Varices vulvaires : à quoi ça ressemble, comment les soigner ?

Les varices vulvaires se caractérisent par la dilatation du diamètre des veines situées au niveau de la vulve. Différents facteurs favorisent l'apparition de cette affection vasculaire.

Varices vulvaires : à quoi ça ressemble, comment les soigner ?
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Les varices vulvaires se caractérisent par la dilatation du diamètre des veines situées au niveau de la vulve. Différents facteurs favorisent l'apparition de cette affection vasculaire, telles que les variations hormonales (grossesse, ménopause), une insuffisance veineuse chronique ou le syndrome de congestion pelvienne. Des solutions efficaces et naturelles existent pour soulager les douleurs et les inconforts provoqués par les varices vulvaires, comme les veinotoniques, le port d'une culotte de contention ou l'application de froid.

C'est quoi des varices vulvaires ?

Les varices vulvaires sont des veines dilatées qui apparaissent au niveau de la vulve (grandes lèvres externes). Les varices vulvaires ne sont pas toujours visibles à l'œil nu. Lorsqu'elles sont visibles, la veine peut être gonflée, bleutée, boursouflée ou tortueuse.

A quoi ça ressemble ?

Les varices vulvaires peuvent prendre plusieurs aspects :

  • La dilatation est bleutée, la paroi veineuse est molle et dépressible ;
  • La veine est gonflée de manière unilatérale (sur une seule lèvre externe) ;
  • La veine est anormalement dilatée, provoquant une saillie de la lèvre.

"C'est un sujet tabou et difficile à aborder"

Les symptômes des varices vulvaires

Les varices vulvaires sont inconfortables ou réellement handicapantes au quotidien. Les principaux symptômes sont :

  • Une sensation de pesanteur au niveau du pelvis et de la vulve ;
  • Des démangeaisons parfois fortes ;
  • Une impression de vulve gonflée ;
  • Des douleurs pouvant être insupportables en position debout ;
  • Des difficultés à marcher ou à lever les jambes ;
  • Des douleurs exacerbées lors des rapports sexuels ou en période de règles.

Certaines femmes ne présentent aucun symptôme, les varices vulvaires pouvant être asymptomatiques. "C'est un sujet tabou et difficile à aborder. De plus, une varice vulvaire n'est pas toujours visible en position allongée, d'où l'importance de l'auscultation en position debout lors de la consultation gynécologique ou avec la sage-femme", précise Emmanuelle Santos, fondatrice d'Herapreg, une entreprise ayant pour vocation d'apporter des solutions concrètes à ces douleurs.

Quelles sont les causes des varices vulvaires ?

Les principales causes de varices vulvaires sont les reflux veineux, les obstacles au drainage veineux pelvien et les variations hormonales ; c'est pourquoi elles apparaissent principalement pendant la grossesse. Lorsqu'elles surviennent au moment de la ménopause, elles sont causées par la perturbation hormonale, mais aussi par une perte de la tonicité des parois veineuses.

Pendant la grossesse : pourquoi, que faire ?

Les varices vulvaires concernent entre 7 et 10 % des femmes enceintes alors que le syndrome de congestion pelvienne (varices pelviennes chroniques) touche ⅓ des multipares (femmes ayant déjà eu un ou plusieurs enfants) présentant des douleurs pelviennes chroniques. Ce phénomène s'explique par le bouleversement hormonal, associé à une élévation du volume sanguin pendant la grossesse. Elles surviennent le plus souvent vers le 3e mois de grossesse, pour disparaître après l'accouchement en 3 à 5 semaines, dans 90 % des cas. L'accouchement par voie basse reste possible en cas de varices vulvaires, les complications restant rares. La culotte de contention soulage les douleurs et sensations de pesanteur des varices vulvaires et pelviennes, grâce à la compression du flux sanguin. Elle a une action mécanique en comprimant légèrement les grandes lèvres de la vulve et le bas-ventre. La culotte de contention permet aux femmes concernées de rester plus longtemps debout sans inconfort. Les gestes naturels énoncés après sont également efficaces pour soulager rapidement les varices vulvaires lors d'une grossesse. Dans le cas d'une grossesse, la multiparité ou une insuffisance veineuse déjà existante favorise l'apparition de varices vulvaires. Elles disparaissent généralement après l'accouchement et ne nécessitent alors aucune exploration. Dans le cas contraire, il faut en parler à son médecin. Si les varices vulvaires persistent après l'accouchement, il est nécessaire de vérifier la présence et l'importance de varices pelviennes (veines dilatées au niveau du pelvis, c'est-à-dire du petit bassin), via un examen d'imagerie médicale. "Les femmes affectées par des varices vulvaires persistantes ont probablement des varices pelviennes", précise Emmanuelle Santos.

Le syndrome de congestion pelvienne

Le syndrome de congestion pelvienne se caractérise par la présence de veines situées dans le petit bassin qui s'encombrent de sang, se dilatent et se tordent, elles ne provoquent pas systématiquement de varices au niveau de la vulve. Les symptômes sont différents selon la localisation des varices :

  • Ovaires : douleurs et pesanteur ;
  • Rectum : hémorroïdes et troubles digestifs ;
  • Vessie : symptômes similaires à ceux d'une cystite ;
  • Vagin : douleurs lors des rapports sexuels.

