Dérèglement hormonal chez l'homme : symptômes, cause et traitement

Les hommes aussi peuvent être sujets aux dérèglements hormonaux. Acné, prise de poids, transpiration, calvitie... Quels sont les symptômes ? Les causes ? Les traitements efficaces ?

Dérèglement hormonal chez l'homme : symptômes, cause et traitement
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Définition : qu'est-ce qu'un dérèglement hormonal chez l'homme ?

Le principal dérèglement hormonal masculin est appelé hypogonadisme. Il se caractérise par un déficit de testostérone associé à des symptômes, avec ou non une diminution de la production de spermatozoïdes. L'hypogonadisme peut être congénital (présent dès la naissance) ou acquis. "Cet hypogonadisme peut être périphérique c'est à dire lié à une anomalie de production de testostérone dans les testicules, ou central et résulter d'un dérèglement de l'axe hypothalamo-hypophysaire" précise le Pr Florence Boitrelle, médecin biologiste andrologue au CHU de Poissy Saint Germain en Laye. Rarement, l'homme peut souffrir d'un excès de testostérone, mais c'est le plus souvent dû à une supplémentation en testostérone synthétique trop importante, pratiquée par certains hommes sportifs pour leur rôle anabolisant. "Dans ce cas, la production de spermatozoïdes peut aussi être impactée car la testostérone a alors des effets quasi ''contraceptifs''" ajoute la spécialiste.

Quels symptômes ?

Notons tout d'abord que chez l'homme en bonne santé, la production de testostérone est à son plus haut niveau à l'adolescence et chez le jeune adulte, et qu'elle diminue d'environ 1% par an à partir de 30 ans. La symptomatologie de l'hypogonadisme dépend de l'âge du sujet qui en souffre.

Chez l'enfant :

La carence en testostérone n'est généralement détectée qu'au moment d'un retard pubertaire dont elle est le principal symptôme

Chez l'adulte lorsqu'elle a débuté dans l'enfance :

Les symptômes peuvent être un faible développement musculaire, un timbre de voix élevé, un pénis et des testicules anormalement petits, une faible pilosité pubienne et quasi absence de pilosité sur le reste du corps et bien sûr des troubles de la fertilité

• Chez l'adulte lorsqu'elle a débuté à l'âge adulte :

Les symptômes peuvent être une libido diminuée, une baisse de la fertilité, des troubles de l'érection, des troubles du sommeil, des troubles de l'humeur (dépression, colère). "C'est ce qu'on appelle le DALA, c'est un déficit en androgènes lié à l'âge et non un réel hypogonadisme" détaille le Pr Boitrelle.

Quelles sont les causes ?

Les causes d'hypogonadisme congénital

La principale cause est le syndrome de Klinefelter : cette anomalie génétique rare touche un homme sur 500 à 1000 naissances et se caractérise par la présence d'un chromosome sexuel X supplémentaire : 47 chromosomes donc caryotype 47, XXY. " Les hommes touchés peuvent présenter un retard pubertaire, des petits testicules mais certains hommes ne sont diagnostiqués qu'à l'âge adulte lorsqu'ils consultent pour des troubles de la fertilité " explique la biologiste.

Les causes d'hypogonadisme acquis

  • Causes périphériques (testiculaire) :
  • Certaines chimiothérapies ou la radiothérapie de la région testiculaire peuvent induire un hypogonadisme par toxicité sur les cellules testiculaires produisant la testostérone.
  • Certaines chimiothérapies et/ou la radiothérapie peuvent induire une insuffisance testiculaire.

Les autres causes : 

  • Incapacité de la glande antéhypophysaire à produire suffisamment de FSH et de LH.
  • Hypogonadisme hypogonadotrope (cause centrale) le plus souvent adénome hypophysaire
  • Traitement médicamenteux : Les hyperprolactinémies peuvent être d'origine médicamenteuse
  • Les tumeurs hypothalamo-hypophysaires : Un taux de prolactine modérément élevé peut être le signe d'une tumeur hypothalamohypophysaire comprimant la tige pituitaire.
  • L'anorexie mentale
  • Le vieillissement peut induire une baisse de la testostérone : c'est ce qu'on appelle le déficit androgénique lié à l'âge (DALA). Ce n'est pas un hypogonadisme au sens strict du terme mais un déficit de testostérone.

Diagnostic

En présence de symptômes et en cas de doute, le médecin traitant pourra faire un premier examen clinique et orienter son patient vers un spécialiste (urologue, andrologue) qui sera à même de poser le diagnostic et de prescrire un traitement adapté. Les premiers examens prescrits sont :

  • la mesure du taux d'hormone folliculostimulante (FSH),
  • la mesure du taux d'hormone lutéinisante (LH)
  • la mesure du taux de testostérone. : "si la testostérone est basse et les hormones hypophysaires hautes, la cause est périphérique (testiculaire). Si la testostérone est basse et les hormones hypophysaires basses, il faut rechercher une cause centrale (hypothalamus hypophyse)" détaille la spécialiste.
  • l'analyse du sperme est prescrite aux hommes sujets aux problèmes de fertilité.

Traitements : que faire pour soigner un dérèglement hormonal ?

Deux principaux types de traitement existent en cas d'hypogonadisme avéré :

  • Un traitement substitutif par testostérone : en cas d'hypogonadisme congénital, et chez les hommes jeunes (15 aines d'années) qui ne présentent aucun signe de puberté.
  • Un traitement substitutif de gonadotrophine : pour le retour de la fertilité

Des remèdes naturels ?

Des traitements naturels peuvent être envisagés en complément :

  • Le zinc : en inhibant la conversion de testostérone en œstrogène, le zinc permet d'optimiser les taux de testostérone.
  • Des plantes phytothérapeutiques connues pour réguler les déficits en testostérone, sans effet secondaire. Le plus souvent prescrit est le Serenoa repens (320 mg par jour), qui freinerait la conversion de la testo­stérone en DHT (un métabolite de la testostérone).

Que manger ?

Si l'alimentation ne suffit pas à régler de réels troubles hormonaux chez l'homme, manger équilibré et limiter le surpoids sont essentiels au bon fonctionnement hormonal et à la santé d'une manière générale.

Certains micronutriments faciliteraient la production de testostérone :

  • L'acide arachidonique, que l'on trouve dans les avocats, dans l'huile d'olive ou encore dans les amandes.
  • La vitamine D : présente dans les poissons gras (saumon, maquereaux, sardine...)
  • Le zinc : que l'on trouve dans les fruits de mer, les épinards ou le foie
  • Le magnésium : contenu dans les légumineuses (lentilles, pois cassés …), le cacao, certaines eaux minérales (Hepar)

Enfin, il ne faut pas oublier que le surpoids est une des causes de la baisse de testostérone. Il est donc essentiel de manger sainement pour retrouver un poids de forme, en évitant les aliments ultra-transformés, en limitant les charcuteries, les viandes grasses et les aliments sucrés. On conseille en revanche de privilégier les fruits et légumes, les céréales complètes, le poisson, les viandes maigres et les produits laitiers peu gras.

Merci à la  Professeure Florence Boitrelle, médecin biologiste andrologue au CHU de Poissy Saint Germain en Laye, présidente de la société Française d'Andrologie

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