Covid ou allergie au pollen : gorge, symptômes, différences

Covid ou allergie au pollen : gorge, symptômes, différences

Les allergies aux pollens battent leur plein en ce moment et l'épidémie de Covid-19 est toujours présente. Comment faire la différence entre le rhume de l'allergie ou du Covid ? Quand le nez pique ? Quand on tousse ? Infos pratiques.

Nez qui coule, éternuement, rhume, démangeaisons, gorge qui gratte... Les symptômes allergiques peuvent être confondus avec une infection Covid-19. Et comme les pollens sont de retour en ce moment, pas facile de s'y retrouver ? Liste des recommandations pour les allergiques en pleine pandémie Covid-19. 

Quelles différences entre les symptômes d'une allergie et du Covid ?

Une allergie au pollen peut ressembler à une infection Covid-19 quand elle se manifeste par :

  • des éternuements,
  • un nez qui coule,
  • une fatigue,
  • une toux,
  • des problèmes respiratoires pour les asthmatiques.

Mais l'infection Covid entraîne d'autres symptômes que l'on ne retrouve pas dans l'allergie, principalement "le syndrome grippale avec douleurs, courbatures et présence de fièvre" explique le Dr Albanne Branellec, allergologue à Paris. "La fièvre est témoin d'une infection, l'allergie provoque une fatigue mais jamais de fièvre ni de douleurs musculaires."

Peut-on avoir de la fièvre à cause d'une allergie ?

Non, répond notre interlocutrice.  "La fièvre est témoin d'une infection, l'allergie provoque une fatigue mais jamais de fièvre ni de douleurs musculaires."

Une allergie peut-elle entraîner un mal de gorge ?

Une allergie peut être à l'origine de douleurs de la gorge et s'accompagne la plupart du temps de démangeaisons du palais (la fameuse impression de "gorge qui gratte"). Elle peut notamment être provoquée par le pollen, les acariens, les animaux ou encore la poussière. Le Covid-19 aussi. Si un mal de gorge persiste, autant faire un test antigénique en pharmacie (le plus rapide) ou PCR (en laboratoire) si d'autres symptômes se cumulent (fièvre, toux, courbatures...). Les autotests sont à répéter pour être plus fiables.

Comment distinguer le rhume de l'allergie ou du Covid ?

Qui dit rhume dit nez bouché. Un symptôme que l'on peut avoir quand on est allergique au pollen et quand on est contaminé par le virus du Sars-Cov-2. "La perte ou diminution de l'odorat avec obstruction nasale (nez bouché) en cas d'allergie est bien connue et reconnue par les patients allergiques habitués à leurs symptômes" confirme l'association Asthme et Allergies. Mais la différence est qu'en cas d'allergie, on n'a plus l'odorat parce que le nez est bouché. Alors qu'en cas d'infection Covid, la perte de l'odorat est constatée sans qu'il n'y ait d'obstruction nasale ni de rhume. On peut aussi être vraiment enrhumé et avoir le Covid mais d'autres symptômes sont alors associés généralement comme des maux de tête, un état fébrile, des frissons... 

Peut-on prendre des antihistaminiques si on a le Covid ?

Les personnes allergiques ont une sensibilité accrue aux infections virales respiratoires, ce qui en font des patients plus fragiles. "Les patients allergiques aux pollens doivent plus que jamais poursuivre leur traitement de fond (même en période épidémique de Covid, ndlr). Les inhalateurs bien sûr, mais également les antihistaminiques oraux, qui permettent de limiter la libération d'histamine dans l'organisme. C'est en effet cette histamine qui favorise les mécanismes inflammatoires" explique le Dr Albanne Branellec, allergologue à ParisEn cas de manifestations allergiques (rhinite, yeux larmoyants, crises d'éternuement), il est possible de prendre rendez-vous avec un allergologue afin de se faire prescrire un traitement adapté.

Les personnes qui sont traitées en continu par des corticoïdes en comprimés ne doivent surtout pas les stopper.

→ Dans votre nez, vous pouvez vous faire prescrire un antihistaminique sans corticoïdes, par exemple Allergodil, et Opticron en collyre si besoin. "On préconise l'arrêt des corticoïdes par voie nasale, car ils ne sont pas indispensables" précise le Dr Branellec.

Les asthmatiques peuvent-ils prendre de la cortisone ?

Les asthmatiques sont considérés comme patients à risque en cas d'infection Covid-19 en raison d'une pathologie respiratoire sous-jacente.

  • Continuer de traiter en cas de crise : " Contrairement aux anti-inflammatoires non stéroïdiens, les corticoïdes par voie générale ne sont pas associés à une aggravation des infections au COVID 19"  a expliqué l'Association Asthme et Allergie dans un communiqué du 30 mars 2020. Il est donc important de garder la même attitude que d'habitude vis-à-vis des crises et exacerbations d'asthme, et de les traiter par quelques jours de corticoïdes par voie générale. La priorité est de stabiliser l'état respiratoire, dans la mesure où un asthme sous-jacent instable est un réel facteur de risque de complication de toute infection virale, Covid-19 compris. Cela permet également d'éviter plus que jamais les hospitalisations dans ce contexte épidémique (risque de contamination et manque de place en réanimation). 
  • Les corticoïdes par voie générale sont : Solupred®, Celestene®, Prednisolone®, Prednisone®.
  • Les corticoïdes en comprimés (par voie orale) pendant quelques jours doivent être pris en cas de déstabilisation de votre asthme comme d'habitude. Mais compte tenu de l'épidémie de coronavirus il est important et indispensable de recontacter votre médecin.
  • "On préconise l'arrêt des corticoïdes par voie nasale, car ils ne sont pas indispensables" ajoute le Dr Branellec.

Peut-on se faire désensibiliser ? 

  • Si vous n'avez pas de signes d'infection par le Covid-19 :

→ Si vous avez une désensibilisation en cours, que cette désensibilisation est efficace et bien tolérée, il n'y a pas de raison de l'interrompre d'après les données actuelles. En cas de doutes, vous pouvez prendre l'avis de votre allergologue (ils sont nombreux à proposer des téléconsultations pendant cette période de confinement)

→ Si votre désensibilisation vous provoque des réactions plus importantes, et que vous ne pouvez pas joindre votre allergologue, il est préférable de l'interrompre le temps de l'épidémie, puis ensuite de reprendre progressivement avec les conseils de votre allergologue. Une interruption de quelques semaines n'est pas catastrophique, on peut ensuite reprendre progressivement sans perdre le bénéfice du traitement.

→Si vous deviez démarrer une désensibilisation, mieux vaut différer le début du traitement et attendre la fin de l'épidémie.

  • Si vous êtes atteints par le Covid-19, arrêtez votre désensibilisation le temps d'être guéri.

Comment limiter les effets des allergies ? 

  • Aérer les maisons sans laisser les fenêtres ouvertes trop longtemps. Aérer de préférence tôt le matin et tard le soir, quand il fait plus froid, ou quand il pleut. Fermer bien en cas de vent.
  • Passer régulièrement l'aspirateur pour éliminer les poils,
  • Bien poursuivre leur traitement de fond.

Merci au Dr Albanne Branellec, allergologue à Paris.

Sources :

Page Spéciale COVID-19 – Asthme & Allergies.

Bulletin du Réseau national de surveillance aérobiologique - RNSA.

Les allergies saisonnières sont de retour, même confinés ! Les conseils de prévention d'Hubert Bigot, médecin ORL – Thermes de Saint-Gervais Mont Blanc. 9 avril 2020.