ICSI : principe, déroulement, taux de réussite, quels cas ?
L'ICSI désigne une technique de procréation médicalement assistée (PMA), variante de la FIV, qui consiste à injecter un spermatozoïde dans un ovocyte. Dans quels cas la faire ? Quel taux de réussite ? Réponses avec Dre Julie Benard, spécialisée en médecine de la reproduction et endocrinologie gynécologique
Définition : qu'est-ce qu'une ICSI ?
L'ICSI, injection intracytoplasmique de spermatozoïdes, est une variante de la fécondation in vitro. Il existe deux façons d'obtenir des embryons en laboratoire :
- la FIV dite conventionnelle dans laquelle on met en contact les ovocytes et les spermatozoïdes afin que la fécondation s'effectue de manière naturelle, toute seule mais in vitro.
- l'ICSI, qui va répondre à des pathologies masculines. "Devant des altérations spermatiques, on va réaliser une fécondation vraiment assistée. Après avoir sélectionné et isolé un spermatozoïde mobile dans une micropipette, le biologiste va l'injecter directement dans le cytoplasme de l'ovocyte", indique la Dre Julie Benard.
Quelles sont les indications ?
Cette méthode est privilégiée chez les hommes ayant un nombre trop faible de spermatozoïdes
L'ICSI est principalement indiquée en cas d'altérations spermatiques majeures. Cette méthode est privilégiée chez les hommes présentant une incompétence des spermatozoïdes, notamment en cas d'oligo-asthéno-tératospermie, à savoir un nombre trop faible de spermatozoïde, une diminution de leur mobilité et une augmentation des formes anormales. Enfin, l'ICSI est indiquée après des échecs de fécondation lors d'une FIV conventionnelle.
Principe : comment se déroule une ICSI ?
"Le déroulement d'une ICSI est sensiblement le même que pour une FIV classique, à savoir une stimulation hormonale pour la patiente, un recueil des ovocytes que l'on va débarrasser de leurs cellules pour ne garder que l'ovocyte mature, et un recueil de sperme pour le patient. Sous microscope, le biologiste va choisir un spermatozoïde mobile, le prélever avec une micropipette puis l'injecter dans le cytoplasme de l'ovocyte. Le lendemain, on va contrôler dans l'incubateur si une fécondation a été obtenue. L'embryon est ensuite laissé en culture quelques jours, généralement 5 jours, c'est ce que l'on appelle le stade blastocyte, puis on le transfère dans l'utérus de la patiente avec un fin cathéter et de manière écho-guidée", explique la spécialiste.
Quel est le taux de réussite ?
Le taux de succès par transfert s'élève à 25-30%
"Le taux de réussite de l'ICSI dépend de plusieurs facteurs, notamment de l'âge de la patiente. Globalement, le taux de succès par transfert s'élève à 25-30%", observe notre interlocutrice.
Quels sont les risques et inconvénients ?
"Les risques de l'ICSI sont ceux liés à la stimulation hormonale pour la patiente (hyperstimulation ovarienne notamment), les risques inhérents à la ponction avec risque de saignement, d'infection ou de lésion des organes pelviens. Mais le risque majeur reste celui de l'échec. En revanche, il n'y a aucun risque pour l'homme", informe la Dre Julie Benard.
Quel est le prix et est-ce remboursé ?
En France, il est possible de faire quatre tentatives de FIV ou d'ICSI, prises en charges par l'Assurance Maladie jusqu'à la 43ème année de la femme. Un cycle de FIV complet coûte environ 4 100€.
Merci au Dre Julie Benard, spécialisée en médecine de la reproduction et endocrinologie gynécologique