Échec d'une IVG : signes, taux, médicamenteuse, chirurgicale

Rare, l'échec d'une interruption volontaire de grossesse (IVG) est tout de même possible, principalement lorsqu'il s'agit d'un avortement médicamenteux. Il est alors nécessaire de faire attention à quelques signes et de ne pas hésiter à consulter un gynécologue ou une sage-femme.

Échec d'une IVG : signes, taux, médicamenteuse, chirurgicale
© 123rf-fizkes

Selon les derniers chiffres de la Drees publié en 2019, 232 200 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été enregistrées en France cette année-là. Le taux de recours est à son niveau le plus élevé depuis 1990 et atteint 15,6 IVG pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans en métropole. Ce sont les jeunes femmes de 20 à 29 ans qui restent les plus concernées, leur taux de recours étant de 27,9 IVG pour 1 000 femmes en France entière, indique la Drees. À l'hôpital, la part des IVG instrumentales (chirurgicales) continue de décroître : elle est de 41 %, soit 30 % du total des IVG.

Quel est le taux d'échec de l'IVG médicamenteuse ?

Le risque d'échec d'une interruption volontaire de grossesse médicamenteuse est faible : de 2 à 5 %, selon les chiffres communiqués par le ministère de la Santé. Son taux de réussite étant de 95%.

Quel est le taux d'échec de l'IVG chirurgicale ?

Le risque d'échec d'une IVG par aspiration est très faible, d'après le guide de l'interruption volontaire de grossesse du ministère de la Santé mais il n'y a pas de chiffres données. En revanche, le ministère indique un taux de succès d'environ 99,7 %.

Quelles sont les causes d'échec d'une IVG ?

Certains antécédents médicaux, gynécologiques ou obstétricaux peuvent augmenter le risque d'échec d'un avortement médicamenteux. Voici quelques facteurs d'échec d'une IVG médicamenteuse :

  • La multi-gestité (nombre de grossesse confirmée) est un facteur de risque significatif d'échec. Car les médicaments semblent avoir moins d'efficacité pour arrêter la grossesse.
  • Le taux d'échec augmente proportionnellement à l'avancement du terme (plus efficace à 7 SA qu'à 9 SA).
  • Une visite de contrôle précoce après l'IVG est une source de non diagnostic d'échec.

Concernant l'IVG chirurgicale, un échec peut survenir en cas :

  • D'aspiration insuffisante si l'intervention est réalisée précocement,
  • De malformation utérine (l'utérus bicorne par exemple),
  • De grossesse multiple non décelée.

Quels sont les signes d'échec d'une IVG médicamenteuse ?

En cas de poursuite de l'évolution de la grossesse après une IVG médicamenteuse, "la femme peut avoir les seins douloureux, des nausées, de la fièvre, des douleurs, des frissons, des vomissements persistants, une absence de règles depuis l'intervention", détaille le Dr Elizabeth Paganelli, secrétaire générale du syndicat des gynécologues médicaux et des gynécologues obstétriciens. "Une grossesse arrêtée non expulsée ou une rétention trophoblastique" sont également des signes d'échec. Si le sac gestationnel persiste, le praticien propose une IVG chirurgicale par aspiration. S'il y a une rétention ovulaire, selon le contexte on peut proposer une reprise de médicaments ou une aspiration.

Quels sont les signes d'échec d'une IVG chirurgicale ?

Les échecs d'une IVG chirurgicale sont rares mais lorsque cela se produit, la femme peut "se sentir encore enceinte, avoir les seins douloureux, des pertes de sang, de la fièvre, des nausées, des vertiges ou même faire des malaises". 

Quand consulter ?

Deux prises de médicaments sont nécessaires lors d'une IVG médicamenteuse. Dans un premier temps, une consultation est nécessaire pour la prise de la mifépristone (Mifégyne ®) qui interrompt la grossesse et bloque l'action de l'hormone nécessaire au maintien de la grossesse. Dans les 36 à 48 heures suivantes, la femme prend à son domicile du misoprostol (Gymiso ®) qui est en général donné lors de la précédente consultation. Le misoprostol augmente les contractions et provoque l'expulsion de l'œuf. Il est ensuite nécessaire de se rendre à la consultation de contrôle 14 à 21 jours après l'IVG proposée par le praticien qui a conduit l'IVG médicamenteuse ou chirurgicale. "En cas d'échec, le praticien orientera la patiente", conseille Elizabeth Paganelli. Une consultation psycho-sociale peut également être réalisée après l'intervention.

Merci au Dr Elizabeth Paganelli, secrétaire générale secrétaire générale du syndicat des gynécologues médicaux et des gynécologues obstétriciens.

Sources :

Interruptions volontaires de grossesse : une hausse confirmée en 2019. DREES

Le mémoire "Facteurs de risque d'échecs de l'interruption volontaire de grossesse par méthode médicamenteuse" (2017) de Maëva Alexandre, sage-femme.

Le dossier sur l'interruption volontaire de grossesse du ministère de la Santé, 2017.