Les symptômes de la congestion pelvienne étant très proches de ceux de l'endométriose, de nombreuses femmes subissent une errance médicale parfois très longue et très difficile à vivre. "Heureusement l'association de patientes SCP France et de nombreux professionnels de santé aspirent à mieux faire connaître ce syndrome afin d'améliorer la prise en charge et le parcours de soins des femmes concernées", confesse Emmanuelle Santos. Pour poser le diagnostic de syndrome de congestion pelvienne et le distinguer de l'endométriose, l'examen médical est primordial. Dans un second temps aura lieu une échographie doppler pelvienne pour visualiser et constater la présence de varices au niveau pelvien.

Comment soulager les varices vulvaires ?

► Les veinotoniques : Un traitement veinotonique, appelé aussi médicaments phlébotropes, est indiqué afin de renforcer la paroi veineuse. Ces médicaments peuvent être efficaces pour soulager les douleurs liées à l'insuffisance veineuse chronique.

► Les collants et bas de contentionEn cas de varices vulvaires, les collants ou les bas de contention sont inefficaces sur la compression de zone vulvaire. Néanmoins, ils aident à améliorer le retour veineux : ils sont donc très fortement recommandés.

► L'activité physique : Lorsqu'elle reste possible l'activité physique régulière est le meilleur remède, car elle améliore le retour veineux et augmente le seuil de résistance à la douleur. La marche est l'une des meilleures activités à faire lorsque l'on commence à être gênée par des varices vulvaires.

► La physiothérapie : Elle aide à améliorer le retour veineux et à diminuer les douleurs du périné.

Le traitement par embolisation quand les varices persistent

Lorsque les varices vulvaires persistent, elles peuvent être une indication du traitement par embolisation, excepté lors d'une grossesse. "L'embolisation est une technique mini-invasive : grâce à une piqûre au niveau du pli de l'aine, nous explorons le réseau veineux. L'objectif est de boucher des communications spécifiques avec les veines des grandes lèvres afin que les varices ne soient plus symptomatiques et à minima, limiter les douleurs et l'impact sur la vie des patientes", indique le docteur Quentin Sénéchal, radiologue interventionnel. "Le traitement par embolisation propose deux techniques différentes. En cas de varice vulvaire isolée, nous injectons un agent sclérosant afin de détruire la paroi veineuse (Sclérothérapie). S'il s'agit du syndrome de congestion pelvienne, de reflux veineux ou de varices à l'intérieur du pelvis, autour des organes génitaux, nous réalisons une embolisation. Nous supprimons toute communication avec les veines et les varices vulvaires afin de réduire le gonflement et de faire en sorte qu'elles ne soient plus symptomatiques." Le type d'anesthésie dépend de la technique d'embolisation utilisée. "L'objectif est de réussir à faire sortir les patientes du cercle de la douleur chronique, prise en compte pour choisir le type d'anesthésie et la prise en charge post-embolisation, explique le Docteur Sénéchal. Le traitement dure entre 30 à 60 minutes, selon la technique utilisée." La douleur en post-opératoire est très variable d'une patiente à une autre. La prise d'antalgiques fait partie de la prise en charge, tout comme les soins infirmiers à domicile. "Après un traitement par embolisation, il est indispensable de s'hydrater correctement et de marcher, indique le médecin spécialiste. Ce syndrome n'est pas si rare : dans notre cabinet (Saint-Denis), nous avons environ 1 000 patientes par an et à peu près 300 embolisations chaque année." L'embolisation s'inscrit dans une prise en charge globale, avec de la kinésithérapie du pelvis, un traitement psychologique si les répercussions sont fortes, des séances d'EMDR (thérapie par les mouvements oculaires) ou encore la sophrologie. "Nous utilisons aussi la culotte de contention. La prise en charge est également nutritionnelle : les patientes peuvent rencontrer des problèmes d'ordre digestif, comme de la diarrhée ou de la constipation. Les conseils nutritionnels, comprenant une alimentation anti-inflammatoire avec parfois une supplémentation en vitamines nécessaire dans certains cas, font donc partie de la prise en charge."

Que faire en cas de varices vulvaires douloureuses ?

La culotte de contention est un accessoire qui peut être utile pour les femmes souffrant de cette affection veineuse. "Je suis partie d'un simple constat : un geste soulage efficacement et immédiatement toutes les femmes atteintes de varices pelviennes ou vulvaires : la compression. Nous avons alors conçu une culotte de contention (Pelvinity) pour éliminer les sensations de pesanteur au niveau de la vulve et du bas-ventre. Cette culotte est ajustable grâce à des sangles élastiques et se porte en toute discrétion par dessus le sous-vêtement du quotidien", explique Emmanuelle Santos. Cette culotte de contention fonctionnerait aussi en cas de prolapsus génito-urinaire, couramment appelé "descente d'organes". "En apportant un maintien confortable au plancher pelvien, elle permet un soulagement des sensations de pesanteurs incommodantes". défend la fondatrice d'Herapreg.

Les gestes naturels pour soulager immédiatement les douleurs

  • Application de froid ;
  • Surélévation des pieds du lit et des jambes au repos ;
  • Les massages du bas vers le haut (sauf sur les varices) ;
  • La marche ;
  • Éviter les vêtements serrés, l'exposition solaire, de croiser les jambes ou de les mettre en tailleur.

Merci à Emmanuelle Santos, fondatrice d'Herapreg et créatrice de la culotte de contention Pelvinity et au docteur Quentin Sénéchal, radiologue interventionnel.