Des antibiotiques sont administrés à la patiente en prévention, afin de stériliser la zone et d'éviter tout risque d'infection. " La flore vaginale constitue un équilibre très particulier dans lequel vivent des bactéries, or si on pousse cette flore dans les trompes qui possèdent un autre équilibre, cela peut créer une infection ", détaille le radiologue.
L'hystérosalpingographie favorise la fertilité.
Est-ce que ça fait mal ?
Si les trompes sont perméables et qu'il n'y a pas d'endométriose, l'examen peut se révéler gênant, au même titre qu'un examen gynécologique, mais rarement douloureux. "L'introduction du spéculum est souvent désagréable, mais c'est surtout la mise en place de la ventouse qui l'est car cela met en dépression la cavité utérine et entraîne un spasme comme des règles, nuance notre interlocuteur. En revanche, la présence d'endométriose ou une trompe bouchée peuvent rendre l'examen très douloureux, auquel cas de la cortisone ou de la morphine sont administrés pour calmer la douleur."
Quels sont les risques ?
Les seuls risques associés à l'hystérosalpingographie sont l'infection et l'allergie. En cas d'infection, des antibiotiques sont prescrits pendant 10 jours.
Quand peut-on faire l'amour après ?
Il est possible d'avoir des rapports sexuels le jour même. Parce qu'elle lave, déploie et booste les trompes, l'hystérosalpingographie favorise la fertilité. "Plusieurs études ont démontré qu'1/3 des femmes tombent enceintes au cours des 6 mois suivant l'examen, ce qui correspond au 1/3 de fertilité : 1/3 sperme, 1/3 ovulation et 1/3 trompes. Dans de plus rares cas, des causes génétiques et auto-immunes peuvent être à l'origine de l'infertilité. Certaines femmes développent des anticorps contre le sperme ou contre les embryons", souligne le Dr Stéphan Octernaud.
Quelles sont les contre-indications ?
Il existe trois principales contre-indications à l'examen : une infection vaginale en cours, une grossesse et l'allergie au produit de contraste.
Quel est le prix et est-ce remboursé ?
La base de remboursement par la sécurité sociale est de 123,18 euros. Des dépassements d'honoraires sont souvent pratiqués. Ils oscillent généralement entre 50 et 150 euros.
Merci au Dr Stéphan Octernaud, radiologue spécialisé dans l'imagerie de la femme au centre d'Imagerie Cardinet à Paris.