Quels sont les différents types de pilules contraceptives ?
Il existe deux grandes familles de pilules : oestroprogestatives et microprogestatives. Et quatre générations depuis la première commercialisation en 1960. Chaque pilule a son mode d'action, ses effets secondaires et ses contre-indications.
La pilule oestroprogestative
Les pilules oestro-progestatives sont dites "combinées" car elles sont composées de deux hormones : un œstrogène et un progestatif. Elles bloquent l'ovulation et modifient l'endomètre afin d'empêcher la nidation. Elles impactent également la glaire cervicale en la rendant plus épaisse et donc imperméable aux spermatozoïdes. "Les contre-indications des pilules oestroprogestatives sont extrêmement nombreuses et d'ailleurs la plupart des femmes nous rappellent après la prescription de ce genre de pilule tant la liste des effets indésirables et de contre-indication est importante", rapporte le Dr Philippe Mironneau, gynécologue et obstétricien à Dijon. Ces pilules sont contre-indiquées aux femmes souffrant d'un cancer du sein ou de l'utérus ou des antécédents de thrombose veineuse ou artérielle, d'insuffisance coronarienne ou d'une insuffisance hépatique récente ou sévère. Le tabagisme est l'un des facteurs de risque vasculaires associé à la pilule. Elles sont aussi déconseillées aux femmes souffrant de maladies hépatiques et aux problèmes cardiovasculaires non stabilisés. "Les plus anciennes sont ADEPAL® et MINIDRIL® et TRINORDIOL®, mais il y a en fonction de chaque génération une bonne vingtaines de principes actifs maintenant disponibles", liste le Dr Mironneau.
La pilule microprogestative
Contrairement aux autres, les pilules microprogestatives ne contiennent qu'une seule hormone. Cette dernière est présente en très petite quantité. Elles peuvent contenir du désogestrel ou du lévonorgestrel. Dans le premier cas, l'ovulation est supprimée et les femmes n'ont plus de règles. Dans le second cas, les spermatozoïdes ne peuvent plus passer car l'entrée du col de l'utérus est épaissit. "Elles agissent aussi en provoquant une atrophie de la muqueuse utérine, ce qui explique régulièrement l'absence de règles, mais aussi parfois des spootings plus importants. Ces pilules n'ont pas de contre-indication particulière et peuvent être données chez toutes femmes", précise le gynécologue.
Quelles sont les différentes générations de pilules ?
Les différentes générations de pilules dépendent de l'hormone utilisée. Il existe plusieurs générations de pilules, elles sont commercialisées depuis 1960.
► Première génération : Celles de première génération étaient fortement dosées en œstrogènes. Il n'existe aujourd'hui plus que TRIELLA®.
► Deuxième génération : Les pilules de 2e génération ont été commercialisées dans les années 70 et 80. "Ces pilules contiennent des progestatifs (norgestrel, lévonorgestrel). Le changement de composition a permis de réduire certains des effets secondaires liés aux pilules de 1ère génération", détaille le Dr Philippe Mironneau. Parmi elles : Leeloo®, Optidril®, Minidril®, Optilova®.
► Troisième génération : Les pilules de 3e génération associent trois nouveaux dérivés synthétiques de la progestérone, le désogestrel, le gestodène et le norgestimate. Attention, elles sont associées à des risques d'accident thrombo-embolique plus élevés que les pilules de deuxième génération. Parmi elles : Cycleane®, Vamoline®, Optinesse®, Harmonet®, Cilest®.
► Quatrième génération : Les pilules de 4e génération, les plus récentes, contiennent un nouveau progestatif, le drospirénone. Parmi elles : Jasmine®, Rimendia®, Belanette®.
Quelle pilule après l'accouchement ?
Pendant 2 mois après un accouchement, il est fortement déconseillé de prescrire une pilule oestroprogestative. En effet, elle est associée à une augmentation du risque thrombo-embolique. Il est donc recommandé de privilégier une contraception avec une pilule microprogestative. Trois mois après l'accouchement, le gynégologue ou la sage-femme peuvent prescrire une pilule oestroprogestative ou un autre contraceptif comme l'implant ou le patch.
Les pilules génériques
Aujourd'hui, de nombreuses pilules de 2ème ou de 3ème générations existent sous formes de pilules génériques. La molécule princeps et le générique étant identique, il n'y avait pas de contre-indication particulière.
Les pilules en continu
Si certaines femmes marquent une pause de sept jours dans la prise de leur pilule, d'autres ne l'arrêtent pas et la prennent en continu. Dans ce cas, elles n'ont plus de règles et le risque d'oubli est moins important. Les pilules microprogestatives et les pilules oestroprogestatives permettent une prise en continu. "Il n'est pas dangereux d'enchaîner des plaquettes de pilules pour ne pas avoir ses règles, le problème est que cet enchaînement doit être épisodique et est d'ailleurs le fait souvent des sportifs. Cette attitude permet de ne pas être ennuyé par ses règles pendant les vacances, mais répétée à longueur d'années, une prise de pilule en continu de type séquentiel finit malheureusement par engendrer là aussi une atrophie muqueuse qui provoque régulièrement des spootings quasi permanents, cela n'est pas dangereux mais n'est pas forcément une bonne solution", précise le Dr Mironneau.
La pilule du lendemain
La pilule du lendemain permet de bloquer l'ovulation si le rapport sexuel a eu lieu avant l'ovulation. S'il a eu lieu après, elle empêche que l'œuf ne s'installe sur la paroi de l'utérus. Il existe actuellement deux pilule du lendemain : le NORLEVO® et l' ELLAONE®. "Dans un cas il y a deux comprimés à prendre dans l'autre cas un comprimé à prendre, il s'agit de progestatifs à haute dose. Bien évidemment cela doit rester une contraception d'exception et ne doit pas être utilisé comme un préservatif lors de chaque rapport car il s'agit tout de même de progestatifs à fortes doses qui peuvent avoir des répercussions hépatiques ou veineux", préconise le spécialiste.
Merci au Dr Philippe Mironneau, gynécologue et obstétricien à Dijon.