Transfert d'embryon : déroulé, indications, taux de réussite
Dernière étape d'une PMA, le transfert d'embryon consiste à placer un ou deux embryons dans la cavité utérine. Quelles sont les indications ? Le protocole ? Le taux de réussite ? Explications avec la Dre Julie Benard, spécialisée en médecine de la reproduction et endocrinologie gynécologique.
Définition : qu'appelle-t-on un transfert d'embryon ?
Le transfert d'embryon correspond à une pratique médicale utilisée dans le cadre de la procréation médicalement assistée (PMA). Il correspond à la réimplantation dans la cavité utérine, après une technique de fécondation réalisée hors du corps, de l'œuf fécondé après que les premières étapes de divisions cellulaires aient débuté.
Quelles sont les indications ?
Deux techniques permettent d'obtenir un embryon au laboratoire soit in vitro :
- la Fécondation In Vitro (FIV) classique (ou conventionnelle) au cours de laquelle les ovocytes prélevés par ponction sont mis en présence de plusieurs milliers spermatozoïdes puis tout est replacé dans un incubateur. La fécondation se fait toute seule ;
- la FIV avec ICSI (de l'anglais signifiant injection de sperme intracytoplasmique) où après les mêmes étapes de recueil, le/la biologiste sélectionne un spermatozoïde mobile et l'injecte directement dans l'ovocyte à l'aide d'une pipette.
Ces techniques sont utilisées en cas de difficultés pour un couple d'avoir un enfant, après l'analyse par différents tests de la cause de l'infertilité, ou en cas d'échecs d'autres techniques de PMA comme les inséminations intra-utérines.
Technique : comment se passe un transfert d'embryon ?
Au préalable, la patiente doit suivre la procédure commune à la FIV classique et à l'ICSI, qui repose sur une stimulation hormonale, un recueil des ovocytes par voie transvaginale quand ils sont jugés mûrs, soit après 10 à 12 jours de traitement, et le recueil de sperme chez l'homme. "Puis, on fait se rencontrer les gamètes, spermatozoïde et ovocytes, par la technique de FIV conventionnelle ou par l'ICSI. On laisse ensuite les embryons se développer dans l'incubateur. Le transfert d'embryon est ensuite réalisé par le gynécologue et ne nécessite aucune anesthésie. Dès lors que des embryons ont été obtenus, le médecin va en transférer un ou deux dans l'utérus au moyen d'un fin cathéter avec un guidage échographique au moyen d'une sonde placée sur le ventre de la patiente afin de repérer le passage du cathéter dans l'utérus et de déposer l'embryon au bon endroit. Ensuite, l'étape de l'implantation peut débuter", explique la Dre Julie Benard.
A quel moment du cycle ?
"Au cours d'une procédure de FIV, nous allons prendre le contrôle du cycle de la patiente", indique la spécialiste. La stimulation ovarienne, qui dure environ 14 jours consiste pour la patiente à prendre deux type de produits : injections d'hormone folliculo-stimulante afin de permettre une croissance multifolliculaire et un second traitement ayant pour but de bloquer l'ovulation, la plupart du temps sous forme d'injections également. Lorsque les follicules ont atteint une taille suffisante, une dernière injection est réalisée afin de déclencher l'ovulation. Le recueil des ovocytes a lieu 35-36 heures après celle-ci. Un ou deux embryons seront transférés 3 à 5 jours après la fécondation.
Quel est le taux de réussite ?
Le taux de succès de la fécondation varie selon plusieurs facteurs, dont l'âge. Il est estimé à 25-30% par cycle.
Combien de temps entre deux transferts ?
"Après un transfert d'embryon, un test de grossesse par prise de sang est effectué. Si celui-ci est négatif, il est possible de faire un autre transfert lors du cycle suivant s'il y a des embryons congelés. Il faudra préparer l'utérus dans le but d'accueillir un embryon", informe notre interlocutrice.
Quels conseils après un transfert d'embryon ?
Il est déconseillé d'avoir des rapports sexuels deux jours après l'intervention
Après un transfert d'embryon, qu'il soit frais ou congelé, il est recommandé de se reposer si on en ressent le besoin. Il est primordial d'éviter la piscine, les bains et les spas durant les deux semaines suivant le transfert. En revanche, les douches sont autorisées. Il n'existe pas de contre-indications particulières, il est possible de travailler, de faire du sport en évitant les activités trop intenses, et d'avoir des rapports sexuels deux jours après l'intervention. En parallèle, il est important d'adopter une alimentation variée et équilibrée. "Il faut, tant que possible, mener une vie normale. Mais cette période d'attente entre le transfert d'embryon et le test de grossesse s'avère souvent la plus éprouvante sur le plan psychologique et représente une source de stress considérable", tient à préciser la Dre Julie Benard.
Merci au Dre Julie Benard, spécialisée en médecine de la reproduction et endocrinologie gynécologique.